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Les difficultés d'une introvertie en milieu urbain

Même avec de la musique plein la tête et les yeux fermés, les gens sont difficiles à oublier en zone urbaine…
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Celine Nguyen / EyeEm via Getty Images

J'ai toujours été plus à l'aise dans les petites villes, voire même les villages. La tranquillité est essentielle à mon ressourcement et à ma quiétude. Cruciale pour me recharger. Récemment, j'ai fait un séjour dans la grande ville, Montréal de son petit nom. Ce n'était pas la première fois, j'y ai vécu plus d'une décennie. Ou plutôt j'ai souffert d'y habiter plus d'une décennie. La jungle urbaine est difficile à supporter pour une personne introvertie qui a trop besoin de sa bulle.

Le bruit assourdissant du trafic. L'oppressante présence de trop de gens au pied carré. Le tumulte de tous ces humains qui gravitent autour de moi. Le trop-plein de tout est difficile à gérer pour moi. C'est se sentir infiniment petite dans un monde trop grand, trop animé et trop rempli pour mon besoin de silence et de solitude. Le stress ambiant me gruge par en dedans et entrave mes tentatives de zénitude.

Le stress ambiant me gruge par en dedans et entrave mes tentatives de zénitude.

Ma bulle est difficile à maintenir. Elle n'arrive plus à me protéger. Elle se fait traverser à tout moment par des inconnus qui te frôlent à l'improviste, par surprise, sans avertissement. Ce sont des interactions sociales impromptues qui s'enchaînent au rythme de la vie des autres. D'inconnus qui empiètent sur ton espace sans se soucier de toi. Surtout dans les transports en commun. C'est impossible de préserver ma bulle dans le métro. Impossible de ne pas me sentir envahie. Impossible surtout de me sentir à l'aise. Le poids des autres est difficile à gérer.

Je tente alors de fortifier ma bulle à tout prix. De la solidifier avec des murs insonorisés au bruit des autres, à la cacophonie des vies étrangères qui m'entourent. J'essaie tant bien que mal d'oublier jusqu'à leur existence. D'être étanche aux présences trop nombreuses.

Pour y arriver, un kit de survie de base est nécessaire : des écouteurs et un livre. Parce qu'avoir juste des écouteurs ou lire un livre n'empêche pas toujours les gens de te parler dans le métro. Combiner les deux augmente les chances de tranquillité. Je me plonge donc dans un livre pour éviter de me noyer dans la cohue des gens qui m'entourent. L'imaginaire qui remplace le réel.

Fermer les yeux me permet aussi d'éviter des contacts visuels malaisants avec des inconnus.

Si je ne suis pas capable de lire (c'est rare, mais ça arrive), je ferme les yeux et je me concentre sur la musique. Le monde autour disparaît et je me pense seule chez moi, en pyjama à chanter fort fort un méga hit de Donna Summer. Fermer les yeux me permet aussi d'éviter des contacts visuels malaisants avec des inconnus. Et ça, à Montréal, il y en a beaucoup. Des inconnus, mais aussi des contacts visuels malaisants...

Mais fermer les yeux n'est pas non plus toujours efficace. C'est bien, jusqu'à ce qu'une odeur trop forte de parfum (ou d'une personne qui boycotte le déodorant) t'envahisse les narines, te rappelant que tu es entourée de gens. Ou encore qu'un ou une inconnu-e s'assoit à côté de toi en prenant un peu trop ses aises, te frôlant de sa présence non désirée.

Même avec de la musique plein la tête et les yeux fermés, les gens sont difficiles à oublier en zone urbaine...

Avril 2018

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