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«Whitehorse 2e partie:» Amour, pélican et pastrami

On l'attendait avec impatience, ce deuxième tome de l'hilarante bande dessinée de Samuel Cantin.
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Quelques fois la vie nous joue des tours et nous envoie bien malgré nous en vacances forcées. Une fois ces vacances non désirées et non désirables passées, on peut enfin revenir vaquer à nos occupations et souvent, comme il est régulièrement inscrit sur les couvertures des Fantastic Four, «stronger than ever!» On verra bien si je suis digne de la bande de Reed Richards, mais je suis enfin de retour pour la chronique bédé et on commence avec des œuvres québécoises de haut vol.

Retour au Cheval blanc.

On l'attendait avec impatience ce deuxième tome de Whitehorse, l'hilarante bande dessinée de Samuel Cantin qui l'a imposé comme un des humoristes bd les plus intéressants et les plus personnels du Québec. Et encore une fois le bédéiste excelle à observer les comportements absurdes et souvent champ gauche de ses contemporains.

ses

Samuel Cantin

Après avoir vu sa ex-copine acceptée de jouer dans le nouveau film de Sylvain Pastrami, tourné à Whitehorse, la ville des pélicans géants et agressifs, Henri décide de la rejoindre et de la reconquérir avant qu'elle ne cède aux avances du fat réalisateur. En compagnie de son ami Diego et de son jeune cousin Sébastien, un futur mégalomane du mal, Henri va affronter l'impitoyable nature indomptée de la capitale yukonnaise et du suffisant réalisateur .

Comme à son habitude, l'auteur surprend. Alors qu'on croyait qu'il avait délimité les limites de son Whitehorse, il nous étonne non seulement en repoussant les frontières de son humour décapant, à la croisée de Woody Allen, des Monty Python, d'André Sauvé et du Claude Meunier de La Petite vie, maisen maitrisant avec brio les éléments essentiels de la grande aventure, de celle qui transforme un quidam anonyme en un improbable héros de légende, un contre-emploi qui sied à merveille à Henri.

Samuel Cantin

Cantin tisse une toile fascinante qui nous garde sur le qui-vive. Avec discrétion il nous guide sur des sentiers aussi délirants que surprenants. Alors que la première partie mettait en vedette Cantin l'humoriste, ce deuxième opus lui nous fait découvrir un Cantin maître ès conte, un Fred Pellerin du 9e art, qui raconte, avec verve une histoire complètement folle, pleine de rebondissements, d'imbroglios hilarants et d'irrésistibles répliques assassines.

La bd d'humour dans ce qu'il se fait de mieux.

Dans le silence des églises.

J'avais beaucoup aimé les trois carrés de chocolat de Mélodie Vachon Boucher, une bédé touchante, chargée d'émotions, appuyée par un dessin rythmé et musical. J'avais beaucoup aimé et j'attendais avec impatience mais aussi avec appréhension - elle avait quand même produit une œuvre tellement solide qu'il me semblait difficile d'atteindre le même niveau - sa nouvelle œuvre, Le meilleur a été découvert loin d'ici.

Melodie Vachon Boucher

Mais craintes étaient toutefois exagérées puisque le jeune bédéiste nous offre encore une fois une bande dessinée exceptionnelle, d'une grande maturité, d'une intelligence rare et d'une profondeur notable. Une réflexion fascinante et nuancée sur la vie, sur la mort, sur l'existence, les souvenirs, la douce nostalgie bienveillante qui peut aussi faire mal et comme toujours appuyé par son trait rempli d'une émotion discrète.

En processus d'écriture Mélodie Vachon Boucher décide de s'installer dans une abbaye pour s'en inspirer. Le recueillement, le silence et la rigueur de la vie monastique amène la jeune auteure à revisiter certains moments marquants de sa vie. Une introspection fascinante dans le quotidien de la créatrice truffée de réflexions essentielles qui marquent le lecteur d'une trace indélébile.

Melodie Vachon Boucher

Magicienne des mots Mélodie Vachon Boucher propose une exceptionnelle bande dessinée réflexive, presque cinématographique, imprégnée du silence mystique des cimetières, qui se lit lentement au rythme des arbres qui se dénudent pudiquement sous les vents doux de la fin octobre.

Une œuvre d'une très grande qualité

Demain matin Montréal m'attend.

Grand amoureux de Montréal, même s'il habite Québec, Philippe Girard a décidé pour célébrer le 375 anniversaire de la métropole, de lui rendre hommage en publiant quotidiennement sur son blogue des égoportraits dessinés mettant en vedette des Montréalais qu'il rencontrait au cours de ses pérégrinations dans les rues de la cité du sieur de Maisonneuve.

Philippe Girard

Si le défi du blogue était intéressant on pouvait quand même se poser des questions sur son passage en album. Comment le génial auteur d'Il faut tuer Velasquez allait réussir à créer un tout cohérent, un fil naturel entre chaque égoportrait tout en gardant la spontanéité du blogue. Le pari était immense mais à la hauteur du bédéiste qui a réussi à intégrer sa grande force narrative, son talent de conteur et son amour de Montréal dans cette bande dessinée hors du commun.

Immense lettre d'amour à Montréal et aux Montréalais la surprenante 376 selfies pour Montréal remplie plus que ses promesses, elle ouvre aussi la porte à une nouvelle conception de la bédé. Il ne faut pas s'étonner que Philippe Girard qui ne cesse de nous surprendre ait décidé d'explorer avec succès cette nouvelle voie.

Samuel Cantin, Whitehorse deuxième partie, Pow Pow.

Mélodie Vachon Boucher, Le meilleur a été découvert loin d'ici, Mécanique générale.

Philippe Girard, 376 selfies pour Montréal, Soupe électrique comics

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