Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ice crime! Crime glacé!

Qu'est-ce qui explique que ces imperturbables pays nordiques produisent tant de polars de qualité? Pour le savoir, nous avons rencontré Jussi Adler Olsen, auteur deset invité des derniers Printemps meurtriers de Knowlton.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Qu'est-ce qui se passe en Scandinavie ? Qu'est-ce qui explique que ces imperturbables pays nordiques produisent tant de polars de qualité? Est-ce l'air septentrional? Pour le savoir, nous avons rencontré Jussi Adler Olsen, auteur des Enquêtes du Département V et invité des derniers Printemps meurtriers de Knowlton.

«C'est peut-être dans l'eau plutôt que dans l'air», lance en riant l'auteur danois. Mais que ce soit la responsabilité de l'eau, de l'air ou de la nourriture, il reste que ces dernières années, la Scandinavie large - la Norvège, la Suède, le Danemark, la Finlande, l'Islande et les îles Féroé - s'est imposée sur la planète polar.

«C'est parce que nous faisons plus exotiques», blague-t-il. Il faut dire qu'en choisissant leur société comme théâtre de leurs enquêtes, les Scandinaves détonnent beaucoup du reste de la production mondiale «polaresque» plus axée sur des histoires américaines. «Ça ne m'intéresse pas de situer mes histoires aux États-Unis. Le Danemark offre des décors fabuleux qui se prêtent à merveille à mes intrigues, il y a la neige, le froid, l'obscurité l'hiver... », poursuit-il.

Avec son humour irrésistible, «c'est une des spécificités de la Scandinavie danoise. Nous avons un petit côté latin, nous aimons rire et nous adorons l'humour noir», son écriture efficace et rythmée et ses préoccupations sociales et politiques, Olsen propose des romans captivants qui se lisent d'une traite. «Ça vient de mes lectures d'enfance. J'ai beaucoup lu d'auteurs comme Alexandre Dumas et j'essaie de garder le même rythme. Mais j'ai aussi été influencé par mes études en cinéma. J'aime beaucoup travailler mes romans comme si c'était des films, avec des dialogues punchés, des rebondissements, un bon montage, etc.»

La mauvaise conscience du Danemark

À travers ses enquêtes, Olsen remet en question l'image trop parfaite du Danemark. Son Dossier 64 par exemple, dénonce la montée de la droite danoise, ses dérives racistes et eugénistes et déterre au passage un des plus sombres et occultés épisodes de l'histoire moderne du Danemark : celui des 8000 Danoises internées et stérilisées de force sur l'île de Sprogø, un îlot isolé situé dans le détroit du Grand Belt, entre les îles de Seeland et de Fionie. «Mon père, qui était psychiatre dans une institution psychiatrique, m'avait parlé de cette île et de ces femmes enfermées parce qu'elles avaient des comportements que ses confrères jugeaient inacceptables et indésirables pour l'époque. Mon père avait honte de l'attitude de ses collègues.»

Si son père a été fortement influencé par cette injustice, il est en de même pour l'auteur qui a toujours eu envie d'écrire sur ce triste événement. « Mais comme je n'avais pas encore la crédibilité nécessaire pour écrire cette histoire en début de carrière, je ne pouvais rien faire. Mais ce n'est plus le cas maintenant.»

Au cœur du Département V

Olsen explore le quotidien du Département V, la section des affaires classées, créée spécialement par la police de Copenhague pour Carl Mørck. «L'idée m'est venue lors d'une rencontre avec un producteur qui voulait que j'écrive une série télé sur les cold cases. Après la rencontre je me suis assis à la maison et j'ai commencé à développer un synopsis pour un roman qui se passait dans ce département. À l'origine le roman devait faire 10 chapitres qui racontaient 10 cas. Au fil des réflexions, je me suis aperçu que ça serait plus intéressant si j'écrivais un tome par cas.»

Depuis, l'aventure de Département V ne cesse de faire de nouveaux adeptes, de recevoir de nombreux prix, de cartonner au palmarès des ventes et d'intéresser les producteurs télé et cinéma du monde. «Il y a déjà eu une adaptation cinématographique danoise (Kvinden i buret de Mikkel Nørgaard) pas tellement convaincante et quelques autres projets, mais rien ne me satisfaisait. Mais ça risque de changer puisqu'un de mes scénaristes préférés, l'Américain Frank Scott, m'a approché pour une série télé où chaque saison serait consacrée à un bouquin. Le projet est présentement en développement.»

En attendant que le scénariste de Minority Report nous présente sa vision de Carl Mørck et des adjoints Rose et Assad, le sympathique écrivain de 64 ans continue de suivre son plan initial de 10 romans. «La structure est très précise, je sais exactement où je vais. Par exemple la 6e enquête abordera les superstitions», ajoute l'auteur, qui précise qu'un des prochains romans sera consacré à Rose et à ses secrets et qu'un autre le sera à Assad et aux siens. «Le dernier sera la mise à la retraite de l'inspecteur Mørck et après je pourrais lire tous les polars que je n'ai pas lus depuis que j'écris mes histoires. Je n'en lis jamais de peur d'être influencé par eux, mais après le 10e je pourrais le faire» conclut-il avec un chaleureux rire digne de ses ancêtres vikings.

Les versions françaises des 4 premiers romans du Département V sont publiées chez Albin Michel.

Amateurs de bandes dessinées, plus que quelques dodos avant l'ouverture du Festival de bandes dessinées de Montréal. Du 30 mai au 1 juin, dans le décors champêtre du Parc Lafontaine vous pourrez rencontrer de fabuleux dessinateurs dont Tebo, (Capitaine Biceps , Alice au pays des singe), le grand Jacques Ferrandez (Carnets d'Orient) et Djilali Defati (Assassin's Creed ). Pour plus de renseignements sur la programmation visitez le site ici.

VOIR AUSSI SUR LE HUFF POST

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.