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Le fond blanc du PQ et l'exclusion inconsciente des autres communautés

Bien que la chef du PQ ait tenté de corriger son «improvisation», on voit ce qui se cache au fond du sac...Celle qui maîtrise l'anglais avec plus de peine que plusieurs des jeunes étudiants francophones à qui elle envisage barrer l'accès aux Cégeps anglophones, mène une campagne musclée, alimentée par une exclusion inconsciente des autres communautés et de leurs enjeux.
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CP

Non, mais soyons sérieux. Il faut du culot pour oser donner des leçons de langues aux Premières Nations. On est sur la terre de qui ici? Aux minorités culturelles, ça passe, car par politesse, plusieurs de leurs membres ont appris à se la fermer malgré que plusieurs savent que leur accent ne fait pas d'ombrage à l'excellence de leur maîtrise de la langue de Molière qui reste leur deuxième langue.

Mais quand il s'agit des Premières Nations, je souffre de voir l'étendue de la culture ethnocentrique et amnésique de nos élus.

«Je me souviens... de quoi encore?»

Même Charest a paru plus sage, par son silence, que Marois, quand celle-ci s'est permis, en conférence de presse, la semaine dernière, de formuler son envie d' interdire aux anglophones, aux autochtones et aux nouveaux arrivants de se présenter aux élections comme députés s'ils n'ont pas une «connaissance appropriée» du français.

«Si les partis politiques croient pouvoir nous imposer leur citoyenneté et leur langue, ils feraient mieux de continuer de nous ignorer», disait M. Ghislain Picard, le Chef régional du Québec pour l'Assemblée des Premières Nations

Une amie me lançait l'idée brillante que tous les députés du Québec devraient avoir l'obligation de suivre des cours pour apprendre les langues autochtones encore vivantes ou survivantes dans leur comté.

Ce serait déjà un pas vers la véritable préservation de la culture québécoise.

Québec: mot algonquin (Kébec), signifiant là où le fleuve se rétrécit

Bien que la chef du PQ ait tenté de corriger son «improvisation», on voit ce qui se cache au fond du sac...Celle qui maîtrise l'anglais avec plus de peine que plusieurs des jeunes étudiants francophones à qui elle envisage barrer l'accès aux Cégeps anglophones, mène une campagne musclée, alimentée par une exclusion inconsciente des autres communautés et de leurs enjeux.

Pendant ce temps, L'École des hautes études commerciales (HEC) offrira dès septembre une maîtrise totalement en anglais.

À force de vouloir prouver qu'elle est digne de la confiance des militants du mouvement souverainiste, Madame Marois va plus loin que nécessaire... dans le fin fond du boutte. Certains, offusqués d'une telle allégation de ma part m'inviteront à voir les quelques candidats colorés du PQ, toutefois il est là le problème. La seule chose qui a vraiment de la couleur aux PQ, ce sont ces pancartes électorales. Le fond, lui, il est blanc.

C'est à croire que la notion de l'identité québécoise se résume à la langue française. Et ce fond nie le rôle de guide que devrait avoir les Premières Nations dans tout projet de société que veulent se doter les québécoises et québécois. Il n'y a pas que dans la vidéo de campagne du PQ qu'on célèbre un Québec blanc, catholique et français.

L'auteur afro-américain, James Baldwin nous disait que "Cette société (américaine) mesure le progrès des Noirs à leur capacité à devenir blanc.» Même chose pour la société québécoise qui souhaite avoir des autochtones et immigrants qui lui ressemblent. C'est ce même fond blanc qui me parle aujourd'hui de vote stratégique. Stratégique pour qui encore? René Lévesque, lui-même, quitterait le PQ d'aujourd'hui pour aller vers Québec Solidaire.

Il est tellement normal de ne pas parler de la valeur ajoutée de notre diversité culturelle qu'aucun des candidats ou chefs de partis du Québec n'a même osé penser saluer, au passage, la communauté musulmane du Québec dont la célébration de la rupture du jeûne du ramadan coïncidait avec le débat du 19 août.

Imaginez le scandale!

D'ailleurs, où sont les minorités et leurs enjeux dans ces élections? Suite à la bourde de Pauline qu'à dénoncé le Chef régional du Québec pour l'Assemblée des Premières Nations, Québec Solidaire a réaffirmé ses mesures visant à soutenir les efforts d'intégration des communautés culturelles et encourager les efforts effectués par les populations autochtones pour diffuser, se réapproprier ou conserver leurs langues traditionnelles.

Selon Statistique Canada, en plus du français, de l'anglais et des multiples langues parlées par les immigrants, il existe de nombreuses langues autochtones au Canada: 50 langues individuelles appartenant aux 11 familles linguistiques autochtones.

Le site du Gouvernement du Québec «Conseil supérieure de la langue française» précise que trois familles linguistiques sont représentées au Québec : algonquienne, iroquoienne et esquimau-aléoute.

Les enjeux des groupes invisibles ne s'arrêtent pas là. Prenons la non-reconnaissance des diplômes obtenus à l'étranger, la non-régularisation des statuts de citoyenneté, la position du salaire minimum face au seuil de pauvreté, la place des communautés culturelles au sein de la fonction publique, l'exploitation tranquille des travailleurs étrangers...

Est-ce que quelqu'un, une chaire de recherche, une firme de sondage à chercher à savoir pourquoi plusieurs communautés culturelles votaient en bloc pour le Parti Libéral? C'est pas sorcier quand même. On risquerait d'en apprendre plus sur la société québécoise que sur ceux qu'on appelle «minorités visibles»

Il me semble qu'on a assez de pain sur la planche à nettoyer la corruption et réparer le pillage laissé par le gouvernement libéral et ses alliés que le temps n'est pas à créer d'avantage de prétextes pour l'entretien de solitudes et l'effritement du tissu social avec ceux et celles qui subissent depuis fort longtemps les conséquences économiques, environnementales et identitaires des caprices du 1%.

Il est là le vrai combat.

Entre temps, peut-être qu'une partie de ceux vers qui on tourne rarement les caméras nous dirons:

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