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Scandale informatique: un sérieux coup de barre s'impose, M. Bédard (2/2)

Le gouvernement a de l'argent à tirer par les fenêtres lorsqu'il s'agit de donner des contrats à l'externe, mais n'en a curieusement pas lorsqu'il s'agit de discuter de rémunération de ses employés, du développement des ressources internes, et de l'attraction et de la rétention du personnel.
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Dans mon premier billet, j'ai déploré le fait que le gouvernement du Québec se soit placé dans une situation de vulnérabilité envers quelques firmes qui font la pluie et le beau temps pour le développement et le maintien de ses systèmes informatiques. Le prix de cette vulnérabilité? Des centaines de millions de dollars qui pourraient être utilisés à meilleur escient. Or, le gouvernement du Québec justifie le recours à ces ressources externes par le manque d'effectifs. Qu'est-ce qui explique ce manque chronique d'effectifs?

Le gouvernement fait face à un sérieux problème d'attraction du personnel qualifié, dans un marché de la main d'œuvre fortement concurrentiel.

Le ministre Stéphane Bédard croit qu'en améliorant et en simplifiant le processus de dotation, il va régler une partie du problème. Il a d'ailleurs déposé récemment un projet de loi en ce sens. Nous avons présenté en commission parlementaire un mémoire qui salue l'initiative, mais remet les pendules à l'heure [voir la présentation vidéo, à compter de 6 min. 33 sec.].

Selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), pour les analystes professionnels en informatique, on constate un écart de rémunération d'en moyenne 19,4 % par rapport au secteur privé.

Cet écart est d'autant plus dommageable que les inscriptions dans les programmes en informatique ont diminué de 34 % dans les universités de 2001 à 2007.

L'État ne fait malheureusement pas le poids.

Non seulement un consultant venant d'une firme privée est-il mieux rémunéré qu'un employé de l'État, il faut en plus ajouter le profit que la firme de consultants se prend nécessairement.

Pire encore, lors d'un relevé partiel (23 ministères et organismes) fait par le SPGQ en 2010, un minimum de 2600 « consultants » avaient été relevés dans les bureaux mêmes des ministères et organismes. Ceux-ci profitent non seulement du matériel, mais aussi des services de soutien administratif.

Il ne faut pas s'étonner que la rétention du personnel pose problème. Les démissions pour aller dans le secteur privé, les retraites, l'absence de formation continue, la présence au sein même des ministères de consultants avec de meilleures conditions de travail et des projets plus intéressants sur lesquels travailler sont autant de raisons qui expliquent les difficultés pour le gouvernement de conserver ses ressources internes.

Le gouvernement a de l'argent à tirer par les fenêtres lorsqu'il s'agit de donner des contrats à l'externe, mais n'en a curieusement pas lorsqu'il s'agit de discuter de rémunération de ses employés, du développement des ressources internes, et de l'attraction et de la rétention du personnel. Pourtant, le vérificateur général et les travaux auxquels nous avons participé de bonne foi sur la sous-traitance ont conclu que la reconstitution d'une expertise interne est essentielle pour que le citoyen en ait pour son argent.

Qu'attend-on pour passer à l'action et mettre ainsi les plus compétents au service de la population?

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