Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Donnons-nous «les grands moyens» d'avoir un État plus efficace

Peu importe notre revenu, nous sommes tous préoccupés par la façon dont nos taxes sont dépensées. En tant que président du plus important syndicat représentant des personnes professionnelles, j'ai eu connaissance de faits troublants. Je n'ai pas hésité et je n'hésiterai jamais à dénoncer publiquement ces abus, comme me le demandent nos membres.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Dans le deuxième épisode de la télésérie Les Grands moyens, présentée sur les ondes de Télé-Québec, Bernard Derome aborde avec ses invités, de riches Québécois, la question du niveau d'impôts qu'ils paient. Je dois dire que je suis tout à fait en accord avec eux quand ils disent qu'il faut s'assurer que nos taxes et impôts soient bien dépensés.

Peu importe notre revenu, nous sommes tous préoccupés par cette question. En tant que président du plus important syndicat représentant des personnes professionnelles, j'ai eu connaissance de faits troublants. Je n'ai pas hésité et je n'hésiterai jamais à dénoncer publiquement ces abus, comme me le demandent nos membres.

Lors de mon passage devant la commission parlementaire qui portait sur le projet de loi numéro 1 sur l'intégrité, le 14 novembre 2012, j'ai salué l'initiative du gouvernement. J'en ai profité pour demander que soit créé un registre public et accessible à la population des contrats accordés par le gouvernement. Nos membres ne demandent pas mieux que les données liées aux dépenses publiques soient accessibles à tous, dans un format qui permette de les analyser au grand jour.

J'ai aussi recommandé aux parlementaires la mise sur pied d''un «comparateur public» s'appliquant à divers secteurs, notamment celui de l'informatique, de sorte qu'à coût égal ou moindre, le travail soit effectué par le personnel de la fonction publique. Une comparaison entre les coûts de la sous-traitance et ceux liés à la fonction publique permettrait certainement de faire des choix plus éclairés en matière de politique publique et de revaloriser le rôle de la fonction publique.

À peine deux semaines plus tard, le Vérificateur général du Québec critiquait les lacunes des gestionnaires gouvernementaux qui expliquent en grande partie les nombreux retards et les dépassements de coûts dans les grands projets en informatique. Le Vérificateur général invitait le gouvernement à accélérer ses travaux pour que les ministères et organismes soient en mesure d'assurer la maîtrise d'œuvre de leurs projets informatiques.

Or, ces mêmes ministères et organismes sont aux prises avec «une perte d'expertise importante puisque des postes stratégiques sont confiés à des ressources externes», peut-on lire dans le Rapport (page 6).

Ajoutons que la Commission de la fonction publique précisait, en août 2012, ce qui suit : «Le recours inapproprié aux contrats de services peut constituer une menace pour l'organisation, puisqu'il est susceptible de créer une dépendance par rapport aux ressources externes à moyen ou à long terme. Il peut aussi freiner le développement de compétences des ressources humaines à l'interne.»

Heureusement, il semble bien que les pratiques douteuses révélées par la Commission Charbonneau n'aient pas cours dans la fonction publique. En revanche, la perte de contrôle due au manque d'expertise est une menace réelle, de même que les dépassements de coûts qu'engendre le recours abusif à la sous-traitance.

Outre un registre public des contrats accordés par le gouvernement, la mise sur pied d'un «comparateur public» ainsi que l'embauche d'un personnel professionnel interne compétant, en offrant des conditions salariales susceptibles d'attirer les meilleures ressources, le fait de protéger adéquatement ceux qui dénoncent les abus est un dernier élément essentiel d'une reprise en main de nos finances publiques. Le président du Conseil du trésor, Monsieur Stéphane Bédard a d'ailleurs annoncé le dépôt d'un projet de loi protégeant les divulgateurs. Nous l'attendons avec impatience.

L'allusion au titre de la télésérie Les Grands moyens dans le titre de ce billet n'est pas fortuite. Si on se fie aux réponses qu'ils donnaient à Bernard Derome, même les plus riches parmi les Québécois reconnaissent que la solidarité dont nous faisons preuve collectivement doit être préservée. Pour cela, il faut poursuivre l'effort visant à remettre l'État à l'endroit. Nous sommes tout à fait disposés à y contribuer.

À VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

10e - Serge Godin, PDG du Groupe CGI inc.

Les 10 Québécois les plus riches

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.