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L'âge des ténèbres?

Bienvenue dans «l'ère du cynisme et de la fraude»! C'est ainsi que Michael Slaby, conférencier à C2-Montréal, a qualifié notre époque.
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Bienvenue dans «l'ère du cynisme et de la fraude»! C'est ainsi que Michael Slaby, conférencier à C2-Montréal, a qualifié notre époque. Les gens auraient acquis la conviction que les politiciens ne les représentent plus, que les élites n'en ont rien à cirer de leurs préoccupations, trop occupés qu'ils soient à se remplir les poches et celles de leurs amis. De leur côté, les politiciens tiennent pour acquis que les citoyens sont devenus cyniques, désengagés, désintéressés, leur implication se limitant, le plus souvent, à voter et à financer les partis. Et encore...

Pour tenter de solutionner l'impasse, Slaby pose la question: «Can technology fix democracy?».

Plusieurs voient une panacée dans la multiplication des canaux de diffusion et des sources d'information. Jamais dans l'histoire de l'humanité, les citoyens n'auront été aussi informés que maintenant. Jamais n'auront-ils autant communiqué. Des « conversations » ont cours 24 heures sur 24 sur une multitude de blogues, sur Facebook et Twitter. Évidemment, dans ce dernier cas, on pourra contester la profondeur d'un argumentaire dont les envolées littéraires sont confinées à 140 caractères.

Au fond, la technologie, c'est comme n'importe quelle autre invention. Tout dépend de l'usage qu'on en fera. En 2008, Slaby était le Chief Technology Officer de la campagne «Obama for America». À l'époque, plusieurs Américains souffraient de désespérance politique. Il semblait inconcevable et présomptueux qu'un inconnu noir au nom bizarre puisse espérer aspirer aux plus hautes fonctions. Les électeurs avaient pourtant soif d'espoir, besoin de trouver une raison d'y croire. La pièce «Something to believe in» du groupe Poison ressemblait à une supplique prémonitoire pour exorciser la sinistrose ambiante.

En multipliant les voies de communication vers les citoyens, Slaby et son équipe ont fait bon usage de la technologie afin de placer Barack Obama au sommet d'une vague irrésistible. «Nous avons permis à des personnes qui ne s'étaient jamais impliqué de leur vie en politique de le faire avec enthousiasme pour la première fois».

Les usagers seront ainsi exposés à une diversité de points de vue au lieu de se faire resservir ad nauseam le même type de nouvelles.

À l'opposé, l'intrusion imbuvable des fake news et des tweets de l'ineffable Donald Trump illustre bien le côté obscur de la Force. À cet égard, Facebook a enfin reconnu sa responsabilité sociale et s'apprête à changer son algorithme de nouvelles afin, entre autres, de favoriser la diversité des sources d'information. Les usagers seront ainsi exposés à une diversité de points de vue au lieu de se faire resservir ad nauseam le même type de nouvelles.

Intitulée «Storytelling in an Age of Distrust», la conférence de Ben Boyd carbure au même scepticisme ambiant. Expert en marketing, sa société effectue des sondages depuis 17 ans auprès des consommateurs. Cette année, pour la première fois, le niveau de confiance des consommateurs à l'égard des chefs d'entreprise en tant que porte-parole est en chute libre.

Par ailleurs, alors que seulement 38% des sondés croient encore à la publicité, 67% font confiance aux informations acquises sur les réseaux sociaux. On accorde notre confiance à nos pairs, plutôt qu'aux figures d'autorité qui sont clairement en panne de crédibilité. C'est désormais l'expérience vécue par nos égaux qui devient notre preuve.

Qu'il s'agisse de voyages, de vêtements, de divertissement ou de restaurants, c'est le jugement des pairs qui tracera la voie. Reste à espérer maintenant que les «conversations» tourneront plus souvent autour de sujets un peu plus importants...

«Give me something to believe in!».

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Mai 2017

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