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On parle des chats et chiens clonés, des porcs transgéniques destinés aux greffes sur l'être humain, des souris dont le cerveau est constitué à majorité de cellules humaine.
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On trouve déjà des chats et des chiens fluorescents, grâce à l'introduction dans leur ADN d'un gène de méduse.
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On trouve déjà des chats et des chiens fluorescents, grâce à l'introduction dans leur ADN d'un gène de méduse.

Les nouvelles biotechnologies font florès. De la biologie de synthèse aux organismes génétiquement modifiés en passant par les nanotechnologies et la biomécanique, nous assistons à un processus permanent d'innovation. Cela concerne les humains, mais aussi les animaux domestiques qui les entourent.

Les animaux domestiques sont au cœur de ces évolutions technologiques. On parle ici des chats et chiens clonés, des porcs transgéniques destinés aux greffes sur l'être humain, des souris dont le cerveau est constitué à majorité de cellules humaine, etc. La liste est longue. Ces animaux existent déjà et en très grand nombre dans les laboratoires, mais bientôt aussi dans nos foyers. Nous commençons à avoir des interrogations sur le futur des animaux de compagnie. Il ne s'agit plus de penser qu'à des chats ou des chiens hypoallergènes, mais à de nouvelles races canines et félines ! Ce que nous nommons des post-animaux, en référence au post-humain.

Il s'agit de post-animaux, car ils sont clairement les produits d'une artificialisation; des technologies sont utilisées pour les améliorer. Quelles seraient les formes possibles de post-animaux ? Sur la base de ce qui existe dans les laboratoires, voici quelques pistes.

Commençons par nos compagnons préférés : le chat et le chien. Il y a, le domaine du clonage, technique qui permet, pour la modique somme de 100 000$, de dupliquer son compagnon récemment disparu. Aujourd'hui, c'est un procédé technique devenu presque banal. Certes, il suscite de temps en temps des défis éthiques et culturels. Mais il ne soulève plus la curiosité du public.

Il existe bien d'autres manipulations, faites en matière de génétique (OGM) sur les chiens et les chats, qui sont plus intéressantes que le clonage. Cependant, l'intervention sur les génomes d'animaux n'est pas nouvelle. En domestiquant les animaux, l'humain a transformé leur morphologie et leurs gènes dans le but d'obtenir des caractères choisis. Avec les OGM les chercheurs ne font qu'aller plus loin dans les changements génétiques ouverts par ce processus de sélection. Les animaux génétiquement modifiés peuvent être considérés comme fabriqués, en ce sens qu'ils font l'objet d'une réorientation, à notre profit, des processus naturels existants par l'intervention et la modification de certains gènes qui permettront de créer des génotypes sur mesure. On produit ainsi des mutants, à la constitution biologique choisie d'avance.

Dans un futur proche, nous pourrons adopter des chats fluorescents, ce qui est plutôt pratique pour ne pas marcher dessus lorsque l'on va à la toilette en pleine nuit.

C'est ainsi qu'on trouve déjà des chats et des chiens fluorescents, grâce à l'introduction dans leur ADN d'un gène de méduse. Donc, dans un futur proche, nous pourrons adopter des chats fluorescents, ce qui est plutôt pratique pour ne pas marcher dessus lorsque l'on va à la toilette en pleine nuit.

Nous pouvons nous attendre à la commercialisation de chats-volants avec l'utilisation d'ADN d'écureuil volant. Commode lorsque l'on habite au 28e étage dans une grande ville! Finies les angoisses liées aux possibilités de chute de notre compagnon ! Non seulement on diminue les risques de chutes mortels, mais on facilite aussi les déplacements des post-chats d'un bâtiment à un autre. (Par contre, il faudrait toujours les remonter !).

Pour les chiens génétiquement modifiés, une équipe de chercheurs chinois a créé des chiens avec une masse musculaire deux fois supérieure à celle de leurs congénères. Des athlètes canins bodybuildés au naturel, sans même le besoin de faire du sport pour y arriver. Maintenant, imaginez des Pitbulls avec deux fois, voir trois fois plus de masse musculaire et les usages qui seront faits de ces animaux dans des combats de chiens, ou sur les champs de bataille.

Une autre préoccupation des généticiens est la taille des bêtes. Il est possible que les post-animaux soient de très grande taille. Actuellement, les races canines les plus grandes mesurent autour de 80 cm de hauteur et pèsent entre 50 et 80 kilos. Pour la démonstration, partons de la transformation qui est celle des saumons génétiquement modifiés : doublons la taille actuelle du chien pour avoir une projection. Notre post-chien ferait alors 1 m 60 pour 140 kilos (l'équivalent d'un zèbre !). Et si on couplait génétiquement le géantisme avec l'hypermuscularité, on pourrait avoir un chien de 300 kilos (le poids d'un tigre de Sibérie !).

D'un autre côté, il y a la miniaturisation des animaux de compagnie. C'est un mouvement dans la domestication qui a pris beaucoup d'ampleur dans les milieux urbains, depuis plus de 100 ans. Il faut que les nouvelles races d'animaux de compagnie rentrent dans le sac à main. Un excellent exemple est le micro-cochon (génétiquement modifié) chinois de compagnie (1600 $). Ils sont deux fois moins grands que les autres races de cochons.

Pour le moment, la miniaturisation demeure aux alentours d'une division par deux du poids et de la taille des animaux domestiques. Faisons le même calcul pour la miniaturisation de notre félin préféré. La race de chat la plus petite est de 2 kilos pour 20cm. Même démonstration, mais vers la miniaturisation : ce qui ferait un post-chat de moins d'un kilo à l'alentour de 8-10 cm de haut (13cm l'iPhone 7). Et on pourrait le rendre fluo, voire électrique (gène anguille). Pour le faire ressembler à un célèbre Pokémon.

L'animal pourrait donc être modifié par la présence de cellules humaines. L'inverse n'est pas autorisé, car constitue « une menace à la dignité humaine. »

Et finalement, le post-chat ou le post-chien auraient du gène humain pour permettre l'identification du propriétaire plus facile. Cela se fait avec la technique du mélange des cellules embryonnaires issues d'espèces différentes, méthode utilisée couramment sur les souris. C'est ce que les chercheurs appellent « Humanisation» de l'animal. L'animal pourrait donc être modifié par la présence de cellules humaines. L'inverse n'est pas autorisé, car constitue « une menace à la dignité humaine. »

Voici donc quelques exemples de post-animaux qui seront prochainement commercialisés, non pas dans 100 ans, mais bien dans 20 ans. En réalité, les animaux que nous avons présentés ne sont que la partie émergée de l'iceberg du monde des biotechnologies, car d'autres post-chiens et post-chats vont faire bientôt leurs apparitions avec des propriétés génétiques de plus en plus incroyables. La technologie a toujours de bons et de mauvais usages, et prétendre en faire le tri est illusoire. En revanche, il n'est pas illusoire de s'interroger sur l'avenir de nos plus proches compagnons.

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