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Mon vote ne divise pas, il crée

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le 7 avril, mon vote ne représentera pas une stratégie, mais mes convictions.
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Depuis quelques jours, on nous ressort un jargon qu'on nous avait déjà servi en 2012. « Division du vote», « vote utile », « vote stratégique ».

Mais d'abord, qu'est-ce qu'un vote? Le vote est une « manifestation de volonté, individuelle ou globale, à l'occasion d'une élection ou prise de décision. En principe il est secret, égal (un votant, une voix), personnel et libre » (Larousse). Voilà deux mots intéressants. Personnel et libre. Quand on prend mon vote pour acquis ou comme partie d'une « stratégie », ce que je ressens, c'est qu'on tente de brimer ma liberté de choix. Pas vous?

Qu'est-ce qui « divise » le vote?

D'abord, de quel vote parle-t-on au juste? Du vote souverainiste, bien entendu. Qui parle de vote stratégique ou de division du vote? Poser la question, c'est y répondre. On parle souvent du « qui divise » mais voilà bien une question fondamentale : qu'est-ce qui « divise » le vote? Sur le sujet de la division du vote, voici une vidéo très éclairante.

Pour résumer, les souverainistes ont autrefois formé une grande coalition au sein du Parti québécois. Aujourd'hui, ce qui divise le vote souverainiste, c'est que cette coalition s'est effritée. Le PQ n'est plus une coalition, mais un parti qui tente de gagner le pouvoir pour asseoir une gouvernance provincialiste et remet l'indépendance aux calendes grecques. Le PQ ne rassemble pas, il divise.

Malheureusement, le PQ est devenu une église dogmatique, mais vide de substance. Je n'envie pas ses militants, car je sais que beaucoup d'entre eux sont des souverainistes convaincus et je comprends la déception de beaucoup, malgré les effets d'annonce, comme l'arrivée de monsieur Péladeau.

Recréer la coalition souverainiste est une nécessité, une base fondamentale pour pouvoir réaliser l'indépendance, en particulier si personne n'a le courage de réformer notre mode de scrutin archaïque hérité de la monarchie britannique. Ce que propose Option nationale, c'est justement d'être le point central de reformation de cette coalition, première nécessité afin de réaliser l'indépendance.

En ce sens, il y a trois piliers fondamentaux que ce parti propose. Rompre avec l'attentisme, promouvoir l'indépendance et dire pourquoi elle est toujours pertinente et nécessaire. S'engager de manière claire et honnête à réaliser l'indépendance dans un premier mandat. Collaborer avec les autres indépendantistes, puisqu'Option nationale est le seul parti à préciser, dans le point 2 de ses statuts, qu'il est prêt à collaborer avec toute autre formation prenant clairement et concrètement le même engagement à réaliser l'indépendance.

L'influence des médias

On assiste cette année à une campagne que beaucoup qualifient de sale. Beaucoup de mécontentement, beaucoup de cynisme. Pourquoi voter pour les « petits » partis? Il faut justement briser ce cynisme, avoir le courage de briser ce cycle invariable d'alternance. Puisque les partis au pouvoir sont incapables de porter de vrais projets et peu enclins à réformer nos institutions, il faut donner un poids politique aux autres partis pour qu'ils pèsent dans la balance, ce qui leur permet d'exercer une pression sur les partis d'alternance.

Combien de gouvernements minoritaires ou de gouvernements élus par moins de 35% des électeurs aurons-nous avant d'opérer un changement dans notre attitude d'électeurs?

Il y a un autre obstacle, il est de taille, et ce sont les médias. Les médias nourrissent le cynisme et le manque de contenu en s'attardant aux attaques et en nous bombardant de clips de 30 secondes. Il suffit de regarder les données partagées régulièrement en campagne, comme celles quant au poids des sujets traités par les médias, diffusées par Influence Communication, pour s'en convaincre. C'est encore pire si on s'attarde aux données relatives au poids des chefs dans les médias. Alors qu'Option nationale obtient près de 2% d'appuis populaires en 2012 et que les rares sondages mentionnant le parti le placent régulièrement entre 2% et 3% d'intentions de vote, le poids du chef Sol Zanetti dans les médias, depuis le début de la campagne, oscille lui entre 0% et 0,3%. Il y a là un sérieux déficit démocratique.

Et encore, on pourrait justement évoquer les sondages, qui ont une incidence certaine sur la campagne et même une influence sur beaucoup d'électeurs lorsque vient le moment de faire son « X ». Les sondages ont un impact direct sur le vote dit « stratégique ».

Mon vote, mon choix

Vote utile, vote stratégique, division du vote. Tous ces termes me semblent insulter notre intelligence. Ils me disent qu'on prend mon vote pour acquis, si on ne tente pas de le prendre en otage. Pourtant, mon vote doit représenter mes convictions profondes. Au-delà de l'électoralisme, le problème central de ce discours vient de notre mode de scrutin qui favorise le bipartisme et emprisonne les nouvelles idées, ce dont je reparlerai très prochainement.

Doit-on encore une fois dans leur histoire, culpabiliser les québécois (ici sur leur manière de voter), jouer sur le terrain de ceux qui s'opposent à leur émancipation? Ou bien changer les choses, insuffler confiance et courage?

Votre vote vous appartient. Pour ma part, mon vote crée. Il crée, car il va permettre petit à petit de mettre en place les conditions pour réaliser l'indépendance. En donnant un poids à une option, qui, en grandissant, va nécessairement obliger les différentes formations souverainistes à se parler. En finançant aussi mon option, car avec la nouvelle loi électorale, chaque vote rapporte de l'argent aux partis et leur permet de grandir. En attendant un financement public des partis qui nous garderait de beaucoup de problèmes que nous connaissons, notamment éthiques. Cet aspect du vote est d'autant plus important pour des partis plus petits ou plus jeunes, mais qui ont la volonté et les forces vives pour grandir.

Finalement, mon vote crée de nouveaux indépendantistes, Option nationale étant la seule formation se donnant pour mission d'en parler ouvertement et allant sur le terrain en faire la promotion et la pédagogie, notamment auprès des jeunes. En 2012, bon nombre de ses votes ont été obtenus auprès de jeunes ou de personnes n'ayant jamais voté.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le 7 avril, mon vote ne représentera pas une stratégie, mais mes convictions.

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