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Bien vivant: une lettre de 36 jeunes militants bloquistes de 16 à 30 ans

Être souverainiste et consacrer de son temps sur la scène fédérale n'est pas une incohérence. Ce n'est pas à Ottawa qu'un jour, on déclenchera le référendum sur l'indépendance du Québec, ceci relève en effet de la scène provinciale. Mais c'est pourtant sur la scène fédérale, que jour après jour, se joue le témoignage du besoin de l'indépendance du Québec.
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Être souverainiste et consacrer de son temps sur la scène fédérale n'est pas une incohérence. Ce n'est pas à Ottawa qu'un jour, on déclenchera le référendum sur l'indépendance du Québec, ceci relève en effet de la scène provinciale. Mais c'est pourtant sur la scène fédérale, que jour après jour, se joue le témoignage du besoin de l'indépendance du Québec. C'est en ce lieu que l'on est confronté à des valeurs qui ne nous ressemblent pas, là où l'on dénote un fossé d'une nation face à une autre, distincte par une langue majoritaire différente, des valeurs communes particulières et des besoins propres. Et à chaque fois, lorsque l'on s'en rend compte, on se dit : «et pourquoi pas?» Pourquoi ne pas faire nos propres choix? Pourquoi ne pas assumer notre propre destin? C'est ainsi au regard du Canada que se met en scène une grande part du rôle capital des indépendantistes: convaincre les Québécois que l'on peut et que l'on mérite d'être souverains.

C'est de cette optique de faire valoir l'évidence de notre besoin d'indépendance, et d'affirmer notre nation à Ottawa, par un parti politique qui ne représente aucun autre intérêt que celui du Québec, que le Bloc Québécois existe. Cela fera bientôt un an que nous avons été réduits à un effectif de quatre députés, et pourtant, nous croyons qu'il est temps, maintenant plus encore, de se consacrer à ce parti. Voilà pourquoi nous vous disons, à contrario de ce quelques commentateurs peuvent dire, que le Bloc Québécois est bien vivant.

Face à ce qui ne nous ressemble pas

Des exemples récents démontrent bien que l'on n'a pas, depuis longtemps, si peu parlé Québec à Ottawa. D'un deuxième juge unilingue anglophone à la Cour suprême, de même que la nomination d'un Vérificateur général ne sachant pas parler français, à en aller jusqu'à tenter d'imposer des peines judiciaires pour cause d'empêcher de faire flotter le drapeau canadien, de la frénésie sur la monarchie britannique, jusqu'à la célébration d'événements historiques importuns, le Québec se voit apostrophé par un Canada bien différent de lui. Et des politiques, comme la loi C-20, réduisant le poids du Québec à la Chambre des communes, démontre bien que le Québec se voit restreint dans un ensemble canadien qui se soucie de moins en moins de lui. Et bien qu'à l'heure actuelle, des exemples sont plus flagrants, il faut bien constater, qu'au cours de ces années, c'est luttes, après luttes, que nous avons dû affronter. À chaque fois, en démontrant la spécificité du Québec, notre parti a fait valoir la voix d'un peuple devant un pays duquel il a décidé de refuser de s'agenouiller. Nous le croyons, le Bloc Québécois a été et est encore primordial au respect du Québec, et au besoin de prouver à la face du monde, et surtout à nous même, que nous existons et que nous avons le droit de nous faire respecter.

Une lutte chaque jour

Les prochaines élections générales fédérales, dans moins de quatre ans, ne sont encore que très lointaines. Mais il importe pourtant de se préoccuper de ce parti, même hors des périodes électorales, parce que plus encore que la fonction de faire élire des députés, le Bloc Québécois trouve son essence dans un rôle et un constat quotidien : notre nation n'est pas dissoluble au reste du Canada, c'est chaque instant que le Québec mérite d'être affirmé. Et même avec un nombre limité de députés, cette mission nous interpelle, nous tous, militants bloquistes, devant prendre notre place dans un combat qui nous fait être nous aussi acteur, si seulement nous le décidons.

Car, les résultats difficiles des dernières élections pour notre parti ne sont pas dénués d'éléments positifs. Ils offrent une chance comme jamais de se questionner et de se réorienter. Le Conseil général du Bloc Québécois, ce 31 mars, en fait d'ailleurs figure. Déjà, avec le choix d'un nouveau chef, vient la décision de s'axer davantage sur l'indépendance du Québec, et d'offrir une place accrue aux militants. Et devant l'armada de nouveaux députés élus au Québec sous la vague orange, un constat s'applique pour nous, citoyens, militants : nous ne sommes pas moins qu'eux. De personnes ordinaires, et de nombreux jeunes, devenus du jour au lendemain députés, se dessine le constat que chaque citoyen peut prendre une place active dans la vie politique s'il le désire. Ceux qui construisent l'univers politique ne sont, en somme, pas différents de nous, et si une cause nous interpelle, il ne tient qu'à nous de nous en enquérir, et de la faire nôtre.

Pour se saisir de ses rêves

Alors cette lettre, simplement, c'est la déclaration que nous avons fait le choix de nous battre. Les jeunes militants que nous sommes n'étaient peut-être pas conscients des balbutiements de la construction de ce véhicule indépendantiste, mais sa mission, et son rêve, intergénérationnel, nous emplit de nos convictions. C'est notre regard frais et neuf sur le monde qui nous fait dire qu'un parti souverainiste à Ottawa est nécessaire pour venir à bout de la réalisation de notre nation. Nous sommes 36 jeunes militants, et bien plus encore, de partout au Québec, et nous vous disons que nous avons fait de choix de prendre notre place et de nous investir au sein du Bloc Québécois. Nous ne sommes pas que quatre députés, nous sommes, sachez-le, des milliers.

Et cette lettre, c'est un appel à la jeunesse, la jeunesse de tout âge, celle qui croit encore que tout est possible, celle qui se bat avec la fougue des premiers moments, celle qui croit en ses rêves plus qu'en ses infélicités, et celle qui, même à terre, ne décidera jamais d'abandonner. Ne venez pas nous dire que le Bloc Québécois est mort, venez plutôt vous battre avec nous.

Signataires :

Sabrina Plante, présidente des jeunes bloquistes de l'Estrie et du Centre-du-Québec,

Nicolas Hamel-Côté, responsable des cellules étudiantes au Forum jeunesse du Bloc Québécois,

Jonathan Nadeau, vice-président des jeunes bloquistes de l'Estrie et du Centre-du-Québec,

Alexis Lemieux-Lepage, militant bloquiste de Sherbrooke,

Alexandre Mailloux, militant bloquiste de Brome-Missisquoi,

Étienne Richer, militant bloquiste de Sherbrooke,

Eric Laprise, conseiller au conseil exécutif du Bloc Québécois de Compton-Stanstead,

Simon-Pierre Savard-Tremblay, président du Forum jeunesse du Bloc Québécois,

Gullaume Lessard, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Jonquière-Alma,

Pierre-Benoit Cormier, secrétaire-trésorier au Forum jeunesse du Bloc Québécois,

Mathieu Bélanger, militant bloquiste de Sherbrooke,

Frédéric St-Jean, militant bloquiste de St-Hyacinthe-Bagot,

Louis Joseph Benoit, responsable du contenu au Forum jeunesse du Bloc Québécois,

Anthony Roy, secrétaire-trésorier de la cellule bloquiste de l'Université de Sherbrooke,

Prisca Gilbert, conseillère au conseil exécutif du Bloc Québécois de Sherbrooke,

Hadrien Paquette, militant bloquiste de Québec,

Alexis Charbonneau, président des jeunes bloquistes de la Mauricie,

Sabrina Gagnon, présidente des jeunes bloquistes du Saguenay-Lac-St-Jean,

Pierre-Luc Doyer, conseiller au conseil exécutif des jeunes bloquistes du Saguenay-Lac-St-Jean,

Eva Gracia Turgeon, consillère à la cellule bloquiste de l'Université de Sherbrooke,

Samuel Daigle, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Richmond-Arthabaska,

Patrice Vachon, président des jeunes bloquistes de Chadière-Appalaches,

Geneviève Gendron-Nadeau, militante bloquiste de Gatineau,

Gullaume Benoit Gagné, militant bloquiste d'Ahustic,

Matthew Lalonde Therrien, militant bloquiste de Sherbrooke,

Marc-Antoine L'Heureux, président des jeunes bloquistes du Bas-St-Laurent, Côte-Nord et Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine,

Nicolas Jolicoeur, président des jeunes bloquistes de Montréal-Ouest,

Alain Bernier, candidat bloquiste à l'élection de 2011 dans Saint-Léonard - Saint-Michel,

Évelyne Beaudin, militante bloquiste de Sherbrooke,

Julien Drainville, militant bloquiste de Richmond-Arthabaska,

Julie Nadeau, représentante jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Mégantic-l'Érable,

Julien Rousseau, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Repentigny,

Nancy Laurendeau, militante bloquiste de Shefford,

Louis-Charles Rousseau, conseiller au conseil exécutif du Bloc Québécois de Repentigny,

Daniel Pierre-Roy, militant bloquiste de Hochelaga,

Stephane Gravelle, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Gatineau

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