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Étienne Boulay, le pari des Alouettes

La décision des Alouettes de libérer Étienne Boulay a pris tout le monde par surprise. En quelques minutes, les réseaux sociaux se sont enflammés et les fans du club ont publié des centaines, voire des milliers de messages dans lesquels on dénotait de l'incompréhension, d'abord, de la frustration, ensuite, et, finalement, beaucoup de déception.
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La décision a pris tout le monde par surprise. En fait, on a assisté vendredi dernier à une véritable onde de choc dans le milieu du journalisme sportif québécois, lorsque le collègue Herb Zurkowsky (The Gazette) a annoncé en primeur que les Alouettes de Montréal s'apprêtaient à libérer le maraudeur Étienne Boulay.

En quelques minutes, les réseaux sociaux se sont enflammés et les fans des Alouettes ont publié des centaines, voire des milliers de messages dans lesquel son dénotait de l'incompréhension d'abord, de la frustration ensuite et finalement, beaucoup de déception.

Pourtant d'un point de vue football, libérer Étienne Boulay peut se défendre. Avec l'arrivée d'un nouveau coordonnateur défensif en la personne de Jeff Reinebold, tous les joueurs repartiraient à zéro. Et il y a quelques semaines, l'équipe a fait l'acquisition du maraudeur américain Kyries Hebert, un produit de l'Université Louisiana-Lafayette qui se promène depuis 2002 entre la NFL et la CFL. Avec ses 6'3'' et 220 lbs, Hebert possède un avantage non négligeable sur Boulay et ses 5'9'' et 190 lbs.

Et à partir du moment où Boulay avait perdu le poste de maraudeur partant, on peut comprendre qu'il devenait un substitut de luxe. De luxe, dans le sens où les Alouettes n'étaient pas du tout mal pris si jamais Hebert venait à se blesser. Mais il devenait un remplaçant de luxe, surtout d'un point de vue monétaire. Qu'on le veuille ou non, le sport professionnel est une business. Et le nerf de la guerre, c'est l'argent. Payer un remplaçant avec un salaire de partant ce n'est assurément pas une situation espérée.

D'un point de vue football, donc, libérer Étienne Boulay peut se défendre. Par contre, à éplucher les commentaires qui ont assailli la toile, ce qu'on reproche le plus aux Alouettes ce n'est pas de s'être départi d'Étienne Boulay le joueur. C'est plutôt d'avoir laissé partir Étienne Boulay l'ambassadeur et surtout, le favori des fans.

Au niveau purement marketing, il faut avouer que la décision a de quoi surprendre. Au moment où le Canadien a (enfin!) choisi d'écouter ses fans et d'embaucher des gens qui en qui ils se reconnaissent, et au moment où l'Impact est en train de prendre de plus en plus de place dans le cœur des amateurs de sports de la province, il faut admettre que le pari des Alouettes est plutôt risqué.

L'un des gros défis des Alouettes à l'heure actuelle c'est de réussir à recréer le lien avec leurs fans et avec la communauté de football au Québec. Dans un tel contexte, on comprend qu'on ne veut pas lire des messages comme : « Les Alouettes viennent de me perdre. Aucun respect pour ses joueurs. Bonne chance avec ta prochaine équipe, Étienne. » Ou encore : « Incroyable décision, je regrette d'avoir acheté mes billets de saison. Bonne chance Étienne. »

Boulay parti... au tour de Brouillette?

Les Alouettes ont pris un pari. Il est risqué, certes. Mais c'est un pari qu'ils pourraient fort bien gagner, à court ou moyen terme. Garder le favori de la foule sur le banc, ce n'est jamais une situation idéale. À la moindre erreur de Kyries Hebert, ou à la moindre série de défaites, les amateurs auraient vite fait de crier à l'injustice. Et la dernière chose qu'un directeur général a besoin c'est devoir prendre des décisions football en fonction du département marketing.

Oui, les Alouettes viennent de perdre le favori de la foule et leur plus grand ambassadeur dans la communauté. Mais il ne faudra pas être trop surpris si le vide médiatique laissé par le départ d'Étienne Boulay est rapidement comblé par un autre joueur québécois : Marc-Olivier Brouillette.

À l'aube de sa troisième saison dans la Ligue Canadienne de Football, Brouillette est prêt à prendre sa place de vedette. L'ancien quart-arrière des Carabins de l'Université de Montréal - aujourd'hui transformé en secondeur - possède tout ce qu'il faut pour devenir l'un des chouchous des Québécois. Des qualités athlétiques phénoménales, le charisme et leadership d'un ancien quart-arrière, une éthique de travail irréprochable et un parcours digne d'un scénario de film hollywoodien. Vous saviez qu'il est passé à deux doigts de perdre une jambe?

Brouillette possède les qualités pour jouer comme secondeur et même comme maraudeur s'il le faut. Il offre donc à Jim Popp et Marc Trestman une polyvalence franchement intéressante. Il a en plus tout ce qu'il faut pour jouer un rôle de premier plan sur les unités spéciales.

Et en plus de Brouillette, il y a fort à parier que les Alouettes miseront gros sur le nouveau venu Patrick Lavoie, fraîchement débarqué du Rouge et Or de l'Université Laval. Tout comme Brouillette, il a tout pour conquérir le public montréalais.

Le centre-arrière pourra occuper un poste de partant dans un avenir rapproché, il excelle sur les unités spéciales... Et il touche beaucoup moins d'argent (en tant que recrue) qu'un vétéran établi comme Étienne Boulay.

Au final, si Kyries Hebert s'établit comme un maraudeur de premier plan et que Marc-Olivier Brouillette et Patrick Lavoie réussissent à combler le vide laissé par Boulay au niveau des communications et du marketing, le pari pris par Jim Popp aura été le bon.

Mais sinon, parions que les fans des Alouettes garderont longtemps en mémoire le vendredi soir où l'équipe a libéré leur joueur préféré!

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