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«La richesse d’une société se mesure à la qualité de son école publique»

L'école ne peut pas financer une salle de concert seulement par des campagnes de financement et la vente de chocolat. Le ministre aura-t-il le courage de réaliser ce rêve ?
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Décrochage scolaire, faible taux de diplomation, déficit d'entretien, intégration sauvage des élèves en difficulté, surpopulation dans les classes. L'école publique ne cesse de faire les manchettes, avec raison, devant le sous-financement du gouvernement. Mais, une autre réalité est trop souvent passée sous silence.

Le vendredi 11 mai dernier, plus de 1300 personnes ont participé au Grand concert JFP. Concert-bénéfice qui avait lieu à la maison symphonique pour soutenir le projet de l'école secondaire Joseph-François-Perrault de se doter d'une salle de concert pour son programme Art-Études en musique classique. De nombreux invités de marque étaient présents pour soutenir le projet : Daniel Brière, Dear Criminals, Milk & Bone, Cécile Muhire, Martine St-Clair, Jean-Philippe Sylvestre et Alain Trudel - tous des anciens de JFP - en plus d'Ariane Moffatt et Pierre Lapointe.

Près de 40 ans que JFP réclame une salle de concert nécessaire aux apprentissages musicaux des élèves.

Près de 40 ans que JFP réclame une salle de concert nécessaire aux apprentissages musicaux des élèves. Chaque année, entre 750 et 800 élèves de différents niveaux y pratiquent la musique dans des conditions inacceptables pour la qualité de son programme : espace restreint, auditorium inadapté pour donner les représentations, location de salle pour les concerts avec l'exigence de transporter tous les instruments, sonorité inadéquate. Mme Lou Arteau, présidente de la fondation JFP signale que, «pour un orchestre symphonique, la salle de répétition actuelle de l'école est un cagibi de sept pieds. Un endroit indigne du talent et de la réputation de cette école». Pourtant la salle de concert se fait toujours attendre.

Monique Simard, présidente d'honneur du grand concert JFP, signalait avec justesse que «la richesse d'une société se mesure à la qualité de son école publique puisque ceux qui la fréquentent seront toujours plus nombreux». Comment le ministre de l'Éducation peut-il justifier que comme société nous n'ayons pas les infrastructures publiques essentielles au développement des arts en milieu scolaire ? Comme le soulignait également le rapport de la commission Parent il y a plus 50 ans, «le développement de la sensibilité ne doit plus être marginal dans la formation intellectuelle : la culture artistique vient au contraire renforcer et élargir l'élan créateur de l'intelligence». Le ministre croit-il que le réseau privé est le seul à devoir bénéficier d'une salle de concert et que l'école publique abandonne son rêve ?

Une école publique permet justement la mixité de toutes les catégories d'élèves qui peuvent se fréquenter et s'enrichir les uns les autres, en y trouvant un parcours pour chacun.

L'école de JFP est une réussite sociale qui mérite d'être reconnue comme telle. Le programme musical ne cesse de recevoir de nombreux prix et sa renommée dépasse nos frontières. Elle demeure une école ouverte qui accueille près de 1500 élèves provenant de différents milieux, de différentes cultures, de toutes les classes sociales et de toutes les catégories. Aucun élève du quartier St-Michel n'y est refusé. Une école publique permet justement la mixité de toutes les catégories d'élèves qui peuvent se fréquenter et s'enrichir les uns les autres, en y trouvant un parcours pour chacun.

Le projet est soutenu par l'ensemble de l'équipe-école et porté par un département de musique dévoué au progrès de l'école publique par la passion du développement musical. C'est un choix de société assumé par tout le personnel auquel tous sont fiers de participer. C'est justement cette fierté que nous avons perdue comme société avec le délaissement de notre réseau public. Nous en sommes rendus à croire que hors de l'école privée il n'y a point de salut. JFP fait la preuve que l'école publique peut réaliser de grande chose.

Le gouvernement doit reconnaître les besoins d'une institution publique qui rejaillit sur toute la communauté. Le projet est maintenant sur la table du ministre qui doit en donner son aval pour sa réalisation. M. Éric Dionne, directeur de JFP, souligne que «cette année, un projet concret et finement travaillé a été déposé au Ministère de l'Éducation du Québec. Il s'agit en fait d'un agrandissement, nécessaire étant donné la hausse démographique dans le quartier, dans lequel vient s'inscrire cette salle de concert et d'instruction musicale tant attendue dont bénéficieront à la fois les élèves et les citoyens». L'école ne peut pas financer une salle de concert seulement par des campagnes de financement et la vente de chocolat. Le ministre aura-t-il le courage de réaliser ce rêve ?

Il est possible de faire des dons à la fondation de JFP ou de signer la pétition pour le financement de la salle de concert. école JFP.

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