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Jacques Parizeau: la mort d'un grand saboteur

Le Québec moderne est en grande partie l'œuvre de Jacques Parizeau. Par contre, il n'y a absolument pas lieu d'en être fier.
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Jacques Parizeau, celui qui a transformé le Parti québécois de « nous vous proposons un plan alternatif au Canada » à « nous n'avons pas de plan, mais le Canada est pire », n'est plus. Bien que je ne me réjouisse pas de la mort d'adversaires idéologiques comme lui, je ne verserai par contre aucune larme face à la destruction qu'il laisse derrière lui, et je ne parle même pas de son infâme déclaration sur l'argent et le vote ethnique.

Parizeau, comme trop de gens de son époque, était un keynésien, c'est-à-dire un socialiste qui aimait encore trop le capitalisme pour s'assumer. Il fut l'architecte et/ou le maitre à penser de plusieurs politiques économiques qui ont transformé le Québec d'un phare du libéralisme économique - le revenu par habitant était dans le top 10 mondial avant 1960 - en l'une des juridictions les plus endettées sur la planète et l'une des plus pauvres au nord du Mexique.

Il a été, avec René Lévesque, l'un des artisans de la nationalisation de l'électricité. Oh, ce fut une réussite monumentale... grâce aux deux chocs pétroliers. Sans ces embargos, ni les restrictions sur les prix qui s'en sont suivi, Hydro-Québec aurait été un éléphant blanc encore plus gros. Il a fallu 20 ans avant qu'il ne verse son premier dividende. Ce n'est pas ce que j'appelle une richesse.

De nos jours, Hydro sert à la fois de vache à lait afin de quémander plus de péréquation et aussi de nid à intérêt environnementaleux pour nous faire payer pour des déchiqueteuses à oiseaux qui 1) ne fonctionnent pas 24h/24 et 2) créent des surplus pour lesquels nous devons payer. Oh, et comme c'est « public », les gens ne dénoncerons jamais la concurrence déloyale qu'Hydro-Québec, un monopole, cause envers le gaz naturel.

Parizeau fut également derrière cette arnaque pyramidale nommée Régie des rentes du Québec. Elle fonctionnait relativement bien à l'époque où le ratio retraité/personne active était relativement bas. Mais avec la forte baisse de la natalité - que les politiques familiales n'ont pas fait augmenter de façon significative - et la hausse du nombre de retraités, ce système de pension est tout simplement intenable sans une hausse faramineuse des cotisations.

Mais un de ses échecs les plus monumentaux fut la Société nationale de l'amiante. Cette aberration avait pour but d'augmenter la transformation de l'amiante afin, croyait-on, d'augmenter la richesse du Québec.

Or, il n'en est rien. L'avantage comparatif du Québec se trouve dans les ressources naturelles. Selon les données du ministère des Ressources naturelles (ou peu importe son nom actuel), la province exploite le quart de tous les éléments naturels du tableau périodique. Mais la très faible population rend la transformation de ces ressources couteuse. Plutôt que de jeter de l'argent dans un trou sans fonds comme la SNA - ou la Société générale de financement, absorbée par Investissement Québec en 2010 - « laissez-faire » les gens et ils se spécialiseront dans ce qu'ils font de mieux. Blâmera-t-on le Nunavut pour ne pas avoir d'agriculture locale abondante?

Bref, le Québec moderne est effectivement en grande partie l'œuvre de Jacques Parizeau. Par contre, il n'y a absolument pas lieu d'en être fier. Parizeau était l'incarnation de ce qu'est le gouvernement : un fossoyeur de richesse, pas son créateur. La « Révolution » tranquille n'en était pas une; c'était simplement la montée de l'étatisme au Québec.

PS aux séparatistes : montrez-moi une seule loi qui empêchait les francophones de se lancer en affaires. S'il n'y en a pas, alors pas besoin de me radoter au sujet des « méchants-anglophones-ultra-capitalistes-qui-tuent-les-chiots ». Si Joseph-Armand Bombardier et Jean Coutu ont pu le faire, n'importe qui d'autre aurait pu le faire.

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2 février 1982

Jacques Parizeau en photos

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