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Va-t-on enfin mettre la table pour un coup de barre concernant la sous-traitance?

À la Commission Charbonneau, les témoignages se suivent et se ressemblent. Nous invitons donc le nouveau premier ministre à travailler avec nous, les professionnels du gouvernement du Québec, afin de rebâtir l'expertise des ministères et organismes gouvernementaux.
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Un ami au bout du rouleau vient vous demander conseil. Il a de sérieux problèmes financiers. Trois fois par jour, 365 jours par année, c'est au restaurant que lui et toute sa famille vont manger. Des sommes colossales du budget familial y sont consacrées. Et ça fait tellement longtemps qu'ils n'ont pas cuisiné, qu'ils ne savent plus trop comment faire un bon repas à la maison. Il vous demande ce que vous feriez à sa place : 1) manger moins ; ou 2) demander à vos enfants de contribuer aux finances familiales grâce à leur carte de crédit?

Absurde! vous exclameriez-vous.

Vous lui conseilleriez plutôt de réapprendre à cuisiner et d'arrêter de fréquenter les restaurants si systématiquement. Eh bien! sans peut-être même vous en douter, vous venez de constater toute l'incohérence d'avoir un recours abusif à la sous-traitance. Alors, pourquoi ce que nous jugerions aussi absurde individuellement devrait être plus acceptable collectivement? Poser la question, c'est y répondre.

À la Commission Charbonneau, les témoignages se suivent et se ressemblent. Lundi et mardi de cette semaine, c'est Guy Desrosiers, enquêteur de la Commission, qu'on a pu entendre répéter un constat bien connu depuis les années 1990.

La première conséquence du recours massif à la sous-traitance et de la perte d'expertise interne est d'avoir créé un lien de dépendance entre le gouvernement et les firmes externes. S'en est suivi la perte de contrôle de la qualité des travaux et des coûts des projets, la mise en péril de la pérennité des services publics au nom de la saine gestion des finances de l'État, etc.

Un seul exemple suffit pour illustrer cette dépendance malsaine qui s'étend bien au-delà des secteurs de la construction et des transports. Le 19 décembre 2013, Jean-Nicolas Blanchet du Journal de Montréal rapporte que « Fujitsu [avait] remporté un appel d'offres public [chez Revenu Québec] qu'elle avait en partie élaboré [sic]. » ... Nul besoin d'aller plus loin pour comprendre l'ampleur de la problématique.

Il est impératif de reconstruire l'expertise perdue depuis les 20 dernières années au sein du gouvernement du Québec pour :

  1. contrôler la qualité des travaux effectués;
  2. diminuer les coûts des projets;
  3. (et donc) assurer la pérennité de nos services publics.

Une solution simple, efficace et économique - profitable pour tout le monde.

C'est donc au nom de l'intérêt supérieur de tous les Québécois que nous invitons le nouveau premier ministre, M. Philippe Couillard, à travailler avec nous, ses professionnels, afin de rebâtir l'expertise des ministères et organismes du gouvernement du Québec. C'est avec plaisir que je rencontrerai dès que possible le nouveau titulaire du Conseil du trésor pour échanger avec lui à cet effet.

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