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Et un petit tour d'abstentions, et puis s'en vont !

Le système politique dans lequel nous évoluons s'essouffle. Nous devons le réformer rapidement. Nous ne devons pas avoir peur de changer les choses.
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Ce dimanche 11 juin, en France, a eu lieu le premier tour des élections législatives. L'objectif de ce premier tour est d'établir une sélection des candidats souhaitant faire partie des 577 députés qui représenteront les 66 millions d'habitants en France. Ces députés auront pour mission de débattre et de prendre des mesures pour le futur de la population française. Comme les différents sondages avaient prédit , le mouvement ou parti politique d'Emmanuel Macron, La République en marche, est arrivée en tête au premier tour avec 28,71 % des voix devançant son adversaire directe, Les Républicains, faisant ce dernier 15,77 %.

Néanmoins, ce que nous devons surtout retenir de ces élections est le taux record d'abstentions. Un taux qui n'a jamais été égalé dans le passé. En effet, l'abstention se situe à 51,2%. En d'autres mots, un Français sur deux ne s'est pas présenté aux urnes. Ce chiffre est plus qu'inquiétant au sein d'une démocratie.

Nous devons nous interroger sur la question de ce fameux renouvellement, de ce mouvement En Marche créé.

Nous devons nous interroger sur la question de ce fameux renouvellement, de ce mouvement En Marche créé. Ce mouvement ayant reçu les louanges de bon nombre d'observateurs, ayant fait l'objet des informations des médias et parfois souligné dans d'autres pays. Si ce mouvement était plus mobilisateur que les « anciens » partis, pourquoi le taux d'abstentions est-il si haut ? Nous aurions dû voir une forte vague de participations avec comme résultat, une victoire écrasante du parti La République en marche. Non, rien de cela. Le mouvement s'est-il essoufflé ? La bulle Macron, comme certains intellectuels aiment le dire, va-t-elle exploser sous peu ? Doit-on voir que les électeurs et les citoyens sont mauvais en ne faisant pas leur devoir civique de voter ?

De fait, si nous observons les chiffres de cette élection, nous pouvons lire qu'environs 23 millions de Français sont allés voter contre 24 millions qui se sont abstenus. Cela ne tient pas compte des votes blancs ou nuls. Avec ces derniers, ce sont 25 millions de personnes qui n'ont pas appuyé le Président Macron et son mouvement. En fait, seuls environ 6 millions de Français ont voté pour ce parti. Il faut regarder la comparaison entre le nombre de votants envers ce parti et la population française pour se rendre compte de la situation. Sur une population de 66 millions d'habitants, 6,3 millions ont voté pour le parti du Président en place, soit environ 11 % de la population. Qu'en est-il des 88 % restant de la population ? Peut-on parler d'une représentativité de la population ? Est-ce encore une démocratie ? Malheureusement, nous connaissons la réponse.

En prenant les chiffres globaux, la France ne sera vraiment pas représentée. Nous devons évidemment attendre le second tour, mais nous voyons déjà la tendance gouvernementale.

Comme à chacune des élections, les journalistes citeront brièvement le taux d'abstentions en disant qu'il s'agit du véritable gagnant de celles-ci. Le ton sera bon enfant et parfois condescendant de la part de quelques spécialistes. Les électeurs, ayant refusé de jouer le jeu d'une politique-politicienne, seront pointés du doigt, dénigrés et insultés. Les politiciens ou les pseudo-spécialistes diront qu'il s'agit d'un ras-le-bol généralisé de la population, d'un déni de devoir civique, d'une grave erreur citoyenne et qu'ils devront s'en plaindre qu'à eux s'ils doivent subir des décisions les déplaisant. Ce sera la faute de la gauche, celle de la droite, des « bobos », des jeunes irresponsables. Il faudra trouver le coupable. Au lieu de penser et de chercher des solutions à ce taux d'abstentions énormes, ils tourneront en rond comme dans les années précédentes, et ce, pendant quelques semaines ou quelques jours.

Mais dans la réalité, les politiciens s'inquiètent de ce taux abstentionniste uniquement quand les élections approchent ou quand elles ont eu lieu. Ils énoncent des solutions à la volée (rendre obligatoire le vote, etc.). Les médias jouent ce jeu également pendant quelques jours et ensuite, une nouvelle en suit une autre et ce sera fini. Retour de ces « inquiétudes » aux prochaines élections. Un jeu pitoyable et désolant. La démocratie se meurt petit à petit, peut-être un peu plus vite que je le pensais, je dois l'avouer.

Quand est-ce que les politiciens prendront le taureau par les cornes et se mettront sérieusement à un examen de conscience ?

Le système politique dans lequel nous évoluons s'essouffle. Nous devons le réformer rapidement. Nous ne devons pas avoir peur de changer les choses.

La réponse est parmi nous. Nous, citoyens, nous avons le pouvoir d'agir et de changer les choses. Prendre conscience de nos capacités est crucial afin de mettre les moyens à notre disposition pour changer la société afin qu'elle devienne ce que nous désirons.

En attendant, si nous ne faisons rien, nous allons nous plaindre encore et encore contre des représentants qui ne représentent qu'eux-mêmes. Nous dirons ensuite, aux prochaines élections, le vainqueur est l'abstention. Nous répéterons sans cesse cette spirale infernale.

Cela me rappelle une chanson enfantine : un petit tour (d'abstentions) et puis s'en vont.

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