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Ça suffit le paternalisme du Bureau du taxi

, c'est de la p'tite bière à côté de l'administration de la Ville de Montréal. Pour quelques plaintes alléguées contre quelques chauffeurs, souvent nouveaux dans le métier, il faudrait que tous se tiennent sur leur garde et se considèrent comme des mal élevés potentiels? Ça va faire le paternalisme.
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Caméras de surveillance pour voir si on respecte le nouveau code vestimentaire. Pour voir si on ouvre la portière aux clients qui nous appellent. Pour voir aussi si on l'ouvre une fois arrivé à destination. Voilà des mesures qui rapporteront sans doute beaucoup d'argent à la Ville de Montréal et à son Bureau du taxi. Particulièrement à partir du 1er janvier prochain.

Oui. Le Bureau du taxi a besoin d'argent ces temps-ci, temps de compression et d'austérité. Où compte-t-il trouver cet argent ? Dans les poches des pauvres chauffeurs de taxi, bien sûr ! Sous forme d'amendes salées (375 $) si le chauffeur ne sort pas de sa voiture pour aller ouvrir la portière au client (ce règlement ne s'appliquerait pas à ceux qui hèlent un taxi sur la rue). De plus, il devra être soumis à un code vestimentaire selon les goûts du Bourreau du taxi, euh! Pardon, du Bureau du taxi ! Pantalon noir, chemise blanche, bermuda noir et polo blanc seront permis entre avril et septembre. Propre ? Non, ce n'est pas mentionné. Donc si je porte un pantalon noir, une chemise blanche et que je sens le swing, pas de problème. Par contre, si je porte un pantalon blanc, une chemise noire, que je suis propre et ne dégage aucune odeur désagréable, j'aurai droit à une amende.

Quelle époque pour les honnêtes chauffeurs de taxi. Non seulement Uber nous rentre dedans en nous chipant des clients, mais voilà que le Bureau de taxi s'acharne à nous extorquer de l'argent difficilement gagné par des mesures qui ne feront que décourager les chauffeurs à travailler. Sommes-nous devenus des gens à surveiller de près ? Est-ce qu'une caméra suit les gestes d'un serveur ou d'une serveuse de restaurant pour lui flanquer une amende à la moindre incartade ou supposée incartade. Mais nous, nous serons épiés en exerçant notre métier. La courtoisie ne s'obtient pas en menaçant d'amendes le cas échéant. Je trouve tout à fait naturel d'ouvrir la porte quand la situation l'indique, ça s'appelle avoir du jugement.

Quelle époque sombre, vous dis-je! Big Brother, c'est de la p'tite bière à côté de l'administration de la Ville de Montréal. Pour quelques plaintes alléguées contre quelques chauffeurs, souvent nouveaux dans le métier, il faudrait que tous les chauffeurs se tiennent sur leur garde, se considèrent comme des mal élevés potentiels ? Ça va faire le paternalisme, nous sommes capables d'agir en professionnels. S'il vous plaît, arrêtez de regarder par-dessus notre épaule comme la maîtresse d'école d'antan, prompte à donner des coups de baguette à la moindre faute.

Si vous voulez plus d'argent pour remplir vos coffres, essayez d'autres moyens plus civilisés. Continuez votre travail utile envers la concurrence déloyale de Uber au lieu de vous en prendre à nous comme si nous n'étions pas courtois, avenants avec la clientèle. Nos clients, c'est notre gagne-pain, alors ils méritent qu'on leur donne un service impeccable et je suis sûr que c'est le cas pour la majorité des chauffeurs. Allez voir les dossiers de plainte des différentes compagnies (Hochelaga, Diamond, Coop, etc.), vous serez surpris de la qualité de notre service en constant le faible nombre de plaintes enregistrées au regard du nombre de courses effectuées chaque année. Arrêtez de semer des faussetés dans la population afin de justifier vos mesures pour nous arnaquer.

Alors, arrêtez de nous prendre pour des deux de pique qui ne savent pas vivre. Vos préjugés vous ont peut-être aveuglés au point de croire qu'ils vous seraient faciles de nous arnaquer. Détrompez-vous et lâchez-nous les « baskets », ça devient gazant à la longue.

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