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Quand des évènements comme l'attentat terroriste de la mosquée de Sainte-Foy ont lieu, les relations au sein d'une société tendent au renfermement, au doute et à la crainte. Ces réactions s'expliquent par l'extrême contexte, mais elles ne règlent rien et doivent être surpassées.
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Quand des évènements comme l'attentat terroriste de la mosquée de Sainte-Foy ont lieu, les relations au sein d'une société tendent au renfermement, au doute et à la crainte. Ces réactions s'expliquent par l'extrême contexte, mais elles ne règlent rien et doivent être surpassées. Aujourd'hui plus que jamais, faut qu'on se parle.

Alors que les déclarations politiques s'impriment souvent dans l'invective et la condamnation, que la scène politique ne recueille que des monologues successifs plutôt que des dialogues, le changement doit venir de la société civile. Les questionnements, les craintes vis-à-vis de la différence, vis-à-vis d'une religion en particulier qui est utilisée à des fins de terreur dans le monde, sont légitimes. L'erreur serait de les prendre aujourd'hui comme autant de positions inacceptables, de les exclure du champ de la pensée. L'ennemi de la connaissance n'est pas l'ignorance, mais l'illusion de connaissance. Il est temps que l'on apprenne les uns des autres, que chacun réponde aux questions qui lui sont posées sans les considérer hostiles. La menace qui pèse sur toute société est la division inaudible, voire douce, qui suit les moments d'effroi.

La différence est une richesse. Elle est difficile à maîtriser, mais si elle s'exprime, elle réunit. Ce n'est pas en faisant de la société un groupe conformiste à des points de vue fixes que l'on sortira d'une crise profonde. C'est au contraire en aspirant à l'écoute des positions multiples que l'on trouvera des solutions. Une société, c'est le pluralisme, et non l'uniformité.

Les radicalités de part et d'autre souhaitent que nos sociétés se transforment en des schémas manichéens, où les citoyens sont contraints d'adopter des positions extrêmes. Or, dans une société, il ne devrait pas y avoir de camp à choisir, il ne devrait pas y avoir de divisions qui régissent les relations entre les citoyens. Après le recueillement et les condoléances aux victimes et à leurs familles, il est nécessaire d'installer l'apaisement. Non pas l'acceptation résignée de la situation, mais l'apaisement révolté contre le terrorisme, d'où qu'il vienne.

Certains voudront que l'on ne parle plus de ceci, ou de cela afin de ne pas offenser ceux-ci ou ceux-là. Ces postures, bien que de bon sentiment, n'améliorent pas les choses, et installent un climat où la radicalisation est facilitée. Parce que lorsqu'une question est exclue de la place publique, c'est la marge qui s'accapare du débat. C'est les extrêmes qui fournissent leurs points de vue, et les citoyens qui se taisent. Aujourd'hui, il ne faut pas se taire, il ne faut pas réprimer l'expression même de thèses parfois contrariantes, incompréhensibles, ou incomprises. Et il ne faut pas réprimer les réponses à ces thèses. Car pour que la compréhension s'installe, il faut que la curiosité s'exprime.

Aujourd'hui, le Québec doit discuter avec lui-même. La société se mobilisera contre la radicalisation et l'intolérance, en permettant la discussion, le débat et l'apprentissage. Il est temps de répondre aux balles qui sifflent par les paroles qui s'élèvent et se rétorquent des pensées, des réflexions et même des désaccords. Seule la pensée fait taire les fusils. Afin de prévenir les utilisations politiciennes des incompréhensions de chacun, et pour freiner la marche du dogmatisme, faut qu'on se parle. Seul un Québec uni, construit autour de la compréhension mutuelle peut vaincre les divisions.

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