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Bordel informatique: les faibles salaires nuisent à la création d'une expertise interne

Mauvaise évaluation des besoins, absence de vision, manque de gouvernance, explosion des coûts, recours abusifs à la sous-traitance: voilà un bref panorama des tares qui affligent le gouvernement du Québec en matière de gestion informatique.
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Mauvaise évaluation des besoins, absence de vision, manque de gouvernance, explosion des coûts, recours abusifs à la sous-traitance: voilà un bref panorama des tares qui affligent le gouvernement du Québec en matière de gestion informatique. Quels remèdes ont trouvés nos voisins ontariens? Offrir des salaires concurrentiels afin d'attirer des talents qui contribueront à développer une expertise interne que la commission Charbonneau demande justement de valoriser.

Plutôt que d'offrir des salaires concurrentiels pour pallier le manque de ressources à l'interne, le gouvernement du Québec répond par de nouvelles réglementations et mesures, des plans de restructuration et de nouvelles politiques.

Tandis que le Québec reconnaît du bout des lèvres le coûteux problème de la sous-traitance abusive en informatique, l'Ontario s'y est déjà attaqué avec succès en réduisant sa dépendance de moitié. Elle est passée à moins de 25 % de contrats en sous-traitance alors que le Québec patauge encore à plus de 50 %.

Pendant que le Québec amorce timidement une campagne de recrutement pour laquelle il réduit ses critères, les efforts de la fonction publique ontarienne portent leur fruit: depuis 2003, l'Ontario a converti 1 519 emplois de consultants externes (incluant 1 335 consultants en informatique) en emploi dans sa propre fonction publique.

Les secrets du succès de l'Ontario sont simples: de la formation, de l'insourcing (un terme qui peut se traduire par «réinternalisation»: ce geste génère des économies permanentes d'environ 60 millions $ par an) et, surtout, des salaires concurrentiels.

Au Québec, un analyste en informatique au sommet de son échelle salariale peut gagner un peu plus de 75 000 $ par an au sein de la fonction publique. Dans celle de l'Ontario, ce même type d'emploi peut rapporter à son titulaire jusqu'à 115 000 $ par an: soit plus de 50 % ou environ 35 % de plus qu'au Québec si l'analyste du Québec touche une prime d'expert, ce qui n'est pas toujours le cas. Au gouvernement fédéral, ce salaire peut atteindre jusqu'à 134 000 $ par an: plus de 75 % et près de 45 % de plus qu'au Québec si l'on ajoute cette prime aléatoire du gouvernement du Québec. Dire qu'il s'agit d'un écart énorme n'est pas un euphémisme!

Alors que l'Institut de la statistique du Québec démontre que les professionnels de l'État, tout corps d'emplois confondus, sont victimes d'écarts salariaux de 22 % qui augmentent encore, l'attitude du gouvernement va complètement à l'encontre des affirmations du premier ministre Couillard qui dit vouloir donner le goût aux jeunes de faire carrière au gouvernement du Québec.

Cela passe nécessairement par un rehaussement des salaires des analystes en informatique du gouvernement du Québec par rapport au marché. Même la CAQ l'affirme, elle qui n'est pourtant pas reconnue pour vouloir dilapider l'argent de l'État. Il serait temps que les bottines du gouvernement suivent les babines de son chef à cet égard!

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Mai 2017

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