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Élections: l'ignorance des uns, l'indifférence des autres

Nous pouvons voir naître une indifférence citoyenne qui entraîne un cynisme collectif envers tout ce qui touche à la politique.
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Certains voient un déficit démocratique dans le désengagement politique des citoyens.
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Certains voient un déficit démocratique dans le désengagement politique des citoyens.

Dans quelques jours débutera une nouvelle élection générale dans un paysage politique reflétant à peu près ceci: le Parti libéral du Québec est au pouvoir depuis presque 15 ans et il n'a pas totalement réussi à se débarrasser des squelettes de l'ère Charest.

Ensuite, la montée fulgurante de la Coalition avenir Québec est sur le point de changer l'échiquier politique québécois en reléguant aux oubliettes, momentanément, le débat entre souverainistes et fédéralistes. Finalement, le Parti québécois et son chef Jean-François Lisée s'enlisent dans une rhétorique humoristique entraînant le parti vers une possible calamité cet automne.

La quête du changement

Pourtant, dans le sillage des principaux partis politiques, beaucoup d'hommes et de femmes sont présentement dans la mêlée avec de grandes attentes et un désir de changer le Québec pour le mieux. Les raisons sont nombreuses pour accepter les affres d'une campagne électorale et d'affronter le joug de l'opinion publique: contribuer à la société de manière positive et y laisser sa marque pour en faire bénéficier notre famille, nos enfants ou bien faire avancer une cause en laquelle nous croyons ardemment. Toutes ces raisons sont les vertus de ce que signifie être au service du bien public.

Nous pouvons voir naître une indifférence citoyenne qui entraîne un cynisme collectif envers tout ce qui touche à la politique.

D'un autre côté, les électeurs pourraient, quant à eux, avoir la perception que les élus remisent au rencart leurs convictions profondes par le biais d'un carriérisme qui se fait à leur détriment. De ce fait, nous pouvons voir naître une indifférence citoyenne qui entraîne malheureusement un cynisme collectif envers tout ce qui touche, de près ou de loin, à la politique. Or, ce sentiment que la population ressent est tellement palpable, quelquefois, qu'une forme d'impuissance l'envahit lorsqu'elle cherche à communiquer ses rêves, ses ambitions et ses espoirs, mais aussi ses désarrois aux élus.

Il arrive de temps en temps que nous soyons portés par l'espoir d'un renouveau, incarné par un parti politique qui professe que le changement est à l'horizon, mais en réalité la population n'a aucune idée de la nature de ce changement. Est-ce normal? Non. Par contre, comme le disait le grec Thucydide: «L'ignorance est audacieuse et la connaissance réservée.»

Le concept d'une vision à long terme s'est volatilisé du paysage politique depuis quelques temps déjà.

De nos jours, la volonté d'améliorer le sort de la collectivité semble de plus en plus floue, en raison de plusieurs facteurs dont la partisanerie politique, les sondages ou tout simplement par manque d'opportunisme de la part des partis politiques. En fait, le concept d'une vision à long terme s'est volatilisé du paysage politique depuis quelques temps déjà.

Un désengagement politique citoyen?

Certains voient un déficit démocratique dans le désengagement politique des citoyens. Les élections générales au Québec, depuis 2003, ont eu un taux de participation de plus ou moins de l'ordre de 70%, à l'exception de celle de 2008 où 57,43% de la population s'était prévalue de son droit de vote.

Malgré cela, plusieurs citoyens sont en attente d'un homme ou d'une femme qui sera porteur d'une vision et d'un leadership politique qui saura rallier plutôt que de diviser. Pourrait-on aujourd'hui incarner de telles paroles?

«[...] quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours [...]»Robert Bourassa, le 22 juin 1990

« [...] de faire réintégrer le Québec au sein de la famille canadienne dans l'honneur et l'enthousiasme.»Brian Mulroney, le 6 juin 1984

«Il n'y a pas une Amérique noire et une Amérique blanche et une Amérique latine et une Amérique asiatique; il y a les États-Unis d'Amérique.» Barack Obama, le 27 juillet 2004

De telle déclarations peuvent être une bougie d'allumage et contribuer à mettre en branle la société que nous souhaitons léguer aux prochaines générations. En 2018, peut-on aspirer à une telle étincelle?

Pour ce faire, il faut cesser d'alimenter une division et une contestation silencieuse qui font en sorte que la société québécoise tourne sur elle-même en attendant un éclair de génie. Il est toujours temps de rebâtir les ponts entre la population et les acteurs de la vie publique.

Pour y arriver, il faut amener les citoyens et les élus à devenir des alliés et non des «ennemis». C'est de là que naîtra un vrai vecteur de changement. La politique doit faire progresser la société dans laquelle nous vivons et non alimenter ce qui nous divisent.

Afin que les candidats et candidates lors de cette élection de 2018 puissent se doter d'une vision, d'un sens du devoir et démontrer du leadership, les citoyens doivent exiger qu'ils élèvent les attentes et non les abaisser. Car abaisser les attentes en politique démontre une incapacité à effectuer le travail que les citoyens souhaitent voir accomplir.

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