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La Coalition avenir Québec est peut-être en train de s'imposer comme la solution de rechange au PLQ, en lieu et place de l'opposition officielle péquiste.
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On peut comprendre le jeu et la joute politiques, néanmoins François Legault doit jouer son rôle d'opposition tout en conservant un certain degré de crédibilité.
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On peut comprendre le jeu et la joute politiques, néanmoins François Legault doit jouer son rôle d'opposition tout en conservant un certain degré de crédibilité.

Le caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec s'est achevé en Mauricie avec optimisme. En effet, plusieurs sondages récents positionnent la formation politique de François Legault en deuxième derrière le Parti libéral du Québec et, surtout, devant le Parti québécois qui a manifestement quelques difficultés à incarner le gouvernement en attente aux yeux de la population. C'est donc en toute logique qu'à un an des prochaines élections, les partisans de la CAQ se voient remplacer les libéraux aux commandes de l'État.

François Legault sait pourtant que la partie est loin d'être gagnée d'avance, ce qui l'a d'ailleurs poussé à beaucoup de prudence dans ses dernières sorties médiatiques. L'humilité qu'il a affichée à propos de l'opinion favorable dont bénéficierait son parti dans la région de Québec, au moment où s'y tient une élection partielle, ainsi que les quelques nuances apportées à son discours initial sur les demandeurs d'asile haïtiens, laissent transparaître une hauteur à laquelle il n'avait pas habitué les Québécois. Les efforts consentis en termes d'image et de positionnement ne dispenseront cependant ni lui ni son parti, des cibles à atteindre d'ici le prochain rendez-vous électoral, nécessaires à la victoire.

Le défi sera de prouver que la CAQ est capable de concrétiser en votes des appuis qui pour le moment demeurent théoriques.

Tout d'abord, il y a l'élection partielle dans la circonscription de Louis-Hébert. Le défi sera de prouver que la CAQ est capable de concrétiser en votes des appuis qui pour le moment demeurent théoriques. Sinon comment expliquer que les sondages décrivent une domination des caquistes dans la région de Québec sans pourtant être capables d'y faire un gain? Certains croient que François Legault a un passif avec la région de Québec qui remonterait à l'époque où il était ministre péquiste. Il était alors considéré comme un montréalais d'Outremont qui n'appréciait que peu ses séjours forcés dans la Capitale nationale. Il lui a également été reproché la relégation à de moindres responsabilités du populaire Gérard Deltell, parti depuis à Ottawa, et d'avoir une personnalité incompatible avec l'âme de la Ville de Québec, au point de s'être prononcé contre certains de ses projets durant les élections générales de 2014.

Par ailleurs, il sera nécessaire à la CAQ de faire la démonstration de l'échec du PLQ dans les enjeux qui lui sont les plus cruciaux, à savoir le contrôle de la dette, la santé et l'éducation. Le défi est de taille puisque le remède de cheval pour remettre en ordre les finances publiques a été administré par le gouvernement actuel, amenant Standard & Poor's à rehausser la cote de crédit du Québec. En plus de permettre à la province de mieux contrôler sa dette, les politiques mises en place semblent permettre également un réinvestissement en santé et en éducation. S'il est plus difficile de s'attaquer aux chantiers de Sébastien Proulx qui jouit actuellement d'une bonne cote de popularité auprès des acteurs du milieu de l'éducation, les imposantes réformes de Gaétan Barrette apparaissent plus faciles à décrier. Reste à savoir comment François Legault et la CAQ comptent expliquer que leur ex-candidat vedette était l'homme de la situation tant sa vision et sa compréhension du système de santé étaient extraordinaires, et qu'il ne le serait plus depuis qu'il est un ministre libéral.

On peut comprendre le jeu et la joute politiques, néanmoins François Legault doit jouer son rôle d'opposition tout en conservant un certain degré de crédibilité. D'autant plus que la saignée de ses troupes ralliant celles libérales a été assez marquante durant le mandat de Philippe Couillard. Outre Gaétan Barrette, Dominique Anglade a été présidente de la CAQ avant de rejoindre le gouvernement. Même des conseillers politiques seniors ont fini dans les cabinets libéraux à Québec et jusqu'au bureau de circonscription de Karine Vallières. Sans compter que d'anciens adéquistes, à l'image de Sébastien Proulx, n'ont pas été interpellés par le projet caquiste. Cela prendra sans doute plus que l'habituel reproche d'opportunisme pour minimiser ces désertions.

La Coalition avenir Québec est peut-être en train de s'imposer comme la solution de rechange au PLQ, en lieu et place de l'opposition officielle péquiste. Cela étant, le chemin vers le pouvoir est encore long et sinueux. Il faudra à François Legault et ses troupes d'adoucir leur approche nationaliste, la rendre moins mélancolique et populiste, pour attirer l'électorat plus fédéraliste et plus progressiste qui leur fait défaut. Il s'agit d'un exercice d'équilibriste que leurs adversaires libéraux maîtrisent à merveille.

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