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Malgré sa défaite footballistique, nous n'avons pas fini d'entendre parler du Brésil

Mais après sa cuisante défaite lors de la Coupe du monde, le Brésil recevait il y a quelques jours plus de 36 pays pour trois sommets consécutifs.
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Nous n'avons pas fini d´entendre parler du Brésil. Mais après sa cuisante défaite lors de la Coupe du monde, le géant sud-américain recevait il y a quelques jours plus de 36 pays pour trois sommets consécutifs. Un ballet diplomatique pour faire croître la voix des pays émergents.

Les pays des BRICS - Brésil, Russie, Inde et Chine - étaient donc réunis à Fortaleza la semaine dernière pour définir des actions communes en perspective d´une nouvelle gouvernance économique internationale.

À 70 ans des Accords de Bretton Woods, quand les puissances industrialisées s'imposaient avec une nouvelle structure financière internationale, les pays émergents souhaitent désormais se démarquer et créer - soit-disant en toute complémentarité - d'autres institutions plus adaptées à leurs besoins. Réunies pour leur sixième sommet annuel, ces puissances émergentes ont signé, le 15 juillet dernier, un accord actant la création d'une banque de développement et d'une réserve de change commune.

Cette nouvelle banque de développement aura pour objectif de financer de grands projets d'infrastructures dans les pays concernés et d'autres partenaires émergents. Sa capitalisation de départ sera de 50 milliards de dollars, apportés par les cinq participants. Au-delà du financement d´infrastructures et d´autres projets pour le développement, les BRICS cherchent également à atténuer les effets de crises économiques et financières futures.

L'Amérique Latine: une région de plus en plus convoitée

Quelques heures après le sommet de Fortaleza, les dirigeants sud-américains (Union des pays d'Amérique du Sud, UNASUR) se réunissaient à Brasilia pour une rencontre avec les BRICS, pour définir autour de la même table une stratégie de rapprochement commune entre les deux blocs.

Riche en ressources naturelles, l'Amérique latine détient 42% des réserves d´eau douce mondiales, des richesses minières et une capacité de production alimentaire conséquente. Malgré une croissance stable, mis à part l´Argentine et le Venezuela, la priorité de nombreux pays latino-américains est de réduire les inégalités sociales.

Dans la foulée, un sommet était organisé à Brasilia entre la Chine et la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC). Le pays asiatique est en quelque sorte à l´assaut d´une Amérique latine de plus en plus tournée vers l´Asie. En 2013, la Chine a consacré 20% de ses investissements dans cette région du monde.

Peu importe la démocratie...

Le renforcement de la démocratie n'est pas un sujet à traiter sur la table des BRIC, cette structure de pays émergents s'est créée sur des objectifs économiques et non pas politiques. La Chine et la Russie étaient au Brésil pour renforcer les liens avec leurs partenaires latino-américains. Comme l'affirmait un article publié dans le quotidien espagnol El País: «Les BRICS, unis par l'économie, mais séparés par la démocratie». Cette dichotomie bien réelle préoccupe peu, l'objectif principal est, dans une certaine mesure, d´établir un contrepoids face à des institutions financières internationales définies comme archaïques par certains.

Cependant, cela justifie en quelque sorte le développement économique de puissances émergentes aux systèmes autoritaires dans un monde instable en ce début du XXIe siècle, et où les Droits de l'homme sont trop souvent bafoués. L'Amérique latine a souffert d'un passé autoritaire pas si lointain, et doit pouvoir asseoir une certaine autorité politique afin d'affirmer que l'économie ne justifie pas tout, afin d'éviter que certains pays puissent être séduits par la réduction des libertés et les contrepouvoirs propres à tout système démocratique. Si ce n´est pas déjà trop tard, à bon entendeur!

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