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Si on se base sur les revues humoristiques de fin d'année, 2013 aura été dominée au Québec par le débat sur le Charte des valeurs québécoises. Je ne crois pas que cela surprenne qui que ce soit.
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Si on se base sur les revues humoristiques de fin d'année, 2013 aura été dominée au Québec par le débat sur le Charte des valeurs québécoises. Je ne crois pas que cela surprenne qui que ce soit.

L'année 2014 sera aussi marquée par ce débat. Les audiences de la Commission parlementaire commenceront dès la mi-janvier, avec plus de 200 heures de sessions prévues.

De plus, il est loin d'être exclu qu'un scrutin printanier se tienne, avec comme sujet principal, ou à tout le moins comme toile de fond, la Charte des valeurs. Ce qui ne peut que faire monter la température.

Un débat hautement émotif

Pour avoir participé à ma façon à ce débat, tant dans cette chronique que dans d'autres médias, pour suivre de façon très attentionnée les échanges, pour avoir reçu publiquement, dans les médias sociaux, et privément de nombreux commentaires - plusieurs vulgaires, sinon haineux - je sais que c'est un débat hautement émotif.

Plusieurs partisans de la Charte des valeurs la perçoivent comme un premier geste pour protéger une identité nationale qu'ils croient menacée. D'autres le considèrent comme un outil pour faire avancer la cause souverainiste. D'autres encore la voient comme la base d'une société laïque.

De l'autre côté, plusieurs considèrent la Charte des valeurs comme un repli identitaire malheureux, comme une attaque contre les droits de la personne et des minorités. D'autres la perçoivent comme une attaque contre leur mode de vie ou encore leurs croyances religieuses.

Malgré ces importantes dissensions, tous comprennent que ce n'est pas un projet de loi ordinaire. Que celui-ci dessine les contours d'un projet de société. On ne parle pas ici d'un changement au Code de la route, mais bien de l'essence même de la société québécoise.

Non seulement le projet de Charte des valeurs a une signification importante - ce qui en soi peut rendre les gens émotifs - le fait qu'il touche à des valeurs fondamentales des gens (identité nationale, rêve d'indépendance nationale, laïcité, pratique religieuse, leur emploi, etc.), on peut aisément comprendre que les ingrédients sont en place pour un débat dont les dérapages sont à prévoir. Ce fut certainement le cas pendant les travaux de la Commission Bouchard-Taylor.

La nécessité d'être rigoureux

Un de mes souhaits pour 2014 est que le débat - qui s'intensifiera - sur la Charte des valeurs soit mené de façon rigoureuse.

Les enjeux sont trop importants pour qu'on se limite à des perceptions, à des faits anecdotiques, ou à des idées reçues.

Il est du devoir de tous les intervenants de participer sérieusement à la discussion. Évidemment, en tant qu'initiateur de cette discussion, il revient au gouvernement de Pauline Marois de mettre la table, de fournir des études, de donner les chiffres sur le nombre de personnes qui risquent d'être affectées, d'amener des opinions juridiques sur la validité - ou non - du contenu de la Charte des valeurs qu'il propose, etc.

En tant que proposeur d'un projet de loi si important, le gouvernement du Québec a l'obligation de démontrer la nécessité d'une telle législation. Et ce n'est pas l'attaquer que d'affirmer qu'il a jusqu'à maintenant failli à cette tâche.

Bien sûr les débats peuvent être rudes. Bien sûr que les échanges peuvent mener à des désaccords. Nous sommes en démocratie après tout.

Mais il est vital que les procès d'intention ne dictent pas le cours de la discussion. Il est essentiel que le respect de la position adverse domine. Et surtout, il est crucial que, malgré les émotions impliquées, la raison et les faits prouvés dominent.

En d'autres mots, il est dans l'intérêt de tous de garder la tête froide.

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