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Enfin le mouvement souverainiste va pouvoir renaître!

Un proverbe japonais nous dit qu'on apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite. Cette défaite, tout en nous mettant au pied du mur, me donne beaucoup d'espoir.
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Alors que depuis quelques jours certains « ténors » souverainistes tiennent un discours défaitiste, j'aimerais vous partager une dose de courage et d'espoir.

Les scores de cette élection sont très décevants. Un problème fondamental du discours politique actuel, qui contribue au cynisme de la population, est de nous offrir une vision extrêmement réduite et à très court terme. Pour ma part je dirais qu'il y a eu une forme de victoire pour le mouvement souverainiste lundi dernier. Car le mouvement souverainiste va devoir se poser des questions qu'il devrait se poser depuis longtemps et se reconstruire sur le long terme.

État des lieux

Pour ce qui est du Parti québécois, je salue madame Marois et son apport au Québec ces trente dernières années, même si je ne partageais pas du tout la direction qu'elle a donnée à son parti depuis 6 ans. Je salue également les 30 députés souverainistes élus sous cette bannière, dont plusieurs progressistes pour qui j'ai beaucoup d'estime. J'ai de l'espoir, car le PQ ne pourra cette fois pas faire l'économie d'une profonde réflexion qu'il aurait dû faire en 2003 et en 2007, sous peine de mourir définitivement. Je n'oublie pas que la raison d'être de ce parti devrait être la souveraineté et qu'il rassemble, bon an, mal an, l'appui de 25% à 35% des électeurs québécois et possède une base militante nombreuse et vive. Sa réflexion sera donc cruciale pour l'avenir du mouvement indépendantiste. Pour ma part, j'espère une refonte réelle plutôt qu'un changement d'emballage ou de chef ainsi que des mains tendues.

Félicitations aux gens de Québec solidaire pour avoir augmenté leurs appuis de presque 1,5% et d'être parvenus à faire élire à l'arraché une nouvelle députée; je respecte une grande partie de leur action. Je ne crois toutefois pas ce parti exempt de son propre devoir de réflexion. Ces résultats ne sont pas une franche victoire pour QS. Donné plusieurs fois au-dessus de 10% dans les sondages, il se contente d'une base de 7,5% d'appuis et d'un seul gain.

Après plus de 8 ans d'existence, Québec solidaire est peinturé dans le coin gauche et ne semble pas vouloir en sortir. Si ce parti représentait un réel choix souverainiste ou si son discours ralliait plus que la gauche radicale, ne serait-il pas apparu pour plusieurs comme une alternative crédible au Parti québécois, notamment les souverainistes et les sociaux-démocrates? Surtout, Québec solidaire est-il assez souverainiste pour placer la cause avant le parti et serait-il capable de s'allier par exemple au Parti québécois pour réaliser l'indépendance? Dans l'état actuel des choses, poser la question, c'est y répondre. Si QS ne participe pas à la réflexion du mouvement souverainiste et se ne se questionne pas sur certains éléments de sa plateforme politique, on ne doit pas s'attendre à ce que ce parti rallie un jour plus de 10% des Québécois. Côté partisanerie, QS n'est pas plus vertueux que le PQ. Ici, il faudra plus qu'une main tendue.

Pour ce qui est d'Option nationale

Au sein d'Option nationale, beaucoup de déception, mais aucun découragement. Les résultats sont durs aux vues des efforts considérables mis sur le terrain. Beaucoup d'éléments l'expliquent. La perte du chef fondateur il y a 10 mois. La polarisation du vote. L'effet du printemps érable qui n'est plus là et le désintérêt de certains jeunes électeurs. Et surtout une absence totale dans les médias; il y a un déficit démocratique criant de ce côté, je n'y reviendrai pas.

Malgré tous ces facteurs, Option nationale a présenté des candidats dans la quasi-totalité des circonscriptions et a réuni, aux quatre coins du Québec, des Îles au West-Island en passant par Québec, l'Abitibi ou l'Outaouais, des votes courageux et déterminés par centaines et par milliers. Une base d'électeurs non négligeable, partout à travers le Québec. Le parti est un mouvement dans lequel se retrouvent au moins 30 000 personnes, dont près de 6000 membres précieux et il reste le seul à avoir parlé clairement, honnêtement et avec fierté d'indépendance aux Québécois durant cette campagne. Option nationale demeure d'ailleurs le cinquième parti en termes de vote populaire, donc sûrement le prochain à cogner à la porte de l'Assemblée nationale.

Maintenant, comme tous les indépendantistes, ON devra nécessairement se questionner. Cela dit, il est encore bien trop tôt pour tout analyser rationnellement et il faudra également voir où se dirige l'ensemble du mouvement souverainiste. On en voit déjà se précipiter sur les micros pour se rapprocher de QS ou du PQ, ce qui n'est pas très raisonné à mon sens au lendemain d'une élection. Et je me dis que nous valons sûrement mieux collectivement que ce genre de calculs précipités. ON est d'ores et déjà une coalition de ceux qui pensent que se donner plus de démocratie au Québec passera nécessairement par se donner d'abord et avant tout un pays. Son avenir, à court ou à long terme, sera donc assurément au sein de la plus grande coalition de souverainistes ayant à cœur de réaliser cet objectif, quelle qu'elle soit. Y compris une coalition grandissante de gens désertant le PQ et QS, si ceux-ci ne changent pas de manière profonde pour mettre de l'avant cette option de façon affirmée.

Puisque l'existence d'ON est notamment une conséquence directe d'une certaine démobilisation du mouvement souverainiste et qu'il rassemble une base militante absolument exceptionnelle et particulièrement jeune dont ne peut se passer ce mouvement, je suis personnellement confiant quant au rôle qu'il aura à jouer dans l'avenir. Confiant également que se présente aujourd'hui une occasion unique de renaissance du mouvement indépendantiste. Option nationale peut y jouer un rôle important, notamment car il est depuis plus de deux ans, le seul parti qui veut créer les conditions de renaissance de ce mouvement et propose de se parler entre indépendantistes. Pour rappel, cette vidéo peut aider à s'en convaincre.

Un proverbe japonais nous dit qu'on apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite. Cette défaite, tout en nous mettant au pied du mur, me donne beaucoup d'espoir. Elle va forcer la réflexion et pourrait permettre au mouvement indépendantiste de renaître. D'ici à ce que les lignes bougent et se redéfinissent, mon objectif, comme celui des militants d'ON, restera de parler ouvertement d'indépendance, de sa pertinence et de sa nécessité.

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