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La souveraineté du Québec plus pertinente avec le PQ ou QS?

Le PQ doit prendre sur lui de renouveler la souveraineté du Québec et empêcher QS de se l'approprier, comme celui-ci le fait présentement.
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Plusieurs attribuent un simulacre de victoire morale pour QS ou plutôt que ce parti s'est attribué une perception de vainqueur alors que dans les faits; le PQ est le deuxième groupe de l'opposition grâce à un plus grand nombre de votes.
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Plusieurs attribuent un simulacre de victoire morale pour QS ou plutôt que ce parti s'est attribué une perception de vainqueur alors que dans les faits; le PQ est le deuxième groupe de l'opposition grâce à un plus grand nombre de votes.

Après avoir subi une défaite sans précédent lors de la dernière élection, le Parti québécois se voit dans l'obligation de faire un sérieux examen de conscience. D'autant plus qu'il n'est plus le seul tributaire de l'option souverainiste, car Québec solidaire est venu brouiller les cartes avec l'élection, eux aussi, de dix députés.

D'ailleurs, l'ancien chef du PQ, Jean-François Lisée, a pris le pari de ne pas mettre de l'avant l'élément central de son parti à savoir: la souveraineté du Québec. La stratégie de M. Lisée consistait à demander: «(...) aux Québécois un mandat afin de gouverner à l'intérieur du Canada durant quatre ans et ainsi "redonner confiance en la nation", pour ensuite remporter l'élection subséquente sur le thème de la souveraineté.»

Rappelons-nous du deuxième débat, lorsque M. Lisée s'est embourbé afin de connaître qui était, en fait, le «vrai» chef de Québec solidaire. Bonne stratégie ou non, le résultat parle de lui-même.

Par conséquent, plusieurs attribuent un simulacre de victoire morale pour QS ou plutôt que ce parti s'est attribué une perception de vainqueur alors que dans les faits; le PQ est le deuxième groupe de l'opposition grâce à un plus grand nombre de votes.

Pendant que le PQ s'enlise dans les mêmes récriminations à l'égard du fédéralisme canadien, Québec solidaire, quant à lui, mise davantage sur une dynamique plus citoyenne, plus environnementaliste, et de ce fait attire davantage une frange plus jeune de l'électorat qui voit chez le PQ, le parti d'une autre époque... d'une autre génération.

QS évoque la souveraineté du Québec avec candeur dans un document intitulé nos principes: «sans être une garantie, la souveraineté est un moyen de fournir au Québec les outils nécessaires pour réaliser son projet de société et s'épanouir pleinement comme peuple.» Et par la suite, ce parti consacre sa démarche politique comme suit: «notre parti met l'essentiel de ses énergies à construire un projet social et politique fondé sur la recherche du bien commun (...)»

Or, du côté des péquistes, on explique et tente, depuis plus de 40 ans, de prêcher la souveraineté de manière beaucoup plus cartésienne et bureaucratique avec des questions telles que: «Quel sera le nombre de voix nécessaire pour accéder à l'indépendance?», «Un Québec indépendant conservera-t-il ses frontières actuelles?», «Un Québec indépendant héritera-t-il d'une partie de la dette fédérale?»

À force de jouer au pédagogue, on en vient à perdre le cœur du message et l'espoir qui vient avec celui-ci.

Mais où est la spontanéité? L'attrait d'adhérer à ce projet de société? L'envie de vaincre? Où se trouve le leader?

Néanmoins, le PQ doit prendre sur lui de renouveler la souveraineté du Québec et empêcher QS de se l'approprier, comme celui-ci le fait présentement. Une souveraineté 2.0 qui doit prendre acte de la donne du 21 siècle avec des enjeux tels que: l'immigration, l'économie, la mondialisation, l'écart de la richesse qui s'accentue entre la classe moyenne et les riches, et finalement, l'environnement.

Tout d'abord, le parti doit réapprendre comment gagner des élections majoritaires, car à séjourner sur les bancs de l'opposition la cause demeurera toujours en veilleuse.

Ensuite, rien n'empêche de faire rêver la population tout en demeurant pragmatique, ce que QS ne sera jamais, étant plus dans la théorie et le dogmatisme. Le parti de René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard a une bonne idée de ce que c'est, d'être au pouvoir et de diriger un gouvernement. QS devra trimer dur pour y parvenir, un jour.

Qui serait le plus habilité et crédible, afin d'aller demander plus de pouvoirs au gouvernement fédéral, le prochain chef du PQ ou les porte-paroles de QS... ou bien le secrétaire général, ou bien... Qui est le plus plausible à protéger et à promouvoir la langue française au Québec: «Québec solidaire avait déclaré (...), à trois reprises, que l'anglais «est une langue officielle au Québec», déclaration faite lors de la dernière campagne électorale. La réponse, vous en conviendrez, parle d'elle-même.

Ainsi, en prenant acte de l'ampleur de la défaite, le PQ a une opportunité de renaître de ses cendres et celui-ci bénéficie de beaucoup de temps pour y parvenir, car cet aspect s'avère plutôt un avantage. Avant tout, il doit se trouver un chef, un leader, qui saura vendre l'option souverainiste et la mettre au goût du jour. Ensuite, un chef qui possède la qualité de rassembleur, un individu dont le pragmatisme politique permettra de mettre de l'avant des politiques dignes de notre siècle, mais qui par ce fait même, invitera tous les citoyens à contribuer collectivement à aller un peu plus haut, un peu plus loin.

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