Le 31 mai, le cabinet du maire de Montréal, Denis Coderre, a publié un communiqué demandant à l'Office du transport du Canada de statuer pour permettre l'aménagement de cinq passages à niveau sur la voie du Canadien Pacifique. Ce communiqué n'était en fait qu'un exercice de relations publiques destiné à sauver les apparences pour un maire qui s'est tourné les pouces dans ce dossier depuis son arrivée au pouvoir. Le document, qui émanait du service des communications, se résume à l'énumération des quelques actions entreprises depuis 2012 par le service des transports de la Ville, et représente un aveu d'impuissance de l'administration Coderre dans ce dossier.
Rappelons-nous qu'après une mobilisation sans précédent de groupes de citoyens, de travailleurs et d'entrepreneurs, le conseil municipal a adopté, à l'initiative de Projet Montréal, une résolution en juin 2012 pour l'implantation de passages à niveau sécuritaires. Ces passages à niveau devaient permettre de décloisonner nos quartiers centraux et favoriser les déplacements à pied et à vélo des résidents et des travailleurs entre nos quartiers coupés par la voie ferrée du Canadien Pacifique. La résolution stipulait qu'une étude de faisabilité pour l'implantation de passages à niveau soit menée et qu'une demande en ce sens soit acheminée au Canadien Pacifique par la suite. La résolution prévoyait aussi une démarche devant l'Office du transport du Canada en cas de refus de l'entreprise ferroviaire.
Cinq ans plus tard, où en sommes-nous? Le processus de médiation, qui a traîné pendant plus de trois ans, n'a absolument rien donné. Et voilà que la Ville a décidé d'entamer un nouveau chemin de croix en réclamant que l'Office des transports du Canada statue sur le bien-fondé de sa demande afin que la compagnie ferroviaire procède à l'implantation de passages à niveau. Bref, la Ville a procédé à un long détour pour en arriver au résultat que nous connaissions d'avance : le refus du CP de travailler en collaboration avec les acteurs locaux dans les collectivités que ses voies ferrées traversent. Car pour le CP, le transport des biens et marchandises est plus important que le bien-être et la sécurité des gens.
Le maire, qui a manqué de leadership depuis plus de trois ans dans ce dossier, semble vouloir feindre l'action à l'approche de la campagne électorale.
Le maire, qui a manqué de leadership depuis plus de trois ans dans ce dossier, semble vouloir feindre l'action à l'approche de la campagne électorale. Aucune action politique et aucun pourparler avec le gouvernement Trudeau n'ont été menés. Avec cette nouvelle étape, on s'en remet au processus administratif qui dure depuis trop longtemps. La députée de Laurier-Sainte-Marie du NPD, Hélène Laverdière, a pris l'initiative de déposer un projet de loi privé qui aurait donné davantage de pouvoirs au ministre des Transports afin que celui-ci puisse mieux répondre aux communautés locales dans ce type de dossier. Le gouvernement a refusé, prétextant que le ministre a les pouvoirs nécessaires pour agir en cas de litige. Pourtant, malgré des années de pressions et un litige persistant, nous attendons toujours des passages à niveau sécuritaires.
Je regrette ce manque de volonté politique de la part des décideurs politiques et particulièrement de la part du maire de Montréal qui avait promis un leadership dans ce dossier comme d'autres. On fait encore une fois passer les intérêts des Montréalais, des travailleurs et des entreprises de nos secteurs au second plan, pendant que le CP continue de penser que les arrondissements que ses voies ferrées traversent lui appartiennent. Pour développer l'économie et pour favoriser la mobilité, il est essentiel de décloisonner nos quartiers par des passages à niveau balisés qui permettraient de mieux répondre aux besoins de tous.
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