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Attentats juifs en Israël: nécessité d'une introspection raisonnée

Israël, au-delà de la réaction rapide et épidermique à l'attaque de la Gay Pride, a amorcé une réflexion sur la présence de l'homophobie dans certains segments de sa société.
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L'État juif est, à juste titre, fier de la protection qu'il offre aux membres de la communauté LGBT. Sa métropole, Tel Aviv, est le site d'un des plus importants défilés de la Fierté gaie de la planète. La ville entière alors vit au rythme de la Gay Pride.

Jérusalem, capitale juive, a été le lieu de l'horreur pendant sa propre Gay Pride. Yishai Schlisser, qui venait d'être relâché il y a trois semaines après un emprisonnement de 10 ans pour une attaque lors de la Gay Pride de 2005, a poignardé 6 personnes, en blessant deux grièvement.

Une fête qui célèbre la différence, l'acceptation et l'amour, a été gâchée, meurtrie par cet assaut haineux insensé d'un homme qui a commis cet acte pour, dans sa tête, des raisons religieuses.

Que cet acte ait été posé la veille de la Saint-Valentin juive, Tou b'Av, qui fête l'amour, ne fait que rendre ce geste encore plus tragique et inacceptable.

Rapidement, les leaders politiques israéliens, de gauche comme de droite, ont heureusement condamné ce geste. Naftali Bennett, le chef du parti Le Foyer juif, à la droite de Netanyahou et ministre dans son gouvernement, a réagi en annonçant une subvention à un groupe LGBT pour les aider dans l'éducation de la population. Les Grands rabbins ont condamné ces gestes et ont visité les victimes à l'hôpital. Chez nous, la communauté juive - qui participe aux défilés de la fierté gaie à travers le pays - a fermement condamné le geste.

Mais il n'en demeure pas moins qu'Israël, au-delà de la réaction rapide et épidermique à l'événement, a amorcé une réflexion sur la présence de l'homophobie dans certains segments de sa société.

Le lendemain, une attaque pyromane a blessé une famille palestinienne et a coûté la vie à un poupon de 18 moins, Ali Dawabsha. L'horreur. On suspecte des militants d'extrême-droite liés au mouvement en faveur des implantations juives. Encore une fois, le leadership de l'État a condamné rapidement et les forces de sécurité et de renseignement sont à la recherche des meurtriers qui ont causé cette tragédie insensée. Le premier ministre Netanyahou s'est rendu au chevet de la famille. Je souhaite évidemment que les coupables soient arrêtés, poursuivis et condamnés. Ce crime haineux ne peut rester impuni. J'ai confiance qu'il ne le restera pas.

La communauté juive canadienne a évidemment immédiatement et fermement condamné ce geste.

Ces deux gestes forcent les Israéliens à regarder ce qui a amené ses auteurs à agir avec une haine si violente. Et à mettre sur pieds des mesures pour empêcher qu'ils ne soient répétés. Le président israélien Reuven Rivlin a déjà réagi en affirmant qu'Israël ne faisait pas assez pour lutter contrer le terrorisme juif. Les Israéliens savent très bien que les condamnations ne sont pas assez. Les médias israéliens sont en mode introspection.

L'horreur, le dégoût et l'écœurement ne doivent cependant pas faire perdre la tête à qui que ce soit. Y compris aux observateurs de la situation.

Un des événements les plus marquants de ma jeunesse est la tuerie de Polytechnique de Montréal en 1989, alors que Marc Lépine a tué 14 femmes (et en a blessées plusieurs autres) parce qu'elles étaient des femmes.

Ça s'est passé au Québec, chez nous.

Cette tragédie locale n'indiquait pas que le Québec était ou est une société anti-femmes. Le Québec, en société démocratique moderne, a mis sur pieds des mesures pour éviter la répétition d'un tel geste. Et amorcé une réflexion qui dure encore aujourd'hui.

Je connais assez Israël, ses valeurs et son système de justice pour affirmer qu'il saura lui aussi réagir de façon appropriée.

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