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La chute (non) surprenante du Mur de Berlin, 25 ans plus tard

Au-delà des erreurs de Marx sur la valeur, personne n'a posé une question fondamentale : est-ce que le communisme peut fonctionner?
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Le 9 novembre prochain marquera le 25e anniversaire de la chute du « mur de la honte ». Outre la diffusion en boucle de Wind of Change, plusieurs affirmeront que la chute du Mur, et l'effondrement du communisme qui s'en est suivi, fut une surprise totale pour tous.

Pour tous... sauf les tenants de l'École autrichienne d'économie. Non seulement cette école de pensée fut la plus farouche opposante au communisme et à l'étatisme des 100 dernières années, mais elle fut aussi la seule à prédire l'impossibilité de sa réalisation.

Le tout a commencé au XIXe siècle avec Carl Menger, le fondateur de l'école. Indépendamment de deux autres économistes, il a découvert le principe de l'utilité marginale. Par exemple : si vous avez soif, le premier verre d'eau est une bénédiction. Mais chaque verre subséquent apporte de moins en moins de satisfaction. Et comme certains sont plus assoiffés, il n'y a pas de façon objective de calculer la soif.

En d'autres termes, il n'y a pas de façon objective de connaitre les préférences des gens, aussi appelé théorie subjective de la valeur. Cette théorie se reflète dans le salaire ; en effet, ce dernier n'est pas déterminé par la quantité de travail, mais bien par la quantité de « valeur » produite, c'est-à-dire l'utilité de ce travail pour les autres. Ainsi, malgré toute leur attention, des travailleurs ont peu de chance de gagner beaucoup s'ils construisent une Ford Modèle T.

Marx était donc dans l'erreur avec ses théories économiques qui défendaient la valeur objective des salaires. C'est ce qui lui a inspiré ses sornettes sur la plus-value « volée » aux travailleurs.

Un système voué à l'échec

Mais au-delà des erreurs de Marx sur la valeur, personne n'a posé une question fondamentale : est-ce que le communisme peut fonctionner? Les marxistes diront que oui, que la venue du communisme est inévitable, comme celle du capitalisme qui a supplanté le féodalisme, quand « le bon temps » sera arrivé. Après la Seconde Guerre mondiale, le communisme était même vu comme une alternative valable au capitalisme et un modèle pour tous les travailleurs durant le boom d'après-guerre.

Heureusement, les Autrichiens n'ont pas été dupés par cette acceptation de la tyrannie. Ludwig Von Mises, un des plus grands économistes du XXe siècle, a prédit la chute du communisme en... 1921. Il a montré que les marxistes devaient recourir à des attaques ad hominem en appelant leurs critiques « sycophantes de la bourgeoisie » afin de pallier leur manque d'argument à la défense de leurs théories.

Mais surtout, il a montré l'impossibilité patente de la planification centralisée. En effet, l'allocation efficace des ressources ne peut s'effectuer qu'avec les prix, qui ne peuvent exister qu'avec la propriété privée. En supposant une inflation nulle, les prix permettent de refléter la rareté d'un produit et/ou sa demande.

Par exemple, les prix du pétrole ont fortement chuté durant les derniers mois. Cela est dû à une baisse de la demande à cause de la fin de l'été et/ou une trop forte production par rapport à la demande mondiale. Cela expliquerait pourquoi des pays de l'OPEP veulent diminuer leur production.

Mais sous un régime communisme sans propriété privée, il est impossible de savoir si les ressources sont bien utilisées. Produit-on assez de chaussures? Cette route a-t-elle le bon tracé? Devrait-on planter du maïs ou du blé? Sans prix, ces questions demeurent sans réponse. Il y aura donc un fort gaspillage, comme ce fut le cas en URSS. Par exemple, les fabricants de clous étaient payés selon la masse de la production totale. Toutefois, les clous étaient inutilisables parce que trop gros. Si les fabricants avaient pu faire des profits, ils auraient immédiatement su que leur produit était peu en demande.

L'étudiant le plus célèbre de Mises, le Prix Nobel Friedrich Hayek, a aussi démontré les dangers du communisme et de la planification centralisée. Dans son chef-d'œuvre La route de la servitude, il a montré que les gouvernements voulant planifier l'économie deviennent invariablement une dictature.

Il ne peut en être autrement. Dès que l'autorité centrale a décidé de la marche à suivre, elle doit s'assurer qu'absolument rien n'en dévie. Du contrôle de la presse à celui de la science, absolument tout doit être consacré à la réalisation du plan. Cela explique l'archaïsme est-allemand; les planificateurs devaient s'assurer que rien « d'indésirable » ne se présente pour s'assurer qu'on ne questionne pas la « sagesse » de leurs plans.

Bref, la chute du communisme était inévitable, avec ou sans la « Guerre des étoiles » de Reagan, et seule l'École autrichienne l'a vue venir. Puisque les Autrichiens voient l'économie pour ce qu'elle est vraiment, soit une étude de l'action humaine et non une série de formules compliquées et inutiles, ils ont pu voir que l'URSS allait éventuellement s'effondrer. Ils ont même vu venir la bulle immobilière dès 2001 parce qu'ils savent que l'argent facile n'amène pas de la prospérité durable.

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