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Peut-on aimer le porno quand on est féministe?

Cette question divise les féministes. Les unes pensent que le porno dit féministe ne serait qu'une vitrine de bon goût au porno, les autres voient au contraire la possibilité de renouveler le genre.
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Près d'une femme sur 4 regarde régulièrement des vidéos pornographiques. Et pourtant il est généralement admis que ce genre est un instrument du patriarcat. Nous nous demandons donc cette semaine si la pornographie peut être vraiment féministe.

Cette question divise les féministes. Les unes pensent que le porno dit féministe ne serait qu'une vitrine de bon goût au porno mainstream, les autres voient au contraire la possibilité de renouveler le genre.

Sophie Bramly, fondatrice de Second Sexe, est de l'avis d'un renouveau du genre. Nous l'avons interrogée pour en savoir un peu plus. Selon elle, la pornographie est féministe dès lors que la femme prend la caméra et que le point de vue est féminin. L'autre élément central de cette définition est le plaisir féminin que l'on retrouve dans la définition de la chercheuse américaine Olivia Tarplin.

La pornographie féministe, selon Olivia Tarplin, est qualifiée comme telle lorsque sont réunis quatre éléments: les femmes doivent être au cœur des interactions, le plaisir féminin doit paraître réel (pas d'exagérations...), il doit y avoir une représentation paritaire des genres, et cela remet en cause la pornographie traditionnelle.

La chercheuse aime rappeler le lien entre la pornographie féministe et le commerce équitable. Ils veulent que nous réfléchissions à la provenance des films, à qui le fait, quelles sont les conditions de travail et qui en profite économiquement.

Une généralisation de la pornographie féministe aura un impact sur les relations entre les femmes et les hommes. «C'est indispensable pour l'éducation», dit Sophie Bramly. «Entre 40 et 60 % des femmes auraient peu ou pas d'orgasme». Le schéma patriarcal «préliminaires en amuse bouche - pénétration en plat principal» est encore malheureusement dominant. Alors qu'une femme peut jouir de mille façons.

La pornographie féministe peut ainsi aider à un dialogue entre les désirs des uns et les plaisirs des autres: «plus les hommes vont voir avec des femmes des films pornographiques féminins, plus ils comprendront ce qu'elles attendent.» Au-delà du dialogue entre les partenaires, la pornographie féministe permet de montrer un nouveau visage de la sexualité qui pourrait devenir une norme dans nos sociétés occidentales.

Où voir du porno féministe? Cruellement minoritaire dans l'offre actuelle, nous vous recommandons de vous tourner vers les productions de Candida Royalle et celles d'Erika Lust seul ou à plusieurs.

Retrouvez ce texte sur Les Glorieuses, la newsletter féministe qui réinvente l'information sur les femmes

Pour lire la suite de la newsletter : lesglorieuses.fr/pornographie-feministe

Ce billet de blogue a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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Katia Repina
L'ex-copain de Marta a accepté son travail comme une partie de sa vie, mais il avait du mal à s'y faire. Il regardait ses vidéos et voyait ses publications et images sur les réseaux sociaux. Marta admet qu'elle ne fréquenterait pas quelqu'un qui travaille dans l'industrie du porno, même si elle reconnaît que c'est paradoxal.
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Marta pendant une performance en direct. "En tant qu'actrice, je donne mes limites. Je dis 'je fais ça, ça et ça. Si ça ne vous convient pas, je m'en vais'".
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Marta en train de tourner une scène.
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"Certains pensent: 'c'est une actrice, elle baise et elle prend vraiment du plaisir'. Non, je travaille", explique-t-elle. C'est la deuxième semaine de Marta dans le porno.
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Marta n'est pas une victime: elle n'a pas d'enfants en bas âge et n'a pas connu la pauvreté extrême. Elle a choisi le porno librement.
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"J'ai toujours été à la gym... Les gens vont et viennent dans la vie, à part pour la famille et quelques amis de longue date et la salle de sport, ma façon de vivre". Quand elle était plus jeune, Marta a participé à des compétitions de culturisme et elle en a remporté. Elle s'entraîne toujours régulièrement pour les compétitions, et espère concourir à nouveau même si elle ne se sent pas encore prête.
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Après quelques semaines dans le porno, Marta sait que ce n'est pas aussi rentable qu'elle l'aurait imaginé. Elle se produit dans un peep show.
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Marta avec son ex-copain, un body-builder ukrainien avec lequel elle a vécu pendant un an.
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Avant de commencer dans le milieu, Marta n'avait pas de partenaire mais cherchait une relation. Bien qu'entourée d'hommes dans sa vie professionnelle, elle trouve qu'elle passe la majorité de sa vie privée seule. Elle était dans le porno depuis plus de 6 mois quand elle a rencontré son désormais ex-petit ami.
Katia Repina
Une fois qu'elle a commencé à travailler dans l'industrie du X, Marta a expliqué son choix à ses parents. Elle dit qu'ils ne le comprendront et ne l'accepteront jamais, mais ils la soutiennent. "Ils m'aiment et sont ce que j'ai de plus cher", dit-elle.
Katia Repina
Marta sépare sa personnalité publique, l'actrice porno, et Marta, u,e fille très normale.
Katia Repina
Marta explique que l'univers du porno est très différent de ce qu'elle avait imaginé. "Je dois séparer [le X et ma vie privée], parce que je peux être très agressive et vicieuse pendant un tournage mais dans ma vie privée, je suis moi-même, humble. Je ne suis pas une diva".

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