Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Alors que M.Couillard se disait le premier ministre de l'Éducation, le gouvernement a coupé dans l'éducation comme jamais auparavant.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

La guerre c'est la paix

La liberté c'est l'esclavage

L'ignorance c'est la force

- George Orwell, 1984

Sommes-nous dans un monde Orwellien où le mensonge est la vérité? Depuis la mise à jour économique du gouvernement, tout le monde répète que la période d'austérité est terminée et que le gouvernement réinvestit dans les services publics. Comme preuve, le gouvernement annonce un investissement supplémentaire de 35 millions cette année en éducation et de 110 millions par années pour les trois prochaines années, pour un total de 365 millions. Et pourtant!

Déjà l'an passé, le gouvernement annonçait la fin de l'austérité avec un réinvestissement en éducation, en portant le budget à 16 946 millions. Finalement, ce qui est la véritable nouvelle de sa mise à jour économique, les résultats réels de l'année financière de 2015-2016 sont de 16 603 millions: soit 342 millions de moins que les prévisions budgétaires, et 189 millions de moins que les dépenses de 2014-2015. Alors que M.Couillard se disait le premier ministre de l'Éducation, le gouvernement a coupé dans l'éducation comme jamais auparavant. Il a annoncé des investissements qui n'ont pas eu lieu. Maintenant, il étale sur les trois ans à venir ces mêmes 342 millions qui auraient dû être dépensés en 2015-2016 et qui sont présentés comme de l'argent neuf.

Alors que les enseignants et les parents étaient dans la rue pour défendre l'école publique et qu'il y avait un consensus social en appui à leurs revendications, tout à coup, l'éducation est devenue la priorité du gouvernement, dans son discours, mais pas dans les faits. Il était important pour le gouvernement d'étouffer ce mouvement de contestation qui minait sa crédibilité. La lutte pour la défense de l'école publique a été le fer de lance de la lutte contre l'austérité. Depuis, il tente de récupérer ce mouvement de contestation qui s'était largement développé dans la population exigeant que l'éducation soit une priorité nationale. On oublie rapidement, mais l'an passé tout le monde parlait d'éducation.

Même si on voulait croire les libéraux, il est tout à fait illusoire de penser à un réinvestissement en éducation quand on annonce 35 millions de plus pour cette année, alors que les écoles tombent en ruine et que le rapport Foucault/Maestro évalue à 1,3 milliard de dollars le déficit d'entretien seulement à la CSDM. Un front commun composé de syndicats, de parents, des dirigeants de la CSDM vient d'ailleurs de se former pour exiger un réel réinvestissement à la CSDM pour répondre aux particularités du milieu.

Le gouvernement n'a pas une réelle intention d'investir en éducation. Tout ce qu'il veut c'est de réduire le rôle de l'État et de pouvoir baisser les impôts. Déjà il prévoit une baisse de l'augmentation des dépenses en éducation en 2017-2018, passant de 4,6 % à 3,5 %. Ce que le gouvernement nous propose c'est d'instaurer une austérité permanente, puisque le réinvestissement n'est pas au rendez-vous. Les coupes dépassent largement le peu d'argent remis dans le système. Si le gouvernement voulait faire de l'éducation un vrai projet de société, il entreprendrait un vaste chantier comme en santé, où il a investi plus de 10 milliards dans les dernières années pour remettre les hôpitaux à niveau.

Ha oui, j'oubliais, on doit tout de même donner crédit au gouvernement de nous avoir équipés de télécrans, pardon de tableaux blancs interactifs! Big Brother n'est vraiment pas loin!

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Manifestation pour un réinvestissement dans l'éducation (16 janvier 2016)

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.