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Je pourrai remettre fièrement ma feuille d'érable sur mon sac à dos lorsque je parcourrai les terres mystiques du Moyen-Orient. Les gardes barbus me feront la fête à la vue de mon drapeau blanc et rouge.
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C'est avec grand plaisir que j'ai appris votre élection au poste de premier ministre du gouvernement du Canada. Ô quel soulagement de voir le retour au pouvoir de l'un des membres d'une famille politique si prestigieuse pour notre pays.

Ce fut avec joie que je lus dans la presse que vous représenteriez la rupture avec le passé. Vous protégeriez dorénavant l'environnement, vous subventionneriez les arts, vous accueilleriez 25 000 réfugiés syriens avant le mois de décembre sur un total de 4 millions. Je ne pus retenir mes larmes lorsqu'on me rapporta que vous seriez partisan de la non violence et que vous cesseriez les bombardements contre les positions de l'État islamique. C'est vraiment là le meilleur des mondes possibles. Ainsi le Canada retrouvera-t-il grâce à vous sa notoriété de colombe de jadis. Je pourrai remettre fièrement ma feuille d'érable sur mon sac à dos lorsque je parcourrai les terres mystiques du Moyen-Orient. Et je suis sûr que lorsque je visiterai les quelques petites ruines soucieusement épargnées du site antique de Palmyre, les gardes barbus me feront la fête à la vue de mon drapeau blanc et rouge. Je leur parlerai des valeurs de paix, d'amour, de tolérance, de multiculturalisme, d'égalité entre les sexes, valeurs canadiennes qu'ils partageront, j'en suis sûr, et dont ils seront certainement reconnaissants.

Pardonnez mon outrecuidance, mais puisque vous allez rompre avec le passé, auriez-vous finalement l'intention d'abolir notre monarchie de type colonial à la tête de laquelle, si je ne fais pas erreur, siège toujours une famille aristocrate d'origine allemande totalement étrangère à notre culture et qui ne résiderait même pas dans notre beau pays... Vous, dont le père rêvait d'une nouvelle identité canadienne moderne, ouverte, unissant anglophones et francophones, pourrez certainement et facilement, avec votre belle allure, convaincre les plus réticents de rompre avec cette tradition anachronique. Serait-il sage qu'après deux siècles et demi, on se débarrassât une fois pour toute du symbole fort et douloureux de la victoire d'un peuple dit cofondateur sur l'autre ?

Enfin, j'ai lu dans Le Huffington Post que vous «savonneriez» Vladimir Poutine. Ô quelle bravoure ! Je suis certain qu'il redoutera les foudres canadiennes. Vous suivriez donc les pas de Stephen Harper en grondant les méchants. Cependant, votre promesse d'appeler le petit Vladimir grand «tyran» ne serait-elle pas excessive dans le monde de la diplomatie, d'autant plus que nous partageons avec la Russie une frontière maritime dans l'Arctique ? Mais qui suis-je pour vous conseiller ! Je me fie à votre expérience dans le domaine des relations internationales. Nous pourrions peut-être augmenter notre aide à l'Ukraine, pays désirant consolider son indépendance et renforcer sa jeune démocratie plutôt que d'insulter l'homme du Kremlin, quoique l'envie me gagne aussi.

Je vous souhaite, Monsieur le premier ministre, une bonne continuation dans la poursuite de votre nouvelle carrière politique en espérant que le pouvoir ne changera point vos idéaux, votre simplicité et votre élan si généreux.

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