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Immigration: le nouveau programme d'Option nationale

Outre quelques lieux communs, les partis représentés à l'Assemblée nationale ne fournissent aucune réponse concrète à la réalité des défis d'intégration des nouveaux arrivants.
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Depuis deux ans, j'ai été assez occupé sur le front de la démarche politique. C'est que j'ai participé, entre autres choses, à des actions sur le terrain et à l'élaboration d'orientations en matière d'immigration pour le parti émergent Option nationale.

En début d'année, le Congrès d'Option nationale s'est soldé par des prises de positions majeures quant à l'indépendance du Québec et surtout sa démarche. Récemment, en Congrès extraordinaire, sous l'impulsion du comité immigration créé à l'été 2015, Option nationale s'est doté de nouvelles orientations en ce qui a trait à la question de l'immigration.

Aborder la question en évitant le faux débat

Le sujet de l'immigration et de l'intégration des immigrants en est un brûlant depuis une dizaine d'années, en particulier ces derniers mois. Tout récemment, on a particulièrement examiné, sur la place publique, la question du nombre d'immigrants. D'abord, il y a quelques mois, on a évoqué la volonté du gouvernement libéral d'augmenter ce nombre de manière arbitraire, dans une incroyable contradiction avec l'échec observé des politiques d'intégration, échec encore plus retentissant en matière de francisation. Il y a peu, faisant preuve d'une démagogie spectaculaire en pointant du doigt l'immigration, la CAQ, plaidant pour une baisse substantielle, nous a sorti ses chiffres du chapeau.

Même si certains éléments soulevés dans ces débats sont pertinents, nous nous attardons sur le mauvais débat; je parle ici du sempiternel débat que nous avons au Québec sur la quantité d'immigrants. Le but de ce billet n'est pas de s'attarder sur le bien-fondé d'accueillir des immigrants au Québec. L'immigration est une nécessité pour le Québec pour de nombreuses raisons, notamment économiques et démographiques; et, même combinée à une ambitieuse politique de la famille et de l'éducation - ce qui n'est pas le cas présentement - elle le serait. On pourra débattre de chiffres ad nauseam, mais là n'est pas la véritable priorité en la matière.

Et quoi qu'il en soit, qu'on le veuille ou non, l'immigration et la multiethnicité est une réalité au Québec, surtout sur les 40 dernières années. Les immigrants sont là et même déjà, plusieurs générations d'enfants de la loi 101 contribuent à donner un peu de couleur au Québec.

Le véritable défi : une intégration réussie

Lorsque j'ai décidé de m'attaquer au sujet de l'immigration à Option nationale avec ma conjointe, je suis naturellement allé voir ce que disaient les programmes des autres partis. Quelle ne fut pas ma stupéfaction de constater, chez tous, l'absence d'une politique concrète et structurée.

Il n'est pas logique qu'il y ait autant d'organismes et que les résultats en matière d'intégration soient visiblement si mauvais.

On trouve beaucoup de contenu hors sujet, même chez nos amis souverainistes, qui s'attardent sur la laïcité, sujet cependant bien distinct, ou encore sur la francisation hors Québec, au bilan pourtant très discutable.

On tombe également sur du jovialisme a l'état brut, pour lequel le Parti libéral est un virtuose. Toutes les formations - y compris celles qu'on aurait pu croire plus sensibles à la question dans la famille souverainiste - semblent avoir semé des propositions éparses dans leur programme, élaborées en vase clos et en déconnexion avec les véritables enjeux de la question.

Outre quelques lieux communs, les partis représentés à l'Assemblée nationale ne fournissent aucune réponse concrète à la réalité des défis d'intégration des nouveaux arrivants.

Car c'est bien là que le bât blesse. Une grande majorité des immigrants accueillis au Québec sont des immigrants économiques, généralement très éduqués, souvent expérimentés et parfois francisés; des immigrants que nous avons choisi, selon des critères précis. La question à se poser concerne ce que nous avons à leur offrir une fois que nous sommes allé les chercher et qu'ils ont complété leurs fastidieuses démarches d'immigration. Est-ce que les investissements suivent pour pouvoir les intégrer adéquatement et à la mesure des possibilités que les services d'immigration leur ont fait entrevoir?

La réponse est non.

La proposition centrale d'ON en matière d'intégration des immigrants

Le débat sur l'immigration dérape trop souvent vers le champ des émotions; nous nous devons d'éviter ce genre d'écueils et de rester pragmatiques et efficaces. C'est pourquoi Option nationale s'est doté d'une mesure essentielle, visant à rendre les services aux nouveaux arrivants à la fois plus pratiques pour cette clientèle et plus efficaces pour l'ensemble de la société.

Présentement, juste en ce qui concerne son intégration, un immigrant peut se référer à pas moins de 94 organismes au Québec. On peut se demander légitimement si la présence de tous ces organismes, rarement remise en question, est bien justifiée. Également, on est en droit de se demander si tout l'argent relié à cette sous-traitance de longue date du gouvernement est bien utilisé. Un nouvel arrivant peut-il bien s'orienter dans cette jungle bureaucratique, ou bien, certains regroupements pourraient-ils être envisagés et la création d'une plateforme centralisée par le gouvernement serait-elle souhaitable?

À Option nationale, nous pensons que oui.

C'est pourquoi notre programme politique amendé récemment en congrès le préconise. Il n'est pas logique qu'il y ait autant d'organismes pour femmes, de services de francisation, d'organismes d'intégration en emploi, etc., et que les résultats en matière d'intégration soient visiblement si mauvais.

D'ailleurs, le saviez-vous? Le ministère n'a aucun critère ni ressource pour l'évaluation qualitative de ces services. C'est vraiment aberrant. Et pourtant, quand on questionne des nouveaux arrivants sur le terrain concernant ces services d'accueil essentiels à la réussite de leur intégration, les réponses sont sans appel. Logement, services gouvernementaux, éducation, emploi, français... Très peu s'y retrouvent et rencontrent les services qu'ils recherchent.

Nous prévoyons donc, a tout le moins, des services regroupés, plus accessibles, plus efficaces, sous un chapeau gouvernemental (guichet unique), qui permettraient, durant les trois premières années en sol québécois d'un immigrant, d'avoir accès rapidement a de l'information et des services concernant ses principaux besoins, à savoir la santé, l'éducation, le logement, l'emploi, la francisation, etc. Nous les voulons aussi plus adaptés à la réalité géographique de l'immigration, en régions et surtout dans les régions métropolitaine et de la Capitale.

Il s'agit là d'une mesure administrative responsable, pragmatique et essentielle. C'est une première étape nécessaire si nous voulons donner aux nouveaux arrivants les moyens de réussir leur intégration en sol québécois.

En complément, plusieurs autres mesures en lien avec différents enjeux viendront compléter celle-ci, notamment en ce qui a trait à la francisation. Nous en ferons un tour complet très prochainement dans deux autres billets. À suivre, donc.

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