Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Vous contredisez votre propre politique, M. Dion!

Vous avez choisi de vous aligner sur l'extrême droite israélienne.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

M. Dion, vous avez voté au Parlement canadien en faveur d'une motion qui condamne «toute tentative de la part d'organismes, de groupes ou de particuliers du Canada de promouvoir le mouvement BDS [Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre Israël], ici et à l'étranger.»

Je crois que vous avez oublié certains détails de la politique étrangère officielle de votre gouvernement, M. Dion. Permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire.

Selon le site web de votre ministère, «le Canada ne reconnaît pas l'annexion unilatérale israélienne de Jérusalem-Est». De plus, toujours selon votre ministère, «le Canada ne reconnaît pas le contrôle permanent exercé par Israël sur les territoires occupés en 1967 (le plateau du Golan, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza). La Quatrième Convention de Genève s'applique dans les territoires occupés [...]. [L]es colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés sont contraires à la quatrième Convention de Genève. Elles constituent en outre un obstacle sérieux à l'instauration d'une paix globale, juste et durable.»

Fantastique. Mais vous l'avez peut-être oublié: cette situation dure depuis 1967. Et de plus, le processus d'Oslo initié en 1993 (depuis 23 ans), censé mettre fin à l'occupation que vous considérez illégale, n'a fait que renforcer le contrôle israélien sur les territoires occupés. Aujourd'hui, on se trouve dans une situation où Israël a exclu les Palestiniens de plus de territoires qu'au début du processus de paix d'Oslo!

Vous le savez, je suppose, et je suis certain que vos fonctionnaires pourraient vous donner moult détails sur la violence quotidienne exercée contre les Palestiniens, et sur les graves violations de droits qu'ils subissent. Donc, les processus diplomatiques officiels n'ont rien donné.

En dépit de cela, vous dites que ce n'est pas bien de faire des pressions pacifiques sur le gouvernement israélien. Pourtant, l'idée de sanctions ne vous est pas étrangère: le Canada a un régime officiel de sanctions contre 22 pays, dont la liste se trouve sur le site web de votre ministère. Donc, exercer des sanctions pour amener un pays à se conformer aux normes du droit international est un moyen pacifique qui n'est pas tabou pour vous. Mais vous êtes contre ces sanctions pacifiques là.

Puisque vous êtes contre les pressions pacifiques, il reste donc deux choix. Ou bien vous favorisez la lutte violente contre l'apartheid israélien, ou alors vous favorisez la continuation de l'occupation israélienne des territoires occupés.

Puisque, j'en suis certain, vous ne favorisez pas la résistance violente à l'occupation israélienne, il ne reste qu'une alternative: vous appuyez, à toutes fins pratiques, la continuation de la colonisation de ce qui reste de la Palestine. Mais vous ne pouvez l'admettre ouvertement: alors vous critiquez l'occupation du bout des lèvres, mais vous refusez que la moindre pression ne soit exercée sur le gouvernement qui perpétue cette occupation. Votre position est claire et aucune entourloupette langagière ne nous trompera.

Il faut vous dire aussi qu'une partie de l'opinion éclairée en Israël appuie ces sanctions dans l'intérêt même d'Israël, pour s'opposer à la politique agressive de l'extrême droite, qui mène le pays vers une impasse, certains diraient un suicide. Et vous, supposément libéral, vous avez choisi d'aligner vos positions avec celles de l'extrême droite israélienne. Quelle déchéance morale, M. Dion.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.