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Le travail pour lutter contre la xénophobie

Lutter contre la xénophobie, le racisme et la discrimination dans les sociétés multiculturelles est un enjeu crucial. Combattre les préjugés à l'encontre des immigrants est un défi à relever pour déconstruire certains discours constamment pollués par les stéréotypes et la peur de l'autre.
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Lutter contre la xénophobie, le racisme et la discrimination dans les sociétés multiculturelles est un enjeu crucial. Combattre les préjugés à l'encontre des immigrants est un défi à relever pour déconstruire certains discours constamment pollués par les stéréotypes et la peur de l'autre. Certaines initiatives déployées pour relever les défis de la diversité et le vivre ensemble sont parfois plus percutantes et innovantes que plusieurs séminaires faussement anxiolytiques et autres conférences barbantes. Comment cela est-il possible? C'est simple et efficace.

Le pouvoir de l'image

« Je suis un immigré » est le slogan de la campagne lancée par l'organisation Mouvement contre la xénophobie (MAX) dans le métro de Londres. Sur les affiches colorées, on voit des Anglais d'origine étrangère poser fièrement en indiquant en une phrase ce qu'ils apportent à la société. L'idée est claire, donner une image positive de l'immigration et rappeler l'apport des immigrants dans leur société d'accueil. Ces affiches nous présentent ainsi une professeure d'origine kenyane qui a appris l'anglais à plus de 2400 étudiants, un pompier d'origine polonaise qui sauve des vies depuis 7 ans, une infirmière d'origine trinidadienne qui intervient auprès de patients atteints de dépression et de schizophrénie depuis 15 ans, etc.

Des slogans percutants et accrocheurs, des visages familiers et bienveillants nous rappellent l'amour que portent ces personnes à leur pays d'accueil. Tournant résolument le dos aux clichés perfides sur l'immigration entretenus par certains groupes xénophobes, ce genre d'initiative prend toute son importance à un moment marqué par la recrudescence des problèmes et conflits d'ordre identitaire et culturel. Ces photos expriment ce que plusieurs discours politiques ne peuvent pas exprimer. Elles bâtissent des ponts et jouent un rôle de rassemblement autour d'une valeur commune dans toutes les sociétés démocratiques : Le Travail.

Recentrer le débat

Il serait tout aussi judicieux de remettre au cœur de cette cacophonie, qui sévit au sein des démocraties, les vraies questions en orientant le débat vers des horizons où s'affrontent des idées constructives et des solutions concrètes. Les ravages de la discrimination multiculturelle et communautaire sur la solidarité nationale ne sont plus à démontrer. Penser aux moyens ludiques et pratiques pour lutter contre ces fléaux peut s'avérer fort utile. Les idées ne manquent pas et cette campagne à Londres l'illustre parfaitement.

Car au lieu de perdre du temps et de l'argent à tergiverser sur les bienfaits de l'immigration, il serait plus opportun de recentrer le débat sur les moyens de valoriser l'immigration en tant que levier de réussite économique. Car oui, pour l'immigrant, le choix de vivre dans son nouveau pays s'explique souvent par une aspiration à réussir et à s'épanouir professionnellement. Ce faisant, le vrai débat devrait être centré sur les perspectives d'emploi pour les immigrants et la réduction du taux de chômage au sein de cette population qui souffre encore de plusieurs formes de discrimination. Sinon comment parler d'intégration et de participation active de la société d'accueil?

Il est d'ailleurs malheureux de constater que les débats actuels se concentrent essentiellement sur des préoccupations loin d'être prioritaires pour cette population. C'est le fruit de la dictature de certaines minorités qui veulent imposer leur point de vue à une majorité silencieuse. Il suffirait de faire un sondage pour comprendre que le premier souci de la plupart des immigrants n'est pas la religion et les questions identitaires, mais le travail, la réussite et l'épanouissement professionnel. D'ailleurs, la campagne de Londres ne fait que confirmer que l'appartenance à une nation passe par le partage de valeurs bien plus importantes que certaines pratiques et croyances individuelles. MAX l'a bien compris et a érigé le travail au rang de valeur commune et inaliénable.

Espérons que d'autres initiatives aussi intelligentes et pragmatiques verront le jour dans d'autres pays. À bon entendeur!

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Mai 2017

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