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Cotisations professionnelles des employés de l'État: un manque de respect

Encore une fois, l'histoire se répète : alors que le gouvernement pourrait être un moteur de changement, il choisit plutôt le statu quo. L'exemple cette fois-ci : le maintien du personnel professionnel qualifié et spécialisé au sein de l'appareil de l'État.
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Encore une fois, l'histoire se répète : alors que le gouvernement pourrait être un moteur de changement, il choisit plutôt le statu quo. L'exemple cette fois-ci : le maintien du personnel professionnel qualifié et spécialisé au sein de l'appareil de l'État.

Le marché du travail est de plus en plus compétitif : les connaissances pointues et les spécialisations de toutes sortes sont recherchées par tous les employeurs. Mais le gouvernement préfère se concentrer sur la mise en œuvre de son plan d'austérité au lieu de s'assurer du maintien d'une expertise dans ses ministères et organismes.

La preuve? Des milliers d'employés de l'État qui cotisent annuellement à leurs ordres professionnels ne sont pas remboursés par le gouvernement. Il s'agit de comptables, d'architectes, de psychologues et de bien d'autres qui assurent avec rigueur des services à la population. Plus d'une vingtaine de groupes de professionnels du gouvernement vivent actuellement cette situation.

Pourtant, dans le secteur privé, l'employeur paie pour ces cotisations! Le gouvernement, lui, refuse toujours de payer, et ce, malgré les demandes incessantes du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

L'exemple des arpenteurs-géomètres est frappant. En 2014, les arpenteurs ont dû payer 1536$ de cotisations. À ce montant, il faut ajouter près de 300$, qu'ils doivent payer pour recevoir de la formation. Une formation obligatoire, faut-il le rappeler.

En faisant un rapide calcul, les arpenteurs-géomètres à l'emploi du gouvernement peuvent affirmer que, uniquement pour payer leur ordre professionnel, ils doivent travailler deux semaines complètes. Bref, les arpenteurs offrent leur expertise au rabais au gouvernement.

Au moment où tous réclament le maintien et le développement de l'expertise du personnel professionnel pour bien gérer les fonds publics, il devient insoutenable de maintenir une telle politique discriminatoire. Le recours aux firmes privées a prouvé que la sous-traitance dans le secteur public était souvent synonyme de dépassement de coût. La commission Charbonneau et les arrestations entourant le bordel informatique des derniers jours en sont des exemples flagrants.

Maintenir une expertise de qualité dans la fonction publique importe plus que jamais. En refusant de payer les cotisations, le gouvernement freine, une fois de plus, l'attraction de travailleurs qualifiés. De jeunes arpenteurs-géomètres en début de carrière ont même dû payer leur cotisation avec leur marge de crédit! Nul besoin de dire que l'attrait du secteur privé pour ces jeunes professionnels est très fort!

Le gouvernement ne cesse de répéter qu'il veut rendre plus efficace sa fonction publique. Non seulement il refuse de payer les cotisations aux ordres professionnels, mais voilà qu'il s'engage à couper dans la formation de ses employés!

Le Conseil du trésor a acheminé des directives l'automne dernier demandant aux ministères et aux organismes de ne pas investir plus de 1 % de la masse salariale dans la formation. Un autre exemple d'économie de bout de chandelle au nom d'une soi-disant austérité. En coupant ainsi dans la formation, le gouvernement, encore une fois, s'assure de diminuer la qualité des services offerts à la population.

Cependant, le SPGQ a réussi à prendre le Conseil du trésor en défaut. La convention collective du SPGQ prévoit une enveloppe minimale de trois jours de formation par an, ce qui équivaut à environ 2 % de la masse salariale. À cet effet, un grief a été déposé contre le gouvernement. Celui-ci a réagi en indiquant qu'il ne limiterait plus ses dépenses, mais dans les faits les gestionnaires - qui devront rendre des comptes devant le Conseil du trésor en avril - ont bien compris la volonté de M. Coiteux de couper dans les dépenses à cet effet.

Le développement des compétences au sein de l'appareil public et la reconstruction d'une expertise (à la suite des scandales qui ont secoué le Québec) doivent être les missions des employés de l'État. Cela permettra, justement, de protéger ce même État contre les tentatives de corruption et de collusion.

Une mission essentielle au maintien des services publics québécois. Une mission à laquelle le gouvernement ne veut visiblement pas participer. Il préfère laisser le bateau couler plutôt que d'assurer sa stabilité. Un choix très discutable!

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