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Nos cellulaires sont-ils en train de nous asservir?

L'utilisation d'un objet est bonne si la conscience de l'être qui s'en sert est bonne. En clair, la finalité de l'outil ne dépend finalement que de l'humain qui l'utilise.
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TO GO WITH AFP STORY BY SANDRA LACUT - Romanian model Ioana Timoce looks at her mobile phone in the appartment rented by her agency for the fashion week on January 16, 2013 in Paris. Ioana Timoce works with the agency H Model Management for the fashion week in Paris. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE (Photo credit should read LIONEL BONAVENTURE/AFP/Getty Images)
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TO GO WITH AFP STORY BY SANDRA LACUT - Romanian model Ioana Timoce looks at her mobile phone in the appartment rented by her agency for the fashion week on January 16, 2013 in Paris. Ioana Timoce works with the agency H Model Management for the fashion week in Paris. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE (Photo credit should read LIONEL BONAVENTURE/AFP/Getty Images)

La semaine dernière a eu lieu la journée mondiale sans téléphone portable. L'occasion de se poser la question de la place de cet outil dans nos vies et plus largement, de la différence qui existe entre communication et relation.

Le téléphone portable s'inscrit parfaitement dans le paradigme de la société actuelle, de la modernité et de l'organisation du vivre ensemble. D'une façon générale nous créons des outils comme la voiture, le téléphone ou l'ordinateur censés nous libérer, mais au final, ne sont-ils pas en train de nous asservir, de nous aliéner ? Que faire lorsque nous subissons une panne d'électricité et que plus rien de fonctionne ?

L'autre jour je suis tombé en panne, en pleine campagne. J'étais très content d'avoir mon téléphone portable, car il a eu, à ce moment-là, une véritable utilité. Mais le problème survient lorsque l'outil prend trop de place et devient indispensable à notre vie quotidienne.

Un être vivant est fait d'un corps, il a des mains... Un être humain est tellement merveilleusement fait ! Il a des besoins naturels, tangibles, des besoins de survie comme boire et se nourrir. Mais nous avons aussi des besoins immatériels : la culture, la spiritualité, l'esthétique... À partir de là se déterminent les besoins des êtres humains y compris en terme d'utilisation des outils que nous avons à notre disposition.

Car l'outil est docile à tout. Un missile ou une balle est fait pour tuer, pour détruire alors que les outils domestiqués sont censés servir et rendre la vie plus facile. Mais on se rend compte qu'un même outil qui a pour vocation d'améliorer peut aussi détruire. Cela dépend de l'utilisation que nous en faisons.

En effet, on peut téléphoner à quelqu'un pour lui déclarer son amour comme pour lui dire sa haine. Ici, nous sommes en train d'outrepasser la conscience humaine. L'utilisation d'un objet est bonne si la conscience de l'être qui s'en sert est bonne. En clair, la finalité de l'outil ne dépend finalement que de l'humain qui l'utilise.

Je suis très dubitatif par rapport au futur d'un être humain qui ne sait pas se servir de ses mains, qui n'a jamais éprouvé de façon tangible la nature.

Je pense notamment à l'éducation des enfants et à leur besoin de communication qui finit par amputer leurs besoins naturels. En effet, je trouve très dangereux le fait que les enfants, de plus en jeunes, se réfugient derrière des écrans en permanence. Cela peut leur faire du mal, car si les écrans fascinent aujourd'hui, leur contenu, non tangible, n'est que virtuel et cela les dessert.

Il existe par exemple un "internet" et un "inter pas net du tout" avec lequel les enfants, mais aussi les adultes, se désocialisent de la famille, du concret et ont l'illusion de socialiser avec le monde entier. On les laisse être plus souvent devant des écrans que devant la table du dîner alors que la cellule familiale est un milieu merveilleux dans lequel chacun de nous s'éprouve dans la relation et non pas dans la communication.

Nous avons en effet tendance à priver l'enfant d'une connaissance de lui-même, de son rapport à la nature. Je pense que le système éducatif devrait par exemple intégrer le jardinage, car il nous relie à cette nature, et le travail manuel, pour développer l'habileté.

Tout cela est un problème de société. Jamais nous n'avons été dans ce paradigme où l'énergie détermine autant le cours de la vie. Jamais autant d'êtres humains n'ont été tenus éloignés de la nature, de la matrice vivante.

Les objets connectés comme les téléphones portables nous déconnectent aussi de la nature et de l'humain. Car il faut bien faire attention et ne pas tomber dans l'illusion de la communication.

Autant la relation est tangible (mangeons ensemble, voyons nous, faisons des choses ensembles) autant la communication n'est que superficielle. Par exemple, si l'on supprime l'électricité, le combustible, notre société s'écroule.

Alors, se servir d'outils oui, mais selon quelle conscience ? Nos outils sont-ils en train de nous asservir ?

L'humain est doué, mais n'est pas intelligent. Il ne faut pas confondre intelligence et aptitudes. Le génie humain est d'ailleurs beaucoup plus employé à détruire qu'à créer. Or, je ne pense pas qu'il puisse y avoir de changement de société sans changement humain.

On peut s'indigner puis rentrer chez soi et pourrir la vie de ceux qui nous entourent. Il faut donc arrêter de se bercer avec des illusions comme celle de croire que la communication vaut la relation.

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