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Monsieur le Président Trump ?

D'une façon ou de l'autre, nous sommes témoins de l'élection la plus amusante, mais malheureusement aussi la plus ridicule. C'est certain que la politique américaine manque de civilité maintenant.
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Donald Trump peut-il vraiment gagner? Assistons-nous à un réel engouement populaire ou à de la politique spectacle? Voilà deux questions que je me fais demander sans cesse, plus on s'approche du jour du scrutin.

Pour pouvoir y répondre avec exactitude, il faudrait connaître la justesse de l'adage: «Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi». Est-ce que l'animateur de télé, auteur de cette perle de sagesse populaire avait vu juste?

Le candidat a fait les beaux jours de la presse people depuis des décennies. Il fait vendre des journaux plus que jamais. Il génère des cotes d'écoute et beaucoup, beaucoup de clics. Les médias américains le savent très bien et lui retournent l'ascenseur, bien malgré eux, en lui offrant un poids médiatique d'une valeur inestimable.

Trump n'est plus la simple vedette d'une téléréalité. Il est une superstar et il brille de tous ses feux. Aujourd'hui, il dope les réseaux sociaux. Il touche le cœur d'une certaine Amérique profonde tout en levant, volontairement, le cœur de tous les progressistes. Il exploite cette quête effrénée du «one liner» que poursuivent les médias. Ce qu'il dit est parfois tellement incroyable, tellement grossier, qu'on finit par s'intéresser à l'homme uniquement parce qu'il nous divertit. Parce qu'il nous unit, devant la machine à café et dans nos discussions de salon.

Ma grande tante de Manchester au New Hampshire, qui n'est pas très politisée, l'aime bien parce que, dans le fond, «même si ce qu'il dit n'a pas d'allure, il dit ce que le monde ordinaire pense.»

Le candidat défend des idées parfois tellement simples qu'elles semblent, pour certains, pleines de bon sens, comme celle d'expulser les travailleurs illégaux au Mexique et de construire un mur pour créer plus d'emplois pour les Américains (dont le niveau de vie se dégrade), de vaincre la dépendance au pétrole importé, de cesser de servir les intérêts de la Chine, et de rapatrier les emplois perdus à l'étranger. Le problème est dans sa mauvaise façon de les exprimer. Pas étonnant qu'il ne cartonne pas auprès des Américains issus de l'immigration, des Latinos et des Afro-américains.

Lundi matin, un sondage démontrait que 67 % des Américains avaient une impression défavorable du candidat Trump (sondage Bloomberg Politics). Est-ce que les électeurs se comporteront en consommateurs avertis lorsque viendra le temps de voter? Pèseront-ils le pour et le contre? Ou encore, trop pleins d'informations et de contre-informations, opteront-ils simplement pour le candidat dont ils entendent le plus parler à la télé? Qu'est-ce qui compte vraiment quand on se retrouve dans l'isoloir?

De toute manière, peu importe la réponse: Donald Trump continue à défier la logique de la pensée politique conventionnelle depuis qu'il a lancé sa campagne. On saura d'ici le mois de mai s'il sera le nominé du parti républicain. Aujourd'hui nous donnera une bonne idée, avec les primaires républicaines du Connecticut, du Delaware, du Maryland, de la Pennsylvanie, et du Rhode Island. D'une façon ou de l'autre, nous sommes témoins de l'élection la plus amusante, mais malheureusement aussi la plus ridicule. C'est certain que la politique américaine manque de civilité maintenant.

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