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COP21: des avancées importantes mais le travail n'est pas terminé

Les limites de l'accord ont fait couler beaucoup d'encre, mais ne pas tenir compte des avancées importantes dont nous avons été témoins à Paris ne rendrait pas justice à l'action militante des mouvements citoyens qui a forcé la main aux parties.
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L'accord «historique» de la COP21 a été adopté par 196 parties lors des négociations climatiques à Paris. Après des années de stagnation et une mobilisation citoyenne sans précédent, les dirigeants mondiaux semblent finalement être prêts à s'attaquer au réchauffement climatique, du moins une certaine volonté politique semble y être.

L'adoption de l'accord a été saluée, au Bourget et à travers le monde, par des applaudissements et des acclamations ressentis. Cette appréciation des parties est compréhensible, l'accord étant l'aboutissement d'un processus ardu pour l'ensemble des délégations.

Les limites de l'accord ont fait couler beaucoup d'encre, mais ne pas tenir compte des avancées importantes dont nous avons été témoins à Paris ne rendrait pas justice à l'action militante des mouvements citoyens qui a forcé la main aux parties. Certes, la lutte contre le réchauffement climatique est loin d'être gagnée, mais permettons-nous de célébrer les gains réalisés afin d'éviter de tomber en épuisement collectif, ou pire encore, en état de désespoir.

Le fait demeure que l'idée même de la conclusion d'un accord universel lors de la COP21 aurait été inconcevable il y a quelques années, et même il y a quelques mois. Cet accord est assurément un pas dans la bonne direction, d'autant qu'il comporte des éléments fort intéressants, notamment un plancher de financement annuel de 100 milliards de dollars à verser aux pays en développement pour les soutenir dans leurs actions contre le chaos climatique et pour les appuyer dans leurs propres transformations énergétiques.

L'Accord de Paris ouvre des perspectives, et nous devons saisir l'occasion qui nous est offerte pour revendiquer une justice climatique, la décarbonisation de nos économies et de nos modes énergétiques et une transition juste pour les travailleuses et les travailleurs. Chose certaine, cela exigera une vigilance inlassable des forces progressistes partout dans le monde.

Le travail se poursuit

Au-delà des objectifs de l'accord, l'absence d'un plan contraignant pour se limiter à un réchauffement maximal de 2 °C au-dessus des températures préindustrielles est très préoccupante.

Selon les calculs du Climate Action Tracker, si nous nous fions aux contributions déterminées sur le plan national (INDC) par les 187 pays qui ont soumis leurs engagements à l'Organisation des Nations unies (ONU), nous pouvons nous attendre à n'endiguer le réchauffement climatique qu'à la hauteur de 2,7 °C, ce qui est nettement au-dessus de l'objectif universel de l'accord.

Sur le plan syndical, on parle souvent de l'importance d'une transition juste pour les travailleurs. Mais à quoi bon sert une transition juste, s'il n'y a pas, avant tout, de transition? Bien que le changement de ton de la délégation canadienne à la COP21 ait été remarquable et ait largement contribué à entériner l'entente, le gouvernement canadien doit rapidement prendre des engagements fermes avec des cibles plus ambitieuses que celles du gouvernement précédent pour contrer les changements climatiques. Le mouvement syndical compte talonner le gouvernement libéral pour s'assurer que son plan d'action va au-delà des belles paroles.

Après tout, c'est le travail syndical à Paris qui a permis de reconnaître, dans le préambule de l'accord, la nécessité d'une transition juste pour les travailleuses et les travailleurs et de la création d'emplois décents.

Tant au Québec qu'au Canada et à l'échelle de la planète, les milieux de travail seront appelés à se renouveler pour arriver à minimiser l'émission des gaz à effet de serre. Les processus de production et les modes énergétiques doivent être revus. Les gouvernements doivent s'engager à ce que les travailleuses et les travailleurs ne soient pas délaissés et malmenés par ces transformations.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), exprime parfaitement le lien entre les enjeux syndicaux et les enjeux climatiques lorsqu'elle dit qu'«il n'y a pas d'emplois sur une planète morte». C'est dans cet esprit que notre action syndicale en matière d'environnement et de développement durable s'inscrit.

Profitons de cette période des fêtes pour nous réunir avec nos proches et être reconnaissants de tout ce qu'on tente de protéger quand nous luttons pour la justice climatique.

Soyons fiers de ce que nous avons accompli ensemble en 2015 et donnons-nous rendez-vous dès janvier pour franchir les prochaines étapes de cette lutte qui s'annonce épique.

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