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De la richesse et des impôts

Je ne suis pas économiste. Dans le texte suivant, je ferai deux affirmations péremptoires et j'énoncerai une hypothèse. Je ne prétends pas avoir raison, mais je suis persuadé de n'avoir pas tout à fait tort...
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Je ne suis pas économiste. Dans le texte suivant, je ferai deux affirmations péremptoires et j'énoncerai une hypothèse. Je ne prétends pas avoir raison, mais je suis persuadé de n'avoir pas tout à fait tort...

Je suis tombé sur deux articles intéressants, mais choquants.

Le premier porte sur sept entreprises américaines qui font des milliards de profits et qui non seulement ne paient pas d'impôt, mais profitent de remboursements d'impôts. Leur taux d'imposition est négatif...

Première affirmation péremptoire : une partie de leurs salaires est payée par les contribuables.

Walmart n'est pas dans les sept entreprises visées. Mais ses employés sont tellement mal payés que beaucoup doivent recourir à l'aide sociale pour joindre les deux bouts. Pourtant, les héritiers Walton valent au moins 171 $ milliards.

Deuxième affirmation péremptoire : une partie de la richesse des Walton provient des impôts des contribuables.

Le second article porte sur l'écart de richesse entre les plus pauvres et les mieux nantis aux États-Unis. On parle de l'accumulation de richesse et non seulement de l'augmentation des revenus depuis trente ans.

On y trouve le tableau suivant :

Ce tableau indique que les mieux nantis ont plus que doublé leur richesse depuis l'ère de Reagan, malgré la crise de 2008. Pendant la même période, la classe moyenne a eu une période euphorique qui s'est terminée brutalement en 2008. En 2013, sa richesse était presque identique à celle de 1983. Quant aux pauvres, ils se sont carrément appauvris.

Voici donc mon hypothèse qui expliquerait, du moins en partie, comment on en est arrivé là.

Les entrepreneurs sont comme tout le monde : ce n'est pas travailler qu'ils veulent, c'est faire de l'argent. S'il n'y a pas moyen d'en faire sans travailler, vous les verrez à l'ouvrage 24 heures par jour pour améliorer le rendement de l'entreprise. S'ils doivent créer des emplois pour augmenter leur richesse, ils le feront. Mais s'ils ont l'opportunité de faire de l'argent sans améliorer leur rendement ni créer des emplois, il y a de fortes chances qu'ils appliquent la loi du moindre effort... Voilà ce qui a pu se produire depuis Reagan et Tatcher. En réduisant les impôts des entreprises à presque rien et en multipliant les paradis fiscaux, nos gouvernements auraient permis aux entrepreneurs de s'enrichir sans effort. Ils ont obtenu de meilleurs rendements sans augmenter leur productivité. Résultat? La richesse de 80 % de la population a stagné ou baissé puisque les salaires dépendent surtout de l'augmentation de la productivité. Par contre, la richesse des entrepreneurs et de leurs principaux collaborateurs a plus que doublé. Les exemptions d'impôts et l'évasion fiscale y sont vraisemblablement pour beaucoup.

Ce doublement de la richesse a été fait aux dépens des contribuables qui n'ont pas pu profiter des avantages consentis aux mieux nantis. En effet, l'impôt que l'État ne prélève pas chez les uns doit être ajouté à celui qui est prélevé chez les autres. Il faut que les comptes balancent.

Mais alors, comment expliquer que la richesse de la classe moyenne ait beaucoup augmenté avant de s'effondrer en 2008? Cette richesse-là avait été acquise à crédit. Quand la bulle financière a éclaté, de nombreuses familles ont été incapables de rembourser leurs dettes. Une bonne partie de leurs actifs, principalement la maison, a été saisie par les créditeurs.

Si mon hypothèse est bonne, cela voudrait dire que nos gouvernements font tout de travers depuis trente ans. Ils devraient exiger des entreprises qu'elles versent leur juste part d'impôt. Il n'y a pas de raison qu'elles en paient moins que vous et moi. Cela signifierait aussi qu'il est grand temps de se débarrasser des paradis fiscaux. L'évasion fiscale ne devrait pas exister.

VOIR AUSSI:

8: Québec: 22 %

Les écarts entre riches et pauvres dans les grandes villes canadiennes

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