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UQAM: il reste du travail en matière de harcèlement sexuel

Il ressort des informations données par l'UQAM, que la controversé publique est probablement le reflet d'un problème plus profond.
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Le 14 septembre, l'UQAM a réagi aux critiques de Rima Elkouri à l'effet qu'elle n'avait pas appliqué de sanction sous prétexte que le comportement reproché au professeur avait eu lieu à l'extérieur du campus, dans le cadre d'une activité non universitaire. Le vice-recteur Marc Turgeon précise que l'UQAM n'a jamais commenté sur la place publique des dossiers disciplinaires concernant des membres du personnel ou des étudiants. Nous considérons que c'est une politique autant compréhensible que nécessaire. Ces dossiers sont confidentiels et il ne s'agit pas faire des procès publics.

Cependant, l'affaire est devenue connue et des blâmes précis ont été faits à cette université. Il était donc nécessaire de rassurer les personnes fréquentant l'institution. Une mise au point intéressante a été faite à cet égard: il est écrit dans les Actualités UQAM que: «Les politiques de l'UQAM ne s'appliquent pas à des lieux, mais à des personnes. Si nous pensons, compte tenu de nos politiques, de nos règlements et de nos valeurs, qu'un membre de la communauté universitaire a eu une conduite inacceptable, sur le campus ou à l'extérieur, nous allons intervenir. Il existe tout un continuum de mesures - rencontre, avertissement, suspension, congédiement - qui s'appliquent en fonction de la gravité du comportement.» Le reproche fait par madame Elkouri a donc trouvé sa réponse.

Par contre, les choses se compliquent un peu plus loin dans ce même texte. «Dans un contexte où la vie privée et les responsabilités professionnelles s'entrecroisent, aucun employeur ne peut agir sans prendre en considération l'environnement juridique complexe dans lequel nous évoluons. Ces lois ont été conçues pour encadrer les relations employeur-employé et ne sont pas nécessairement adaptées à la réalité particulière des étudiants.» On peut donc comprendre qu'il peut parfois être difficile de prendre des sanctions adéquates à l'encontre d'un professeur, si certains contextes relationnels avec des étudiants sont présents.

Avouons que c'est troublant. En effet, il est nécessaire que des actes répréhensibles ayant des impacts négatifs sur une victime soient sanctionnés d'une manière suffisante et proportionnelle. S'il existe à l'UQAM des vides de nature juridique, règlementaire ou administrative empêchant de telles mesures, ils doivent être comblés rapidement. Heureusement, nous apprenons que la nouvelle de «Politique contre le sexisme et les violences à caractère sexuel» devrait entrer en vigueur en 2016.

En conclusion, il est tout à fait compréhensible que des situations aussi délicates que des allégations prouvées de harcèlement sexuel soient traitées avec discrétion. Le lynchage public n'a jamais eu de vertu, selon nous. Toutefois, il ressort des informations données par l'UQAM, que la controversé publique est probablement le reflet d'un problème plus profond. Il s'agirait de mieux ajuster les normes et les mécanismes règlementaires en matière de sexisme et de violence sexuelle. Il s'agit d'une matière douloureuse, délicate et potentiellement explosive. Cela doit être fait avec rigueur mais aussi, dans la mesure du possible, avec célérité.

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