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Des excuses au nom de ma fille de deux ans

À son âge, elle peut oublier que ses actions provoquent des «réactions», mais elle est assez mûre pour se rendre compte que ce qu'elle a fait était très mal et qu'elle aurait dû se retenir...
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En lisant l'expression sur le visage de l'amie qui m'appelait à l'autre bout de l'aire de jeu, mon cœur s'est serré.

Ma fille de 25 mois était assise, tête basse, près de votre petit garçon. Il était en larmes, les joues écarlates.

Il régnait un tel chaos dans l'aire de jeu que vous n'aviez pas encore saisi ce qui lui était arrivé. Le cœur battant, je l'ai instinctivement pris dans mes bras pour vous l'amener.

J'essayais de le consoler tout en vous cherchant dans cet océan de mamans, dans l'espoir que ses joues reprennent une couleur normale avant que je vous retrouve.

Dès que vous m'avez aperçue, vous vous êtes précipitée pour le prendre dans vos bras et le rassurer. Vous n'avez pas porté de jugement sur moi ni sur mon enfant et, pour être franche, je n'aurais pas cillé si vous l'aviez fait.

J'avais mal au cœur de voir que votre petit garçon avait mal et peur, et que c'en était probablement fini de sa belle matinée de jeux.

Les pensées se bousculaient dans ma tête à l'idée que ma petite fille, si adorable d'habitude, puisse brusquement changer d'attitude : ses câlins deviennent étouffants, ses caresses se changent en pincements, elle se met à bousculer ceux qui lui donnent la main.

Je pourrais dire que c'est une phase typique des enfants de deux ans, mais cela n'arrangerait rien. Je pourrais tenter de comprendre ce qui a mal tourné, car ce n'est pas la première fois, et elle n'a toujours pas retenu la leçon. Je pourrais passer en revue les raisons qui feraient de cet incident quelque chose de normal ou, à l'inverse, de déplacé, mais j'aurais préféré qu'il ne se passe rien.

Mes amis ont spontanément proposé de surveiller mon aînée pendant que je parlais à ma cadette. Je l'ai prise sur mes genoux et je lui ai dit qu'elle avait fait beaucoup de peine à sa maman et à ce petit garçon, et que nous partirions immédiatement pour qu'elle ne fasse de mal à personne d'autre.

À son âge, elle peut oublier que ses actions provoquent des «réactions», mais elle est assez mûre pour se rendre compte que ce qu'elle a fait était très mal et qu'elle aurait dû se retenir.

Élever des enfants n'a rien d'évident. L'une de mes amies, consciente de mon humiliation, m'a envoyé un texto après mon départ, pour me rappeler qu'il est très facile d'être une mauvaise mère, et souvent bien plus difficile d'éduquer correctement son enfant. Dans ces moments, l'envie me prend d'écrire ma propre version de «Bébé est arrivé».

C'est les larmes aux yeux que je vous remercie d'avoir compris tout cela, chère Maman.

Il y a des jours où l'on se remet complètement en question. On imagine des scénarios alternatifs, on se demande si on n'aurait pas dû agir autrement. À d'autres moments, on invoque au contraire l'excuse des fameuses «étapes de la vie» tout en priant pour que les gens se montrent compréhensifs.

Aujourd'hui, vous avez compris. Vous êtes restée calme, sans nous juger, ma petite fille (qui est parfois intenable) et moi.

Aujourd'hui, vous avez compris que nous étions, vous et moi, dans une situation peu enviable et vous n'avez pas cherché à remuer le couteau dans la plaie.

Aujourd'hui, vous avez prouvé avec beaucoup de grâce et de retenue que les défis de la parentalité sont bien réels. Merci, chère Maman, de m'avoir soutenue ce matin, même si ça n'a pas dû être simple.

Merci d'avoir rappelé à la mère chevronnée que je suis que mes quatre enfants font des erreurs comme tout le monde. J'espère sincèrement que chacune d'elles nous rend plus forts.

Vous pouvez suivre l'auteure sur le site The Real Deal of Parenting (en anglais).

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Ce billet, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Métissa André pour Fast for Word.

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