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Alec Baldwin vs Ululab

La fille de ma blonde ne sait pas c'est qui Alec Baldwin. Mais pas pantoute. Pourtant, il est sur Twitter Alec Baldwin. Et sur Facebook. En revanche, c'est sûr qu'elle connaitra Ululab.
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La fille de ma blonde ne sait pas c'est qui Alec Baldwin. Mais pas pantoute. Pourtant, il est sur Twitter Alec Baldwin. Et sur Facebook. Il sait comment ça marche les médias sociaux. Il a compris que le monde avait changé. En discussion avec Patrick Huard, sous le chapiteau-tajine (tellement il faisait chaud!) de C2-MTL, l'acteur nous explique qu'auparavant, les téléspectateurs regardaient une télé, celle des diffuseurs. C'était LEUR télé. Il n'y a pas si longtemps, 40 millions de spectateurs pouvaient tous se retrouver rivés devant leur écran simultanément, pour voir le dénouement du dernier épisode de Mash, entrecoupé par des publicités de Tide et de Chevrolet.

Maintenant, il y a « tellement» de contenus disponibles. « Plus besoin d'imprimer cette gigantesque patte de dinosaure dans le sol pour survivre », observe Alec Baldwin. La nouvelle génération regarde SA télé. Elle regarde ce qu'elle veut, quand elle veut, où elle veut. Et ce n'est pas toujours bon! Patrick Huard souligne à juste titre qu'à l'ère des effets spéciaux qui vous coupent le souffle, c'est souvent le contenu filmé par un ado sur GoPro qui remporte la palme sur YouTube. Ce ne sont plus les pubs léchées de L'Oréal à la télé qui font vendre du maquillage; c'est la petite blogueuse qui se filme dans sa chambre en disant « Hi Sweeties ».

Les colonnes du temple sont en train de vaciller : Uber, AirBnb, Kickstarter et Netflix remettent en question les vieux paradigmes, les monopoles ringards ou les procédés traditionnels. Ululab aussi.

Les trois gars d'Ululab font des jeux éducatifs. Et ils ont de très bonnes notes. 4.9/5 sur l'App Store pour « Slice Fractions ». Difficile de faire mieux. Dany Joly aussi est à C2-MTL. Cet ancien programmeur de chez Microsoft est venu présenter Ululab et ses projets dans le chapiteau-tajine. Ça s'appelle « Pitch ta vie ». Il est venu rencontrer des investisseurs et des partenaires de contenu pour leur prochain jeu qui portera sur les superpouvoirs des animaux. Il est aussi venu chercher « de l'inspiration au niveau philosophique».

L'histoire de « Slice Fractions », un jeu d'apprentissage des mathématiques (!), ressemble à un conte de fées pour développeurs de jeux. Après seulement trois jours de « soft launch » en Indonésie et en Nouvelle-Zélande, Apple contacte les gars d'Ululab pour confirmer que leur produit a ce qu'il faut pour entrer par la grande porte sur le marché américain. C'est finalement dans 149 pays que « Slice Fractions » fera la une de l'App Store. Traduit en 15 langues, le jeu a été consacré « Best of » du App Store dans 25 pays et « Apple Editor's Choice » pour le monde entier. Pour un jeu basé sur les maths, c'est tout un tour de force! Le secret d'Ululab? C'est le fun...tout simplement. François Boucher-Genesse a une maîtrise en éducation. Il nous explique que la clé du succès, c'est de faire en sorte que l'apprentissage lui-même soit agréable dans un jeu ludo-éducatif. Il ne faut pas « plaquer » les notions pédagogiques sur un jeu. C'est ainsi que les jeunes pourront intégrer du contenu, rébarbatif de prime abord, sans même s'en apercevoir.

Est-ce le début d'une ère nouvelle dans nos écoles? Faut-il tout remettre en question? François ne va pas jusque-là. Il croit que les méthodes classiques ont encore leur place, mais qu'il serait pertinent d'en faire une plus grande à « l'apprentissage personnalisé et à l'expérimentation libre ».

Ululab, nous dit Jean-Guillaume Dumont, veut faire des jeux qui ont un impact positif dans la vie des gens. Leur faire aimer les maths, c'est déjà un pas-de-géant. Ils rejouent d'ailleurs trois fois en moyenne. En cette matière, convenons que ce n'est pas normal. Ça mérite plus de place dans nos écoles.

La fille de ma blonde connaîtra Ululab. Je vais lui acheter « Slice Fraction »! Quant à Alec Baldwin, s'il accepte, comme on lui a suggéré, de mettre une perruque sur ses cheveux impeccables pour avoir l'air de Kent Nagano et qu'il se « post » sur YouTube, peut-être tombera-t-elle dessus un jour et qu'elle saura enfin c'est qui. L'important, c'est d'innover.

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