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Existe-t-il des secrets pour faire dormir son enfant?

Bien dormir, cela s'apprend et cela commence dès la maternité. Le sommeil n'est pas une affaire de trucs, mais une hygiène essentielle dans la vie d'un enfant et a fortiori de ses parents.
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Bien dormir, cela s'apprend et cela commence dès la maternité. Le sommeil n'est pas une affaire de trucs, mais une hygiène essentielle dans la vie d'un enfant et a fortiori de ses parents.

Les troubles de sommeil de l'enfant sont une des plaintes les plus récurrentes rencontrées par les pédiatres mais trop souvent abordées en fin de consultation. Certains parents patientent des mois voire des années avant d'en parler, se sentant coupables ou honteux de ne pas y arriver. Ou alors, ayant tout essayé, ils se résignent. Toute la famille pâtit de la situation, et les adultes sont toujours demandeurs de solutions clés en main pour résoudre leur problème.

Depuis plusieurs années, je fais particulièrement attention aux problèmes de sommeil rencontrés par les nourrissons et je suis frappée par le caractère unique de chaque situation. Non seulement il n'existe pas de truc pour faire dormir les enfants, mais chaque enfant est également différent, avec ses propres besoins et sa propre histoire familiale. Des enfants d'une même fratrie n'ont pas le même sommeil et l'un pourra présenter des troubles alors que ses frères et sœurs ont toujours bien dormi. Cela a le don de désorienter encore plus les parents!

S'il n'y a pas de solution miracle ou de recette toute prête, il y a pourtant plein de bons réflexes à adopter. A chaque âge ses problématiques!

Apprendre à bébé à faire la différence jour-nuit

Il ne faut pas attendre que le nouveau-né dorme toute la nuit d'une traite: il est programmé (sauf rares exceptions) pour téter puis dormir toutes les 4 heures environ. Le premier bon réflexe pour apprendre au bébé à dormir, c'est lui apprendre la différence jour-nuit dans le calme et la sérénité.

La place du nouveau-né est proche de sa mère, au mieux dans un petit lit/berceau «side-car» accolé au lit parental. Cela permet à la maman de se reposer au mieux en décryptant rapidement les signes de faim du bébé. En faisant attention à diminuer les stimulations nocturnes, on prépare le bébé à faire la différence entre le jour et la nuit. Si le bébé est allaité, il n'est pas interdit que votre bébé se rendorme au sein, vous n'aurez qu'à tendre le bras pour le remettre dans son lit. Si le bébé est au biberon, on prépare les mesures de lait et l'eau nécessaires pour accélérer et faciliter les choses, et permettre à tout le monde de se rendormir rapidement. Dans le même esprit, je recommande d'arrêter rapidement de changer le bébé la nuit. Rien de tel pour le réveiller!

Lui apprendre à se rendormir seul

Les tétées nocturnes disparaissent normalement à l'âge de 6 mois et le bébé pourrait dormir toute une nuit sans s'alimenter. Le vôtre vous réveille encore plusieurs fois? Ce n'est pas parce qu'il a faim. Il hurle et ne s'arrête que quand il rejoint votre lit? Sachez que la grande différence entre les bébés qui «font leurs nuits» et ceux «qui ne les font pas» n'est pas dans la non-interruption de leur sommeil mais dans leur capacité à gérer leurs éveils nocturnes. Certains bébés savent rester calmement dans leur lit, et se rendorment seuls sans anxiété. D'autres, au contraire, ne peuvent pas rester dix secondes seuls sans avertir immédiatement la maisonnée en pleurant. Pourquoi? Tout simplement parce qu'ils ne savent pas se rendormir seuls. Et, le plus souvent, s'endormir seuls.

Pour aider son bébé à passer le cap des 6 heures consécutives de sommeil après minuit, rassurez-le encore et toujours! Pour votre bébé, la nuit est synonyme de séparation. Accordez-lui une attention pleine et entière la journée quand vous êtes disponible pour lui afin qu'il ne ressente pas le manque le soir venu. Même si vous n'avez que peu de temps, il y a un temps incompressible qui doit être consacré totalement à votre enfant et non aux courses, au ménage, au repas... Partagez les tâches!

Mettez en place un petit rituel du coucher dès l'âge de 2 ou 3 mois, comme une séquence de type: bain-pyjama-berceuse-câlin-dodo... Adoptez des rythmes fixes dans la journée aussi, car les bébés ont besoin d'avoir des repères: ces «donneurs de temps» sont essentiels pour un bon sommeil. Il s'agit de l'heure des repas, des promenades, des jeux, du bain etc. Un emploi du temps identique chaque jour rassure le bébé et lui permet de commencer à se repérer dans le temps. Enfin, détendez-vous! Plus vous serez serein, plus votre bébé le sera aussi.

Concrètement, n'habituez pas votre bébé à s'endormir dans vos bras. Le câlin et la berceuse font partie du rituel mais il faut reposer votre bébé dans son lit avant qu'il ne soit endormi. Vous pouvez y aller progressivement afin qu'en quelques jours vous puissiez le coucher encore éveillé. Dans le même esprit, évitez qu'il ne s'endorme au sein ou au biberon! S'il pique du nez, stimulez-le afin qu'il ne s'endorme pas... avant que vous ne l'ayez mis dans son lit. Une fois que vous l'avez posé dans son lit, ne restez pas à côté de lui. Adressez-lui quelques mots doux et quittez la pièce. Sans y revenir deux minutes après pour voir s'il dort!

La tétine, le doudou, les berceuses...: les bons outils et les fausses bonnes idées!

La nuit et le sommeil sont synonymes de séparation, que le jeune enfant va devoir apprendre à gérer seul. Pour cela, il faut qu'il soit capable de s'auto-réconforter et que ses parents lui fassent confiance! En effet, les problèmes d'endormissement font irruption chez des bébés dont les parents travaillent et se sentent inconsciemment coupables de laisser leur enfant seul la journée à la garde d'une tierce personne. Le soir, ils estiment leur présence indispensable auprès de leur enfant et ne le sentent pas capable de s'apaiser seul. Si le bébé rencontre des difficultés après 4 à 5 mois, il est temps de ritualiser le coucher.

Les bébés ont des techniques variées pour s'auto-apaiser: lange, peluche-doudou, tétine... D'autres ont besoin d'une berceuse pour se laisser glisser dans les bras de Morphée. La veilleuse, elle, n'est pas nécessaire à l'endormissement de votre bébé: la peur du noir n'existe pas avant l'âge de 2 ans. En revanche, ne vous laissez pas tenter par le biberon de lait sur lequel l'enfant s'endort ou se rendort: l'enfant ne doit pas associer l'endormissement à la nourriture, il risquerait rapidement de le réclamer à chaque réveil! Sans faim et sans fin. Quant aux écrans, ils sont à proscrire car ils peuvent entraîner une résistance à l'endormissement en raison du mouvement et de la luminosité.

Alors peut-on dégager des grands principes alors que chaque situation est particulière? Il est tout d'abord important d'évaluer les besoins de sommeil de son enfant: il existe de petits et de gros dormeurs dès les premières semaines de vie! Ce n'est pas parce que votre mère vous dit qu'il faut coucher tous les enfants à 20 heures que cela s'applique forcément à votre bébé. En observant votre bébé, son heure de réveil naturel, son comportement dans la journée, vous pourrez déterminer son heure de coucher et éventuellement la retarder pour coller à ses besoins et lui permettre de s'endormir plus facilement. Par la suite, la mise en place d'un rituel du coucher est essentielle.

Enfin, en le couchant encore éveillé dans son lit afin qu'il s'endorme seul et en facilitant ses mécanismes d'auto-réconfort, on lui donne les clefs pour un sommeil apaisé.

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