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Bilan des 4 premiers mois de PKP à la tête du PQ

Le 15 mai dernier, les péquistes ont fait confiance à Pierre Karl Péladeau pour prendre la relève du PQ, et ce, malgré ses nombreux faux pas pendant la course à la chefferie et son passé antisyndical.
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Le 15 mai dernier, les péquistes ont fait confiance à Pierre Karl Péladeau pour prendre la relève du PQ, et ce, malgré ses nombreux faux pas pendant la course à la chefferie et son passé antisyndical. Ses commentaires sur le Bloc et l'immigration, le «En français SVP», ses refus de se pointer à plusieurs entrevues télévisées, ses lockouts et autres scandales auraient fait perdre n'importe quel autre candidat. Et malgré tout, les péquistes lui ont accordé un mandat fort en le faisant gagner au premier tour.

Sa victoire démontre une grande confiance des membres du PQ à son égard, et surtout beaucoup d'espoir. Quatre mois plus tard, que peut-on dire sur leur choix?

Le mauvais

  1. Premièrement, Pierre Karl Péladeau éloigne le PQ d'une éventuelle coalition avec Québec Solidaire. Le choix d'Alexandre Cloutier aurait été plus avantageux à ce niveau. Il est difficile d'envisager une éventuelle coalition entre les deux partis. Le plus probable sera une collaboration à la prochaine élection.
  2. Il n'a pas renouvellé le mouvement souverainiste. Son commentaire sur l'immigration au début de l'année 2015 a montré une fermeture à l'égard des non-francophones. Pour plusieurs, le PQ est demeuré le même, un parti anti-immigration, que ce soit la réalité ou non. Alexandre Cloutier apportait un vent de fraicheur qui aurait grandement aidé le mouvement souverainiste.

Le bon

  1. PKP a su rapprocher le patronat du mouvement souverainiste et du PQ. Advenant l'indépendance, ce rapprochement sera nécessaire. Il donne aussi une image de confiance envers les investisseurs en cas de période d'instabilité et de transition.
  2. Sa femme et lui ont bâti un grand réseau au Québec. Ils connaissent les administrateurs haut placés et les célébrités québécoises. Il y aura forcément de fortes recrues pour le PQ en 2018.
  3. Il rompt avec le statu quo et comptant remettre l'indépendance comme priorité du parti. Il a déjà annoncé la création d'un institut de recherche sur l'indépendance et veut collaborer avec les autres partis souverainistes. Il n'est pas venu en politique pour niaiser. Il sait où il veut aller et fera tout pour y arriver.
  4. Sa personne redonne confiance à de nombreux souverainistes découragés qui ont rejoint d'autres partis. Un entrepreneur de son calibre est rare en politique et sa présence à la tête du PQ bouscule l'échiquier politique. De nombreux caquistes et solidaires souverainistes sont retournés au PQ.
  5. Il a remis le PQ à la deuxième place. Rappelons qu'en avril 2014, plusieurs prédisaient la fin du PQ au profit de la CAQ. Le candidat caquiste à la partielle de Lévis, François Paradis, avait même prononcé, lors de son discours de victoire, que la CAQ était devenue «la vraie opposition officielle». Le profil d'entrepreneur de Pierre Karl Péladeau est venu remplacer celui de Legault, qui a lui-même avoué que l'arrivée de son adversaire l'a obligé à changer les orientations de son parti.

Le bilan de Péladeau à la tête du PQ est mitigé. En revanche, il fait bien meilleure figure que ses prédécesseurs depuis Parizeau. Il n'arrivera pas à faire l'indépendance seul, mais a définitivement réussi à remettre le PQ sur les rails en vue des prochaines élections.

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