Pas mal tout a été dit sur l'aspect grotesque, ridicule, arbitraire, injuste, hypocrite et même cruel de la décision de la direction du Collège Jean-de-Brébeuf de congédier Mme Jacqueline Laurent-Auger, professeure de théâtre de 73 ans, pour avoir tourné des films érotiques en France alors qu'elle était encore dans la vingtaine.
Un lycée français n'aurait pas osé en faire autant si sa direction avait découvert, 50 ans plus tard, qu'un de ses employés avait été un collaborateur sous l'occupation ennemie lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais dans le cas qui nous occupe ici, il faut dire que cela touche, non pas la politique, mais des thèmes beaucoup plus « graves » comme la nudité, la sensualité, le sexe, le corps et surtout le comportement d'une jeune femme très libre pour l'époque; ce qui, pour un collège fondé en 1928 par les pères Jésuites, est tout à fait intolérable, même impardonnable!
Pourtant, lorsqu'on se promène sur le site web du Collège Jean-de-Brébeuf, lorsqu'on lit les propos du directeur général, M. Michel April, on est impressionné par les valeurs que cet établissement d'enseignement vénérable se donne pour mandat de transmettre à leurs jeunes élèves. Dans une mission éducative empreinte d'humanisme, peut-on y lire, et évidemment d'inspiration chrétienne, on se vante de vouloir promouvoir des valeurs de tolérance, d'équité et de solidarité humaine. On se donne aussi comme mission de développer la capacité de réflexion et l'esprit critique des étudiants...
C'est bien et surtout facile de se gargariser avec d'aussi belles valeurs et d'aussi nobles objectifs, mais le vrai test, le moment de vérité survient lorsqu'arrive le temps de les incarner, de prêcher par l'exemple. Et ici, il faut l'avouer, la direction du collège a échoué lamentablement et a fait preuve de jésuitisme, une vieille expression que je me suis amusé à chercher sur le web : « attitude qui manque de franchise, de sincérité, qui dissimule les intentions réelles. », ou encore « hypocrisie doucereuse, faite de restrictions mentales. »
De la même manière que le directeur du collège blâmait internet d'avoir ramené dans le présent le volet érotique de la carrière de Jacqueline Laurent-Auger, ici il faut en faire autant et blâmer cet instrument du diable d'avoir ramené à notre mémoire le sens du mot jésuitisme!
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