Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Soutenir publiquement le Hezbollah?

Dansdu 1er juin, une jeune étudiante du Collège de Maisonneuve, Rima Demanins, a publié un texte intitulé «Je suis une terroriste» qui m'a donné froid dans le dos. Après une dénonciation bien sentie du profilage racial, elle fait l'apologie du Hezbollah, un groupe islamiste extrémiste.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

L'engagement civique, particulièrement chez les jeunes, a toujours été un sujet important pour moi.

En effet, une démocratie ne peut progresser et être en santé si sa jeunesse ne s'implique pas.

Ceci étant, une jeune personne qui s'engage dans le débat d'idées ne peut s'attendre à ce que ses énormités soient acceptées sans être réfutées.

Dans La Presse du 1er juin 2013, une jeune étudiante du Collège de Maisonneuve, Rima Demanins, a publié un texte intitulé «Je suis une terroriste» qui m'a donné froid dans le dos.

Après une dénonciation bien sentie du profilage racial (j'en suis, ayant notamment été jusqu'à tenir une conférence de presse dénonçant ce phénomène à Ottawa alors que j'étais député, dans les mois suivants le 11 septembre 2001), elle fait l'apologie du Hezbollah, un groupe islamiste extrémiste.

Une apologie excessivement inquiétante

Alors que le Hezbollah a engagé des milliers de combattants dans la guerre civile en Syrie aux côtés de Bashar al-Assad, une jeune Québécoise défend ce groupe reconnu comme terroriste par la législation canadienne?

Alors qu'Assad utilise des armes chimiques illégale dans une guerre qui a fait plus de 80 000 morts jusqu'ici, une jeune Québécoise promeut les alliés d'Assad dans les pages d'un journal québécois?

Alors que l'Union européenne s'apprête à sanctionner ce groupe islamiste parce qu'il a été trouvé responsable par les autorités bulgares de l'attentat du 18 juillet 2012 sur leur territoire contre des touristes (des civils) israéliens, attentat qui a fait 6 morts et 30 blessés, la jeune Demanins s'affiche ouvertement pour ce groupe?

Le Tribunal spécial pour le Liban mis sur pied par l'ONU pour enquêter sur le meurtre de l'ancien premier ministre Rafik Hariri - qui lui luttait pour l'indépendance de son pays par rapport aux Syriens - a officiellement impliqué le Hezbollah dans ce geste et Demanins appuie ouvertement ce groupe?

Le Hezbollah a été impliqué dans les attaques-suicides au camion menées à Beyrouth en 1983 et qui ont tué 241 Marines américains et 58 soldats français dans leurs cantonnements respectifs. L'attaque suicide en 1996 contre les tours Khobar en Arabie Saoudite, qui a fait 19 victimes, a elle aussi été attribuée à des militants du Hezbollah, tout comme l'explosion d'un centre communautaire juif en 1994 en Argentine, explosion qui a tué 85 personnes.

C'est évidemment le Hezbollah qui, le 12 juillet 2006, a déclenché les hostilités contre Israël en traversant la frontière libano-israélienne, tuant 10 soldats israéliens, en sol israélien, ce qui constitue clairement un acte de guerre.

Le Hezbollah: islamiste, pro-iranien, terroriste et antisémite

Le Hezbollah (ou Parti de Dieu en arabe) est une milice islamiste chiite, appuyée, armée, formée au pas et aux ordres du régime iranien. Il s'est en effet affirmé à compter du milieu des années 1980 et a acquis un soutien populaire suite à sa campagne visant à chasser Israël du Liban.

Si «le Hezbollah a d'abord et avant tout été fondé à des fins de résistance contre l'occupation israélienne du Liban», comme l'affirme Demanins, le retrait complet des Israéliens du territoire libanais le 24 mai 2000 - retrait confirmé par l'ONU - aurait dû lui faire perdre sa raison d'être. Ce n'est évidemment pas arrivé et aujourd'hui, le Hezbollah est plus armé, plus fort qu'il ne l'a jamais été. Ceci laisse d'ailleurs songeur puisque la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU suite à la guerre du Liban de l'été 2006 prévoyait le désarmement de la milice chiite...

Le leader actuel du Hezbollah, Hassan Nasrallah a affirmé que «si nous cherchions dans le monde entier une personne plus lâche, méprisable, frêle et faible de psyché, d'esprit, d'idéologie et de religion, nous ne pourrions pas trouver quelqu'un comme le Juif. Remarquez que je n'ai pas dit Israélien.»

De plus, Nasrallah a aussi dit que «si les Juifs se rassemblent tous en Israël, cela nous évitera de les poursuivre à travers le monde.»

Quand je lis une jeune Québécoise affirmer ouvertement qu'elle appuie le Hezbollah, je comprends qu'elle appuie une organisation qui me veut moi, ma femme et mes enfants morts. Ce qui n'est pas anodin...

«Le peuple (libanais) aime et soutient le Hezbollah»

Le peuple (libanais) aime et soutient le Hezbollah, affirme Demanins. Là est peut-être le véritable problème, que plusieurs tentent d'obscurcir. Un seul exemple suffira.

Le 16 juillet 2008, en échange des corps de deux de ses soldats kidnappés, Israël a relâché quatre membres du Hezbollah, à peu près 200 corps et un dénommé Samir Kuntar.

Kuntar est un terroriste meurtrier qui a été trouvé coupable, par une Cour de justice impartiale, d'être entré, le 22 avril 1979, dans la maison d'une famille israélienne dans le nord d'Israël. Il y tua un policier. Il tua aussi Danny Haran, 28 ans, devant sa fille de 4 ans, avant d'écraser la tête de la fillette avec la crosse de son fusil, la tuant elle aussi. La mère qui se cachait de ce monstre a accidentellement tué sa fille de 2 ans en tentant d'étouffer ses pleurs de peur d'être découverte.

C'est la liberté de ce boucher que le Hezbollah demanda en échange des corps des deux soldats israéliens. Mais si ce n'était qu'un projet du Hezbollah en comprendrait. Mais non...

À la libération de Kuntar, le gouvernement libanais décréta un jour de fête nationale. À son arrivée à l'aéroport de Beyrouth, Kuntar fut accueilli en héros, non seulement par des milliers de Libanais en liesse, mais aussi par le président libanais Michel Suleiman, le premier ministre Fouad Sinioria, le président du Parlement libanais Nabih Berri, par plusieurs députés, de même que par les leaders chrétiens et musulmans du Liban.

Une telle présence, de haut niveau et officielle, pour accueillir un tel meurtrier, montre un visage du Liban méconnu par les Québécois: celui d'une nation ayant malheureusement développé un culte de la mort, du sang et des massacres. Le peuple libanais a crié alors au monde entier le genre de héros qu'il voulait célébrer.

Ce n'est donc malheureusement une surprise si des Libanais, même ici, appuient le Hezbollah.

Cela n'augure rien de bon pour le Québec...

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Des images des réfugiés syriens qui fuient les combats

Syrians Seek Shelter

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.