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Les mouvements indépendantistes ne sont pas morts, le fédéralisme renouvelé l'est

Ne vous méprenez pas, j'aime le Canada, c'est un beau pays, mais j'ai juste plus d'ambition pour le Québec. Vouloir l'indépendance, ce n'est pas vouloir briser le Canada, mais construire le Québec de demain.
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C'est quoi au fond le fédéralisme renouvelé. C'est ce qu'on essaie depuis 1982, c'est le beau risque, c'est l'appréhension profonde de l'indépendantiste assumé. Ce sont les tenants et aboutissants d'une société en quête d'unité et dépourvue d'une histoire commune.

C'est Stephen Harper qui affirme haut et fort: «Le Québec est une nation»; c'est Justin Trudeau, premier ministre. C'est l'austérité de Philippe Couillard. C'est maintenant, tout de suite, en ce moment même, bref tout le temps. C'est la sagesse du statu quo face à l'hérésie des souverainistes. Au fond, la souveraineté de l'État-nation, peu importe le système politique, c'est bon pour le Canada, les États-Unis, l'Arabie Saoudite, la France, tous les pays de l'ONU, mais pas pour le Québec.

Dernièrement, je ne pense pas avoir autant entendu parler de l'indépendance du Québec. En 2016, vraiment? Peut-on être encore pour des idées nationalistes visant un mouvement d'émancipation des peuples, et ce, avec le libre marché s'autorégulant au détriment de la souveraineté étatique? Depuis 1980, il existe 39 nouveaux États qui ont intégré les Nations unies. Pas banal, 39 nouveaux États, pour un monde qui se néolibéralise de plus en plus. La logique est simple, avons-nous vraiment quelque chose en commun avec la Saskatchewan ou encore l'Alberta? Quand j'ai vécu dans l'Ouest (Alberta et Colombie-Britannique), pendant près de six mois, en 2010-11, j'ai rencontré des gens francophobes et j'en ai rencontré d'autres vouant un culte aux mouvements indépendantistes. Les Albertains sont très attachés à l'Ouest au point de peut-être vouloir s'autodéterminer: The Republic of Western Canada. Pourtant, leur ambition est purement économique et très peu culturelle. Le mouvement existe et davantage avec la perte aux élections des conservateurs.

Quand je discute d'indépendance avec des militants, il n'est jamais question des côtés négatifs à la fédération canadienne ̶̶ c'est une perte de temps ̶̶ , on parle sans cesse des côtés positifs de la souveraineté de notre nation. En entrevue pour un emploi, quand on me demande: «Où te vois-tu dans 5 / 10 ans?», à chaque fois, la seule réponse qui me vient en tête: «je veux travailler à faire du Québec un pays». C'est la seule chose qui me vient en tête, ça m'obsède littéralement, même que mes six années d'études en communication y sont intimement liées.

Qui plus est, je sais qu'autour de moi, plein de personnes s'organisent, discutent, militent et s'enjouent à travailler résolument dans l'objectif de faire avancer cette idée. Une génération de jeunes ambitieux ne s'étant jamais prononcé sur l'avenir du Québec: un souffle nouveau, nous sommes plus d'un million et demi de nouveaux électeurs à ne pas avoir pu voter en 1995. Ne vous méprenez pas, j'aime le Canada, c'est un beau pays, mais j'ai juste plus d'ambition pour le Québec. Vouloir l'indépendance, ce n'est pas vouloir briser le Canada, mais construire le Québec de demain.

La rébellion des Patriotes, l'Acte d'union, la confédération... on commence à avoir fait le tour du sujet et des tentatives, encore faut-il qu'on apprenne convenablement l'histoire du Québec à nos jeunes. D'ailleurs, c'est comme parler de la viabilité d'un Québec indépendant. À un moment donné, combien d'études va-t-il falloir encore pour convaincre le 50,1? Ironie du sort, la plus récente sur le sujet: «Finances d'un Québec indépendant» de Maxime Duchesne, est comparative de plusieurs études sur la viabilité d'un Québec indépendant. On est rendu là et devine quoi? Le Québec serait viable s'il était indépendant. Non, sérieux? C'est ce que confirme, parmi tant d'autres, la thèse de Duchesne.

Cela fait 21 ans qu'on ne se pose plus de questions, comme si tout d'un coup, on avait signé la Constitution canadienne et qu'Oh! mon Dieu il fait beau au royaume de Trudeau. La réalité, c'est qu'on ne pourra jamais signer la Constitution parce qu'on n'en aura jamais assez et pour les autres ce sera toujours trop, quoi qu'en pense Trudeau.

Le fédéralisme renouvelé, on est en plein dedans et ça ne fonctionne pas: inutile de préciser qu'on n'a pas essayé. Ok, pour une dernière fois, on refait le tour de la question, on s'accorde sur une démarche claire avec des positions ambitieuses, on répond à vos appréhensions (une dernière fois) ̶̶ on fait l'indépendance ̶̶ et on s'accorde le 40e siège, depuis 1980, au concert des nations. Faisons entendre la voix du développement durable, de l'électrification des transports et de la francophonie d'Amérique.

Maintenant, il te reste une chose à faire, prends ta carte. Si tu es indépendantiste, signe ta carte de membre, ne serait-ce que pour un an, même pas obligé de voter pour nous aux prochaines élections. N'oublie jamais, néanmoins, que les mouvements indépendantistes ne sont pas morts, c'est le fédéralisme renouvelé qui l'est.

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