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Le silence assourdissant de l'Afrique sur l'islamisme

Boko Haram a frappé l'imaginaire de la planète en enlevant 276 écolières à Chibok, au nord-est du Nigéria. Les #BringBackOurGirls ont empli les réseaux sociaux en guise de solidarité. La colère et le désarroi étaient unanimes. Déjà 365 jours se sont écoulés et les écolières ne sont jamais retournées chez elles.
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Boko Haram a frappé l'imaginaire de la planète à travers l'enlèvement des 276 écolières à Chibok situé au nord-est du Nigéria. Les #BringBackOurGirls ont empli les réseaux sociaux en guise de solidarité. La colère et le désarroi étaient unanimes sur l'enlèvement choquant et brutal des adolescentes. Pourtant, il a fallu peu de temps pour que les humains, notamment lorsque non concernés de près, passent à d'autres choses certainement plus agréables qu'une histoire d'horreur assimilable à de la fiction. Déjà 365 jours se sont écoulés et les écolières ne sont jamais retournées chez elles.

Et rien n'a changé. Fidèle à la barbarie et à la répugnance, le groupe d'islamistes Boko Haram continue de multiplier ses exactions sans que rien ne l'arrête. Tout récemment, Amnistie internationale nous livre un rapport-choc sur Boko Haram dont le titre est à l'image du groupe islamiste : «Notre métier est d'abattre, de massacrer et de tuer», à l'occasion de l'anniversaire de l'enlèvement des filles survenu 14 avril. Ces dernières n'ont même pas eu l'opportunité de vivre cette douloureuse date à l'abri de leurs ravisseurs, près de leurs proches en sécurité. Elles doivent trouver le temps long et pénible, si elles sont toujours en vie.

Le rapport basé sur près de 200 témoignages incluant ceux de 28 femmes et filles qui sont parvenues à s'échapper de ces monstres met en évidence une cruauté et une atrocité beaucoup plus étendues qu'on ne le pense. Les statistiques contenues dans le rapport sont alarmantes : Boko Haram est coupable de nombreux crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, au moins 5500 âmes tuées sur une très courte période entre 2014 et début 2015 au nord-est du Nigéria. Le théâtre de l'horreur est facile à imaginer venant d'un groupe islamiste : ils tuent, ils violent à répétition des filles et des femmes, ils enrôlent des jeunes garçons de force, ils lapident tous les vendredis, ils marient les filles de force, ils obligent des chrétiens à se convertir à leur islam imaginaire et tuent ceux qui refusent d'obéir, ils détruisent du patrimoine culturel, ils brulent des églises, des mosquées et des écoles, ils incendient des villages pris d'assaut et font fuir des millions de personnes. Ils privent à autrui le droit à la différence, le droit d'exister et de vivre librement en paix.

Malgré la variété et le nombre des horreurs, plusieurs états d'Afrique restent muets sur Boko Haram. On dirait qu'un état de nonchalance envers les islamistes s'installe de plus en plus, une réponse dangereusement renforçatrice à leur endroit à éviter. D'ailleurs, nous avons connu dernièrement un silence assourdissant suite à l'attaque de l'Université de Garissa au Kenya qui a fait au moins 147 morts majoritairement des chrétiens. L'établissement scolaire a été attaqué par des islamistes somaliens Shebab et il a fallu 7 longues heures avant que les forces d'intervention ne se rendent sur les lieux... C'est désespérant.

Pourtant, l'attaque de Charlie Hebdo du 7 janvier dernier a suscité avec raison beaucoup de douleur, d'indignation, de colère et de révolte face à la menace sur la liberté d'expression, les vies perdues et les cœurs brisés à jamais. Même nos dirigeants africains se sont rendus à la marche de la République à Paris, au nom de la liberté, ce qui est tout à fait normal. Pourquoi ne se rendent-ils pas au Kenya et au Nigéria? Pourquoi l'Afrique n'établit-elle pas un plan d'action contre l'islamisme? Attendons-nous que la France vienne en Afrique nous inviter à une marche contre les islamistes sur notre terre avant de nous mobiliser contre ce mal qui nous menace tous? Attendons-nous que les anciens colonisateurs viennent diriger l'offensive contre l'islamisme?

Peuple africain, il est temps d'agir et de lutter contre l'islamisme chez le voisin plutôt que d'attendre qu'il rampe jusqu'à chez soi en vain. Les islamistes sont des conquérants, leur principale préoccupation est l'expansion de leur islam politique. À cet effet, les pays musulmans d'Afrique sont les plus menacés à cause de la présence d'un autre islam mélangé dans la culture locale pacifique et tolérante qui cohabite généralement en harmonie avec l'athéisme, le christianisme et l'animisme. Cette atmosphère de paix est précieuse, ne laissons pas les islamistes troubler nos vies, ne les laissons pas nous imposer la Charia avec toute la violence qu'elle comporte notamment sur les punitions réservées aux humains considérés religieusement fautifs. Que la société civile sorte, marche, crie sa rage contre l'islamisme et bouscule les gouvernements d'agir. Que justice soit faite pour les victimes. Ça urge de plus en plus!

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