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Le courage de nos politiciens

Si nos politiciens avaient le courage de suivre et poursuivre, nous serions du moins fiers de les avoir élus.
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Le courage, même s'il peut être négatif parfois, est une vertu honorable et remarquable.
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Le courage, même s'il peut être négatif parfois, est une vertu honorable et remarquable.

Le courage, quelle belle vertu, n'est-ce pas? Mais savons-nous encore en quoi consiste celui-ci ? Quand je regarde la politique appliquée au Québec, au Canada ou encore en Europe, je ne peux penser qu'à ce manque de courage des élus. Loin de moi l'idée de cracher sur tous les politiciens. De fait, quelques-uns ont encore quelques onces de courage pour faire avancer des idées ou pour énoncer de nouvelles lois. Ceux-là ont le courage de vivre et faire vivre leurs visions, leurs opinions, et ce, malgré les réticences et les attaques de leurs entourages.

Revenons d'abord à la définition du courage afin de bien comprendre cette vertu. Le courage est cette attitude, cette volonté de dépasser la peur en général. Ainsi, il existe différentes sortes de courage. Nous sommes courageux quand nous affrontons nos peurs. Nous sommes courageux quand, en période de guerre, nous prenons les armes. Cela dit, le courage n'est pas synonyme d'une action bénéfique. L'action peut être dite « bonne » ou « mauvaise », et ce, en fonction des circonstances.

Aristote, philosophe de l'Antiquité, décrivait le courage comme étant le juste milieu entre la lâcheté et la témérité. Le lâche n'est pas courageux, tout comme le téméraire. Ne pas agir ou fuir, ce n'est pas du courage. Agir trop rapidement sans réfléchir, ce n'est pas du courage (c'est parfois un suicide, un acte irréfléchi).

En quoi, il me semble, nos politiciens manquent cruellement de courage ?

Pourquoi avoir voulu mettre en place cette commission et ensuite, l'annuler pour la mettre aux oubliettes ?

En premier lieu, prenons l'exemple de la commission sur le racisme systémique au Québec. Le gouvernement libéral, avec Philippe Couillard en tête, a mis en place cette commission sur une vision et une idée de la société actuelle. Des travaux devaient commencer en vue de consulter des organismes et des citoyens afin d'avoir un bilan d'un possible système raciste ou discriminatoire. Récemment, nous avons appris que le gouvernement a abandonné ces commissions et consultations. Pourquoi avoir voulu mettre en place cette commission et ensuite, l'annuler pour la mettre aux oubliettes ? Les raisons sont : le désaccord et les remontrances de quelques personnes, des partis d'oppositions et le sentiment hostile de la foule. L'approche des élections de 2018 a eu raison des idées et des positions prises par le gouvernement. Voilà un manque réel de courage. Face à la peur de perdre les prochaines élections, le gouvernement a reculé en faisant preuve d'une certaine lâcheté.

Un deuxième exemple de ce manque de courage est la loi 62, récemment adoptée. En effet, la loi 62 dans son article 9 demande que chacun puisse avoir le visage découvert quand il reçoit ou donne un service au sein d'une institution publique gouvernementale. Depuis le début, notamment en commission parlementaire, le gouvernement libéral voulait un visage découvert durant toute la prestation de service. Face au tollé, aux revendications de la rue de quelques groupes, le gouvernement a reculé. Les propos de la ministre Vallée furent d'ailleurs très sombres et peu compréhensibles. De nouveau, la peur a pris le dessus : peur de perdre un électorat et peur de la foule dans les rues.

Depuis longtemps, la politique s'est transformée en un spectacle de tous les jours.

Nous pourrions ainsi prendre plusieurs exemples de manque de courage de nos politiciens. Faut-il s'étonner de cela ? Depuis longtemps, la politique s'est transformée en un spectacle de tous les jours. Les différents partis cherchent avant tout à avoir le pouvoir, et ce, peu importe les moyens : la discréditation de l'adversaire, les revirements d'opinions, la manipulation par la propagande ou encore bien d'autres moyens.

Je ne dis pas que le courage est une vertu bénéfique et désirable en tout temps. Cependant, il est préférable d'avoir des politiciens tenant à leurs convictions et leurs visions du monde. Sinon, nous avons des gouvernants-girouettes comme un épouvantail dans un jardin, changeant de positions aux rythmes des vents. Si nos politiciens avaient le courage de suivre et poursuivre, nous serions du moins fiers de les avoir élus. Certes, quelques-uns ne seraient pas d'accord des actions, des décisions et des lois prises, mais nous aurions au moins le mérite d'avoir des politiciens courageux.

Le courage, même s'il peut être négatif parfois, est une vertu honorable et remarquable. Une vertu peu présente, de nos jours, dans la petite politique-politicienne. Cela est bien dommageable.

Je vous laisse réfléchir sur le courage de nos politiciens par cette citation du philosophe grec, Aristote :

Le courage est la première des qualités humaines, car elle garantit toutes les autres.

Aristote (-384 ; - 322)

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