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L'austérité, non. La gratuité scolaire, oui.

La vraie pauvreté au Québec, c'est d'empêcher quelqu'un d'étudier parce qu'il n'en a pas les moyens.
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C'est en pleine période de néolibéralisme décadent qu'on assiste à la redondance linguistique et du verbiage de l'austérité, tout ça parce qu'on est bien trop pauvre pour ce qu'on est. Une chose est claire, l'Université du Cap-Breton, présente, à l'heure actuelle, un projet afin de proposer la gratuité scolaire de l'école postsecondaire.

La vraie pauvreté au Québec, c'est de faire en sorte qu'une partie de la population se prive de poursuivre des études universitaires, faute d'argent.

La vraie pauvreté au Québec, c'est de s'empêcher d'engendrer, on peut le supposer, des sommes d'argent considérables de plus en impôts si on augmentait notre ratio de citoyens ayant des études postsecondaires. D'ailleurs, une étude d'un économiste démontre que 17 000 étudiants de plus se retrouveraient sur les bancs universitaires si la gratuité scolaire était mise en place récoltant ainsi 83 millions de $ de plus par année en impôts dans les coffres de l'État.

La vraie pauvreté au Québec, c'est d'empêcher quelqu'un d'étudier parce qu'il n'en a pas les moyens. Bien que les prêts et bourses représentent beaucoup pour plusieurs, 17 000 d'entre eux et elles renoncent à s'endetter pour poursuivre des études universitaires, c'est la réalité. D'ailleurs, vous voulez me dire comment on fait pour rembourser des prêts universitaires avec certains baccalauréats. Ne me dites pas qu'on a à choisir un domaine plus payant, l'université, c'est aussi fait pour s'instruire et pour développer une pensée critique, pas seulement pour « marchandiser » ce qu'on apprend.

La vraie pauvreté au Québec, c'est de couper dans des programmes universitaires, car la vraie richesse, c'est d'avoir une multiplicité de domaines autant dans les sciences sociales que naturelles. Il faut cesser de valoriser les domaines payants; valoriser l'éducation, et ce, peu importe le programme.

C'est bien triste tout ça, on coupe dans nos services publics à grand coup d'austérité, et pourtant, on se prive de minimum un milliard de dollars en créant Pharma-Québec, un peu comme le propose Québec Solidaire. Ironiquement, un milliard, c'est le coût de la gratuité scolaire.

Il faut valoriser notre éducation au Québec, ce qu'on ne fait réellement pas. Peut-être que si on faisait l'indépendance on aurait vraiment les moyens financiers de s'offrir la gratuité scolaire, mais pour l'instant on suit la parade de l'austérité.

Maintenant, ce qu'il faut, c'est se mobiliser, car ce qui paraît illégitime aujourd'hui pourra être légitime demain. En 2012, quand la grève étudiante était à son lancement, personne n'aurait pu prédire son impact. Aujourd'hui, la gronde populaire s'élève tranquillement, il faut juste garder en tête qu'une revendication, c'est ce qu'on met à l'ordre du jour en le réclamant haut et fort. En espérant que les mouvements étudiants garderont en tête que ce qu'ils réclamaient en 2012 est toujours d'actualité à l'heure actuelle. Il ne suffit que d'en parler, faire de la pédagogie.

Si on avait, ne serait-ce, qu'à peine 10 000 étudiants de plus sur le réseau universitaire québécois grâce à la gratuité scolaire, bien ce serait 10 000 individus de plus qu'on aurait à offrir à notre collectivité. Grâce à eux, on serait doté de plus d'individus « éduqués » et démontrant des aptitudes avérées pour la discipline, l'ouverture sur le monde, la culture, la tolérance, mais surtout, une capacité à s'enrichir intellectuellement afin d'aider collectivement à rendre meilleure notre société. Voilà la vraie pauvreté au Québec, c'est s'abstenir de tous ces gens.

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Manifestation contre l'austérité - 29 novembre 2014

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