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Pourquoi je porte le carré vert

J'ai finalement décidé d'épingler un petit carré vert printemps sur mon manteau de pluie, ce matin. Ce petit carré de la honte, ce petit bout de tissu vert vomi, comme plusieurs aiment à l'appeler, je le porte désormais bien en évidence sur mon flanc droit. N'en déplaise à personne.En affichant ainsi mes couleurs, j'ai tenu à manifester publiquement mon soutien à la hausse des frais de scolarité promulguée récemment par le gouvernement Charest, et ce, même si monintervient alors que ce débat est déjà bien entamé.
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J'ai finalement décidé d'épingler un petit carré vert printemps sur mon manteau de pluie, ce matin. Ce petit carré de la honte, ce petit bout de tissu vert vomi, comme plusieurs aiment à l'appeler, je le porte désormais bien en évidence sur mon flanc droit. N'en déplaise à personne.

En affichant ainsi mes couleurs, j'ai tenu à manifester publiquement mon soutien à la hausse des frais de scolarité promulguée récemment par le gouvernement Charest, et ce, même si mon coming out intervient alors que ce débat est déjà bien entamé.

Certes, je ne suis plus étudiant depuis deux ans déjà. Et non, je n'ai pas voté pour Jean Charest lors des dernières élections. Pas plus que je ne voterai pour lui, lors des prochaines. Toujours est-il que je n'en démords pas : je suis et je demeure favorable à la hausse, et ce, pour une foule de raisons que j'exposerai très simplement.

Une hausse raisonnable

D'abord, parce que j'estime que l'augmentation de 1625$ sur cinq ans demeure somme toute raisonnable. Aussi, parce que je doute que le gouvernement du Québec ait les moyens de satisfaire les ambitions des grévistes qui exigent le gel des frais voire la gratuité scolaire.

D'ailleurs, qui penserait demander à son banquier une maison gratuite sous prétexte qu'il a le droit d'être logé? Qui penserait exiger à l'épicier de la nourriture gratuite sous prétexte qu'il a le droit d'être nourri? Je suis d'avis que les étudiants doivent, eux aussi, assumer leur juste part de responsabilité financière.

Ensuite, parce que cette injection de nouveaux fonds sera la bienvenue dans les coffres des universités qui en manquent depuis trop longtemps déjà. Enfin, parce que je refuse de voir les prêts étudiants comme une forme négative d'endettement au même titre que le serait, par exemple, une vulgaire dette à la consommation. Je les vois plutôt comme un investissement, au même titre qu'une hypothèque l'est pour un immeuble.

Manifestez-vous!

Mes arguments n'impressionneront sans doute pas ceux et celles qui sont contre la hausse. Leurs arguments ne m'impressionnent pas non plus. Le débat actuel s'est transformé en un véritable dialogue de sourds. Aussi, en écrivant ces quelques lignes, mon intention n'était pas de les faire changer d'avis.

Avec le présent billet, je souhaite plutôt prêcher aux convertis, à ceux qui sont déjà convaincus du bien-fondé de cette augmentation. Dites-vous ceci : dans un débat aussi émotif et idéologique qu'est celui de la hausse des frais de scolarité, la victoire ne reviendra pas à ceux et celles qui auront les meilleurs arguments. La victoire reviendra à ceux et celles qui réussiront à mieux faire valoir leur point de vue.

Si j'ai finalement décidé d'épingler un petit carré vert printemps sur mon manteau, ce matin, c'est dans l'espoir de nous voir plus nombreux dans les rues. Parce que je sais que vous êtes très nombreux à vouloir le porter aussi. Il n'en tient qu'à vous de briser le silence. N'ayez pas peur. De grâce, manifestez-vous!

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